Il en avait donc ? ! ? ! ?
Fichtre !
Des noms ! On veut des noms ! Qu'on les jette aux loups !

Sérieusement : accepteriez-vous de m'éclairer un peu là-dessus ?

Quels étaient ces félons ?
Pourquoi ont-ils opté pour le Bourguignon ?
Que leur est-il arrivé après que celui-ci fût tué à Nancy en 1477 ?

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Charles le Téméraire avait un beau rêve: reconstituer le royaume de Lothaire. Malheureusement, un peuple n'a pas voulu de lui et ses soldats l'ont poursuivi jusqu'à Nancy: les Suisses.

Fialin

La bataille de NANCY
5 janvier 1477

Au XVème siècle les possessions du duc de Bourgogne (au sud la Bourgogne ; au nord la Flandre, l'Artois, la Picardie, la Hollande et Luxembourg) sont séparés par la Champagne, la Lorraine et Bar. Tant que les relations entre le duc de Bourgogne et le roi de France étaient bonnes, la liaison entre les possessions du nord et celles du sud se faisaient à travers la Champagne. Mais les ambitions du nouveau roi de France (Louis XI) et du nouveau duc de Bourgogne (Charles le Téméraire) rendent l'affrontement inévitable

Charles le Téméraire a pris contact avec le duc de Lorraine René II dès 1473, et a obtenu l'autorisation d'établir des garnisons en Lorraine (à Epinal, Darney, Neufchâteau, Amance et Prény) pour ouvrir une ligne de communication entre la Bourgogne et ses possessions du nord (Thionville et Luxembourg). C'est ainsi que la puissante machine bourguignonne s'est mise en place en Lorraine, et a instauré quasiment un protectorat. René a été pris au piège des promesses du Téméraire.

Mais le téméraire vise un objectif bien plus ambitieux : reconstituer l'ancienne Lotharingie. Le roi de France voit cela d'un mauvais oeil, et René se sent assez soutenu pour se montrer audacieux : il attaque les positions bourguignones alors que le Téméraire s'attarde à un siège loin au nord. Mais Louis XI n'a pas l'intention de favoriser non-plus le duc de Lorraine, et se met à traiter aussi avec le duc de Bourgogne, avec qui il signe une trêve. René II devra se défendre seul. Les troupes de Bourgogne descendent alors du nord et atteignent Nancy sans trop de difficultés et mettent le siège devant la ville

Après deux mois, le 26 novembre 1475, René donne l'ordre de se rendre pour éviter de plus grands désastres et se réfugie à Joinville. La Lorraine semble perdue pour lui. Le Téméraire se dit duc de Lorraine et de Bourgogne, reconstituant ainsi l'ancien royaume de Lothaire avec Nancy pour capitale. De nouveaux baillis sont nommés, des officiers et des capitaines bourguignons sont établis dans les places fortes...

Mais en mai 1476, Charles le Téméraire étant parti en découdre avec les Suisses, René quitte son refuge de Joinville et entreprend de traverser ses anciens duchés. Il y est chaudement accueilli par les gens du peuple et ses partisans reprennent château après château.

René offre son épée à ses alliés suisses avec lesquels il remporte une victoire à Morat. Le jeune duc y a un comportement si valeureux qu'il reçoit une des plus belles pièces du butin : la tente du vaincu. La reconquête de la Lorraine se poursuit et un nouveau siège de Nancy commence, les Bourguignons étant cette fois les assiégés. Ils capitulent au bout de 3 semaines, le 6 octobre 1476.

Mais le Téméraire ne renonce pas et accourt à marches forcées avec les débris de son armée et son artillerie. Le 16 octobre il se retrouve devant les murs de Nancy.

