Mécène a écrit :
Ce qui est intéressant à remarquer, c'est l'image du pauvre qui change. Le pauvre a longtemps été l'image du Christ sur Terre. Le changement de perception, institué légalement (dans le sens des lois) par l'État monarchique, a au fond dû être trop brutal pour certains, qui continuèrent à aider les pauvres. De la désobéissance civile en somme.
L'image du pauvre ne change pas globalement du moins en milieu catholique mais il y a des distinctions à faire entre les pauvres. L'exemple le plus frappant est chez les enfants. L'orphelin enfant légitime mais dénué de protection par la mort de ses parents est l'image même de l'innocence à secourir, alors que l'enfant trouvé supposé issu de la fornication est de la mauvaise graine. Chez les adultes on distingue le mendiant à enfermer, du "pauvre honteux", ce qui signifie celui qui a honte de sa pauvreté et essaye de la cacher, celui-là on essaye de le débusquer et de le secourir. Mais tout ça c'est de la théorie de prêtre ou de dévot fortuné. Les gens du petit peuple connaissent la précarité de leur propre situation, une maladie, un accident et le mendiant ce sera eux, ils connaissent le mendiant qui est chaque dimanche à la porte de l'église, c'est pourquoi ils ont tendance à en être solidaire. Les hôpitaux sous couvert ce charité étaient de véritables prisons où les pauvres étaient maltraités. Quand on connaît la Charité à Lyon on comprend pourquoi des gens pouvaient se soulever pour que l'on n'y enferme pas quelqu'un qui n'avait que le tort de tendre la main.