alba terra a écrit :
Polybe, je viens d'engranger soigneusement votre réponse, claire et complète. Si le sujet vous intéresse, je vais essayer d'apporter un peu de "corps" à ma question.
Il s'agit d'un garçon prénommé Pierre ; dans le testament rédigé en octobre 1614 par sa grand mère paternelle, Anne Roudaud, il est appelé Pierre Latouche, ce qui est le patronyme de Jehan de Latouche, époux en secondes noces de ladite Anne (je ne sais pas si ledit Jehan est de "race noble") : dans un testament (que je n'ai malheureusement pas trouvé) Jehan avait en effet "recommandé à ladite testaresse les neveux qu'il disait avoir " et "a dit (ladite testaresse) être en nature Pierre Latouche, clerc, qui porte le nom dudit feu Jehan Latouche.." auquel elle lègue la somme de dix livres, à verser tous les ans par ses héritiers, destinée à permettre audit Pierre d'"avoir un habit de religieux selon la profession qu'il fait à présent au monastère... et des livres de dévotion" : on pourrait donc croire que Pierre est, tout simplement, le neveu de feu Jehan.
Mais, deux mois plus tard, acte rédigé en latin concernant "Pierre Fourestier alias Latouche" : lequel serait fils de feux Michel Fourestier et Marie Bolasac, ses père et mère naturels ; un certain nombre d'habitants du bourg (prêtre, avocat et juge, notaires, greffier..) sont réunis pour attester qu'ils ont bien connu les parents et que ledit feu Michel Fourestier avait toujours traité Pierre comme son fils ; Anne Roudaud apporte aussi son témoignage, en tant que mère dudit feu Michel : par conséquent, Pierre Fourestier alias Latouche est bien son petit-fils. La "réunion" semble causée par le fait que Pierre Fourestier désire accèder aux Saints Ordres et j'imagine que le document est destiné à obtenir des lettres de légitimation ou une dispense provenant de l'autorité ecclésiastique.
Par la suite, je ne trouve plus aucune trace de "Pierre Latouche, clerc", mais je peux suivre, à travers un nouveau testament d'Anne, et surtout la donation qu'elle fait en 1618 au couvent où se trouve "Pierre Fourestier, dit Latouche" : lequel, profès, est maintenant prêt à recevoir l'ordre de la prêtrise.
Tout ceci m'a conduite à penser que Pierre Latouche, le neveu de Jehan, et Pierre Fourestier dit Latouche, est une seule et même personne. Mais, dans ce cas, comment expliquer que Pierre ait pu "porter le nom" de son grand père par alliance, puis être légitimé tout en continuant à porter le nom de Latouche, cette fois en alias?
En fait il s'agit d'une question que l'on connait encore dans notre droit qui est une question de preuve
par possession d'étatd'enfant légitime qui cache une
adrogation( adoption d'adulte) pour ce faire on recréé un lignage ( pas nécessairement noble) en fabriquant une parenté
agnatique votre " adopté" porte le nom et les armes des Fourestier tout en gardant son nom premier ( qui devient second) pour le distinguer des descendants biologique de la souche Fourestier il devient un Fourestier-Latouche ( comme il était de coutume de désigner au 19e s). Cela ne contredit pas la position de l'Eglise puisqu'il s'agit d'un clerc à doter, cela n'aurait fait difficulté que si Pierre Latouche avait fait souche. Le droit ecclésiastique aurait alors considéré qu'il s'agissait d'un détournement de biens successoraux