Un troisième siège, particulièrement dur commence. La petite ville est à bout, la nourriture manque alors qu'il faut tenir deux mois au-moins en attendant que René puisse rassembler d'hypothétiques renforts. René s'active. Il obtient de l'argent des Strasbourgeois, va chercher des combattants en Suisse et ramène ainsi une armée de mercenaires et de volontaires dans la vallée de la Meurthe. Dans les premiers jours de janvier, par un froid rigoureux, l'armée du duc de Lorraine arrive à Saint-Nicolas de Port. La bataille rangée devient inévitable. Elle a lieu au matin du 5 janvier 1477, sur ce qui est aujourd'hui la ville de Nancy et qui était alors un espace ouvert ou forestier, de Jarville à Bonsecours, à la Malgrange, à Saurupt, jusqu'à l'étang gelé de la Commanderie.

Les troupes de Charles se laissent surprendre à cause du brouillard par les mercenaires suisses surgis sur le flanc droit. Au moment où le soleil perce, le son lugubre des longues trompes des montagnards suisses surprennent à nouveau les Bourguignons, dont l'artillerie reste inopérante. Le centre lorrain attaque à nouveau et s'en suivent la débandade et la poursuite. L'armée bourguignonne sera anéantie au port de Bouxières par lequel elle tentera de fuir vers Metz.

Le lendemain on retrouve avec peine dans la glace de l'étang de la Commanderie, le corps de Charles le Téméraire. Il est transporté dans la grande rue de Nancy et honoré par ses adversaires.

Ce jour-là ce n'était pas la victoire du duc René II de Lorraine qui éclatait et qui fut répercutée dans l'Europe entière, ce fut la mort du grand duc d'Occident qui frappa d'étonnement.

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Excuse-moi Karolus mais pourquoi dis-tu que le Téméraire était un félon, dans ce cas les Armagnacs ne valaient pas mieux.

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"La culture de la pomme de terre est un témoin géographique de la découverte de l'Amérique, comme celle de la betterave est une conséquence du Blocus continental"
* L.-E. Halkin

Le Téméraire, trublion de l'Occident, est un félon aux yeux de tout Lorrain, parce qu'il a voulu croquer la Lorraine toute crue ! Sois sûr que si on l'avait attrapé, on lui aurait fait subir le sort cruel que Godefroy de Montmirail infligea au bailli du Limousin ! ... Mais l'Charly s'est fait manger par les loups ! Bien fait !

Félon, ce Bourguignon, vous dis-je ! Charles le Téméraire a pris contact avec le duc de Lorraine René II dès 1473 pour obtenir son autorisation d'établir des garnisons en Lorraine, officiellement afin d'ouvrir une ligne de communication entre la Bourgogne et ses possessions du nord, mais en réalité pour mettre en place sa puissante machine de guerre qui lui permettra de passer à l'attaque à l'automne 1475.

Sérieusement : j'aimerais en savoir plus sur ces "partisans de Charles le Téméraire en Lorraine"...

S'il en reste encore quelques uns, terrés dans quelque sombre forêt vosgienne par exemple, qu'ils se rassurent : il y a prescription. Mon bourreau ne les tourmentera point.

P.S. pour Hannibal : je crois qu'au temps de Charles le Téméraire, le problème n'était plus "Armagnacs/Bourguignons", mais "France/Bourgogne".

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Petit rappel juridique: On ne peut être félon qu'avec son seigneur, or Charles n'était pas vassal de René, le mot n'est donc pas le bon

Oui, je sais que l'opposition a changé, mais je voulais rappelé que les Bourguignons furent loin d'être les seuls à avoir une attitude "fluctuante".

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Bon. D'accord. Bourgogne ne peut-être accusé de félonie stricto sensu envers Lorraine : la félonie, c'était la rupture, par le seigneur ou par le vassal, du lien d’homme à homme résultant de l’hommage ; c'est un crime, comparable à la violation du lien entre père et fils.

Il n'y avait pas hommage entre les deux ducs. Charles le téméraire n'était donc pas félon envers René de Lorraine. Il était juste "faux derche", comme nous dirions aujourd'hui.


Bien entendu. Et ce n'est pas étonnant car, disons-le, ces différentes puissances "jouaient gros". Imaginons deux secondes ce qui serait arrivé si Charles le Téméraire avait réussi dans son entreprise à Nancy, et s'il avait pu poursuivre sa politique...

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