Monarchomaque a écrit :
"de Valois" est réservé aux garçons légitimes ou aux filles bâtardes.
Voilà qui m’étonne aussi. Je croyais que, pour les enfants légitimes, c’est « de France » (jusqu’à ce qu’ils reçoivent un apanage dans le cas des garçons). De plus, le fils de Charles IX est couramment appelé « Charles de Valois » (en tout cas maintenant mais peut-être qu’il n’était pas appelé ainsi à l’époque). Il est vrai que c’était après.
Jean R a écrit :
Pour citer un cas encore plus connu, antérieur d'un siècle, Jean de Dunois était couramment appelé Jean d'Orléans ou le bâtard d'Orléans, et il était comte de Dunois mais pas duc d'Orléans.
Oui, mais c’est différent. Il était le fils du duc d’Orléans, alors, on l’appelait comme son père. Même si c’est discutable, la démarche suit une certaine logique. Dans le cas d’Henri d’Angoulême, l’appellation « d’Angoulême » a l’air de sortir un peu de nulle part. Je suppose que c'est parce que François Ier avait été comte d'Angoulême avant de devenir roi mais bon... C'est assez tortueux comme logique.
Robert Spierre a écrit :
Si je ne me trompe pas, le film de Chéreau vous répugne pour ses erreurs quant à la véracité historique
En grande partie mais pas seulement.
Robert Spierre a écrit :
voire autre chose (ex : la représentation à l'écran des personnes ayant fait l'Histoire de France).
Je ne vous cache pas que Catherine de Médicis en empoisonneuse en série, Charles IX en dingo, le futur Henri III qui se prend pour Jack l'Eventreur ou Marguerite (et non Margot) qui se prostitue dans les rues de Paris (avec un petit masque moisi ne cachant pas du tout son visage
), oui, ça me fait grincer des dents.
Robert Spierre a écrit :
Effectivement, y'a plein de choses "fausses" : par exemple, le duc d'Anjou n'est pas à Paris lorsqu'il apprend la mort de son frère le Roi, mais en Pologne.
Ça fait très longtemps que je n’ai pas vu le film alors peut-être que ma mémoire me fait défaut (et il est hors de question que je m’inflige le supplice de le re-regarder) mais il me semble qu’il est bien dit qu’il est en Pologne à ce moment.
Par contre, son retour triomphal au Louvre, accueilli par Catherine de Médicis, c'est de la fiction: dans la réalité, elle l'a rejoint à Lyon et il a fait une quasi-dépression en apprenant la mort de Marie de Clèves (absente du film comme beaucoup d'autres personnages importants). Mais, si on se lance dans la liste des "choses fausses" comme vous dites, on en a pour des heures.
Robert Spierre a écrit :
Mais Chéreau s'est basé sur un roman, et n'oublions pas, il était artiste et non pas historien
Ce n'est pas une raison pour faire n'importe quoi.
Robert Spierre a écrit :
Personnellement, je trouve le film remarquable, en tant que film. La distribution, notamment, est d'un très haut niveau.
Remarquable, oui. Et heureusement car si tous les films étaient comme ça...
Il y a un gros massacre au début et, ensuite, on tourne en rond entre deux scènes de coucherie et d’assassinat. Les personnages ne sont pas attachants. L’ambiance est lugubre. En regardant ça, je me suis ennuyé ferme et n'avais qu'une hâte: que ça se finisse enfin.
Il existe des films ou séries historiques auxquels je reconnais des qualités artistiques: la
Princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier, les
Rois Maudits de Claude Barma, la mini-série
I, Claudius dont nous avons parlé récemment, etc...
La Reine Margot de Patrice Chéreau n'en fait assurément pas partie. Ça me fait l’effet d’un porno se passant dans un abattoir.
Robert Spierre a écrit :
Et je préfère un artiste talentueux mais qui se "plante" dans sa "mise en scène" de l'Histoire que des "faux" historiens comme L. Deutsch qui balancent "leurs" vérités.
Alors, je ne connais pas trop le travail de Lorànt Deutsch. J’ai juste vu une partie de la version filmée de Métronome (juste une partie). Dans le peu que j'ai vu, une seule chose m'a fait bondir et c'est… le moment où il est question de la Saint-Barthélémy.
Ça resemble à un complot.
Robert Spierre a écrit :
J'ai trouvé ça sur Chéreau et "La Reine Margot"
« Je me suis demandé où trouver un exemple moderne de féodalité, de vassalité, ou de dépendance. J'ai pensé à la Mafia. Dès lors j'ai substitué à ces mauvaises images celle du Parrain ou des Affranchis que Scorsese a eu la bonne idée de sortir alors que nous étions en train de travailler. [...]. Et j'ai bien retenu cette phrase de Visconti quand il préparait Les Damnés : « Raconter l'histoire d'une famille monstrueuse à l'intérieur de laquelle tous les crimes restent impunis. »
J’avais déjà lu cette déclaration de Patrice Chéreau. Son intention était donc clairement exprimée: il s'agit de calomnier les Valois au maximum. Dans quel but? Mystère. Dés lors, je ne comprends pas comment on peut défendre sa démarche.
De plus, vous semblez oublier quelque chose de très important. Vous et moi savons que c’est de la fiction mais c’est loin d’être le cas de tous ceux qui ont eu le malheur de voir ça. Beaucoup croient que c’est conforme à la réalité historique. Par exemple ma propre soeur qui croit dur comme fer que Charles IX était fou et qui refuse de me croire quand je lui dis que non.