Bonsoir, j'ai lu que Luther se serait suicidé, selon des catholiques et pour les lutheriens c'est un mensonge. J'aimerais avoir l'avis des calvinistes^^. Merci

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"La France n'est plus qu'un simple simulacre. On ne peut plus parler de déclin, ni de décadence. Nous sommes devant la mort et la disparition." Jean de Viguerie

C'est une drôle de question. Il me semble que ce n'est pas la religion qui détermine ce qui est vrai ou non. Seul un historien connaissant bien les circonstances de la mort de Luther peut vous répondre quelle que soit sa religion. Moi je vous répondrai seulement que compte tenu de la foi de Luther c'est fort improbable, à moins qu'il ne s'agisse d'un coup de dépression sévère.

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Alceste

Que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants... ne soient pas des signaux de haine et de persécution...

La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII

C'était bien sûr de l'humour de ma part, mais je voudrais savoir comment il est mort, par suicide ou non.

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"La France n'est plus qu'un simple simulacre. On ne peut plus parler de déclin, ni de décadence. Nous sommes devant la mort et la disparition." Jean de Viguerie

L'Encyclopedia Universalis dit seulement qu'il est mort au cours d'un voyage. J'en conclue que les circonstances n'ont pas bien été élucidées et que les catholiques s'en sont emparé pour répandre la rumeur d'un suicide qui, à l'époque aurait discrédité Luther.

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Alceste

Que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants... ne soient pas des signaux de haine et de persécution...

La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII

La biographie de Wikipedia envoie à celle d'Ivan Gory,qui m'a l'air assez proche du milieu catholique. Donc, si je suis bien, on ne connaît pas les circonstances de sa mort.

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"La France n'est plus qu'un simple simulacre. On ne peut plus parler de déclin, ni de décadence. Nous sommes devant la mort et la disparition." Jean de Viguerie

Je croyais que vous plaisantiez! Déjà au XVIe siècles les avis catholiques étaient loin d'êtres unanimes, un certain nombre d'enragés propageaient des rumeurs. D'autres n'y ajoutaient pas foi. Alors vous pensez tout de même bien qu'en plein début de XXIe siècle les historiens catholiques ou non n'ont pas de consigne pour dire si Luther s'est ou non suicidé. S'ils ne savent pas, ils ne savent et il peut arriver que des ragots se propagent sur Wikipedia. Si Luther s'était suicidé il faudrait supposer qu'il n'a jamais rien cru de tout ce qu'il a raconté personnellement j'en doute.

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Alceste

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La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII

Vous savez les "fais ce que je dis ne fais pas ce que je fais", il y en a beaucoup.
Enfin donc sa mort est mystérieuse.

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Là il ne s'agit pas d'un vague précepte moral. Toute sa vie Luther a été torturé par l'angoisse du salut. Pendant des années avant de trouver la justification par la foi il s'est livré à l'austérité et aux macérations. Ensuite il a dit que le salut c'était la confiance en Dieu. Je ne le vois donc vraiment pas commettre l'acte qui selon se foi devait le plus sûrement amener ce qu'il craignait le plus. Je sais le mystère ça excite, mais rien de plus banal à l'époque moderne que le soixantaine passée mourir au cours d'un voyage. Par contre il y a une chose que je sais, c'est qu'il y a fort peu de chance pour que des catholiques se soient trouvés dans les parages pour être des témoins directs alors qu'on sait bien qu'ils ne reculaient devant rien pour retoucher le portrait de "l'hérésiarque".

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Alceste

Que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants... ne soient pas des signaux de haine et de persécution...

La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII

Ceux qui se suicident sont généralement des personnes qui ne voient pas de sens à la vie, ou qui ont des soucis et qui pensent ne pas pouvoir les surmonter.

Ce n'était pas le cas de Luther le 18 février 1546. Il avait surmonté de grandes difficultés. Il n'avait plus de gros soucis à présent. Il était encore très actif et ne s'ennuyait pas, ni n'était dépressif.

Il avait 62 ans. Il avait été affaibli par sa vie de labeur et par quelques problèmes de santé (angine, arthrite, douleurs aux reins, calculs vésicaux). Il avait entrepris un nouveau voyage. Cela avait dû le fatiguer. Il parait qu'il s'est plaint de douleurs dans la poitrine le 17 février vers 20h. Il est mort dans la nuit, le 18 à 2h45 du matin, peut-être d'une crise cardiaque.

C'est la première fois que "j'entends parler" d'un suicide concernant la mort de Luther... Si cela était si sérieux que ça, ce serait probablement largement repris dans de nombreux ouvrages portant sur le réformateur, non ?

NB: En même temps, le topic a été ouvert un 1er avril...

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[...] Te raconter enfin qu'il faut aimer la vie
Et l'aimer même si le temps est assassin
Et emporte avec lui les rires des enfants
Et les mistrals gagnants...
Renaud, Mistral gagnant, 1985.

Dans quel(s) ouvrage(s) avez-vous trouvé ces détails si précis, Oliviert ?

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[...] Te raconter enfin qu'il faut aimer la vie
Et l'aimer même si le temps est assassin
Et emporte avec lui les rires des enfants
Et les mistrals gagnants...
Renaud, Mistral gagnant, 1985.

J'ai trouvé ces informations sur Wikipedia, sur les pages en allemand et en anglais, http://en.wikipedia.org/wiki/Martin_Luther , où l'on donne comme source la biographie : Brecht, Martin. Martin Luther. tr. James L. Schaaf, Philadelphia: Fortress Press, 1985–93, 3:369–79.

Crouzet qui consacre une large place à Luther dans son Origine de la Réforme en France et Lucien Febvre dans Martin Luther, un destin, n'évoquent pas du tout un suicide. Ils soulignent en revanche la profonde dépression dans laquelle se trouve le réformateur et la coïncidence de le voir mourir à quelques pas de sa maison natale alors qu'il n'avait pas remis les pieds à Eisleben depuis des années. Il est abattu non seulement à cause de luttes entre réformateurs, des progrès trop lent de la Réforme, des tensions qui s'accumulent dans l'Empire, mais aussi par l'absence de certitude d'avoir la grâce (fondement de sa démarche) et surtout la douleur d'avoir perdu sa fille Magdalena (1529-1542) qu'il adorait, mort qui le hante jusqu'au bout (pensons aussi à Bucer qui quitte Strasbourg et revient pour découvrir que sa femme et ses 5 enfants sont tous morts de la peste). J'ai trouvé déchirant les ultima verba attribués à Luther : « Mon Dieu, dans quelles souffrances et quelles angoisses je quitte le monde ». Cette mort pathétique, cette dépression ont permis peut-être de susciter cette légende noire du suicide mais je ne lui trouve aucune preuve historique.

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"Denken heisst überschreiten" : Penser signifie faire un pas au-delà. Ernst Bloch (1885-1977)

Et pour ceux qui veulent faire un tourisme luthérien -le mot pèlerinage est sûrement trop connoté catholique - , quelques vues des endroits qui conservent le souvenir du grand réformateur à Eisleben, dont sa maison natale et celle où il est mort :
http://www.sacred-destinations.com/germany/eisleben

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"Denken heisst überschreiten" : Penser signifie faire un pas au-delà. Ernst Bloch (1885-1977)