Bonjour,

J'aurais besoin de quelques renseignements sur les tavernes au 16eme siècle ( ce que l'on pouvait trouver dedans, l'atmosphère...)

Merci d'avance

Mat

Cherchez dans l’anthologie Le Voyage en France (coll. "Bouquins", Robert Laffont).
Ce sont des récits de voyages à travers la France depuis le Moyen Age. C’est une mine de renseignements sur la campagne, les villages, villes, auberges, tavernes, comportements des Français… Il y a cent cinquante pages pour le XVIè siècle dans le tome 1, plus une intéressante introduction des auteurs de l’anthologie et évidemment les références des textes dont sont cités de larges extraits.

Pour le XVIè siècle, on a quelques descriptions d'auberges particulièrement pittoresques dans la correspondance d'Erasme. Ce dernier, de nature souffreteuse, supportait mal l'athmosphète renfermée des auberges allemandes.

Je suppose qu'il n'aurait pas supporté non plus celle des Pays-Bas au 17e siècle...( Oeuvre de Jan Steen )


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Effectivement, Zunkir, on trouve un texte d'Erasme dans l'anthologie en question, un dialogue satirique, « Les auberges », inspiré de ses nombreux souvenirs personnels. C’est un parallèle entre les auberges françaises et les auberges allemandes (et on est apparemment bien mieux reçu dans les auberges françaises).

En 1604-1605 Daniel l'Hermite rédige à propos des Suisses :
" Boire est leur volupté , leurs délices , leur plus grande dépense : c'est pour boire qu'ils se réunissent et sont ensemble . C'est en buvant qu'ils négocient , qu'ils commencent , qu'ils suivent , qu'ils achèvent les affaires les plus importantes . Passant ainsi les jours et les nuits en débauche , s'enivrer n'est honteux pour personne : quand ils ont assez bu , ils sortent pour décharger leur estomac, et se remettent à table dès qu'il est soulagé .
Les soins du ménage sont abandonnés aux femmes et aux enfants , qui
vivent avec une parcimonie et une frugalité sans pareille , pour qu'au moyen de leurs épargnes les maris puissent fréquenter les tavernes .
Là ils délibèrent de la chose publique entre les pots et les verres , et se
plaisent à raconter leurs propres exploits et les hauts faits de leurs pères , pour servir d'exemple à ceux qui les écoutent ; usant , pour se vanter eux et les leurs , de la même liberté qui les caractérise en tout point . Comme ils ignorent l'art de garder le silence , le vin les porte
souvent à trahir leurs secrets ; on peut même dire de plusieurs , qu'ils ne passent pas seulement la journée à boire et à discourir dans les cabarets , mais qu'ils y passent la vie ......"

A mon avis la taverne est de tous lieux et de tous temps....Et on s'intéresse toujours plus aux défauts des voisins qu'aux siens propres !

Je crois d'ailleurs qu(il s'agit d'un de ses fameux Colloques. Il doit se trouver dans l'édition des oeuvres complètes d'Erasme, publiée chez Robert Lafont dans la collection Bouquins, ouvrage qui est une perle pour tout amateur du Prince des Humanistes.