Châtillon a écrit :
Sur son lit de mort, Henri III demande à Henri IV de se convertir et à ses partisans de se soumettre à Henri IV. Le lendemain, Henri IV refuse de se convertir, et par conséquent les royalistes catholiques refusent de le suivre. En mai 1589, Henri IV se retrouve d'autant plus SEUL, que les protestants le lâchent à leur tour.
C’est tout bonnement faux. De nombreux Politiques et autres «catholiques royaux» ont accompagné Henri IV dès le début de son règne. De part mes recherches, je connais particulièrement bien le cas de la ville de Metz : celle-ci a été fidèle à Henri IV dès août 1589 grâce au ralliement de son gouverneur, Epernon, qui, malgré son attentisme politique, n’a jamais rejoint les adversaires d’Henri IV.
Si l’on en croit les sources disponibles, Henri III n’a pas posé de condition à sa reconnaissance de Henri IV comme successeur. Il voulait certes qu’il se convertisse, mais ce n’était qu’un conseil, rien de plus. Ce n’est qu’à partir de 1592 que les soutiens des catholiques royaux s’essoufflent et c’est pour cette raison qu’Henri IV songe alors sérieusement à se convertir, car ce « tiers parti » des Politiques commence à penser à donner la couronne au cardinal de Vendôme, un fils catholique du premier Condé, devenu cardinal de Bourbon à la mort de son oncle «Charles X».
De plus, les protestants ne font guère de vague et je n’ai pas lu quelque part que certains désertaient le camp royal, ce qui aurait sans doute été utilisé par la propagande ligueuse.
Châtillon a écrit :
Du mois de mai 1589 au mois de janvier 1590 (bataille d'Arques ), Henri IV est effectivement SEUL.
Oui, avec 10 000 hommes et une grande partie du trésor royal laissé par Henri III… On se sent tout de suite moins seul dans ces cas là… Je ne suis pas tout à fait d’accord avec votre chronologie de la prise de pouvoir progressive d’Henri IV par ses succès d’Arques et Ivry. Mais votre discours se tient et je dois avouer que cette interprétation est séduisante.
Châtillon a écrit :
Oui ce pauvre Charles X était vraiment un roi de pacotille, mais je crois que lui même se considérait comme roi véritable. De toute façon, Henri IV n'avait vraiment pas de quoi s'inquiéter avec cette marionnette.
Je ne pense pas qu’il se considérait lui-même roi et n’a de toute façon pas pu s’en vanter, puisqu’il est prisonnier du camp royal (Henri III puis Henri IV) à partir de décembre 1588 et qu’il meurt en 1590 en captivité à Maillezais.
Châtillon a écrit :
Ce qui n'était pas forcément le cas en 1592, losque de nouveaux prétendants apparurent tel que le comte de Soissons ou l'éveque de Rouen, ( un batard ? demi-frère d'Henri ou de Condé ?,). D'ailleurs avez vous des informations plus exhaustives concernant ce dernier ?
A propos de l’évêque de Rouen, je pense qu’il s’agit du cardinal de Vendôme (1560-1593), puis de Bourbon, était un fils catholique de Louis Ier de Condé, mort jeune en 1593. Il n’avait pas été ordonné prêtre, ce qui faisait de lui un candidat potentiel au trône. Il me semble (mais c’est à vérifier) qu’il était bien le demi-frère de Henri Ier de Condé, mais il était un fils légitime, né du second mariage du premier Condé avec Françoise d’Orléans-Longueville, tout comme le comte Charles de Soissons (1566-1612).
Châtillon a écrit :
Le summum de la puissance des Guise tient en 3 dates :
- la journée des barricades (mai 1588) : Paris est au main des Guise. La Montpensier s'empare de l'hotel de Monmorency.
- la déchéance de Henri III qui survient après la mort de Henri de Guise et de Catherine de Médicis (noel 1588- avril 1589). La Montpensier s'empare de l'hotel de Soissons, le magnifique hotel de la reine mère.
- l'assassinat d'Henri III (mai 1589) qui voit la victoire suprême de la Montpensier et des Guise.
Je ne suis toujours pas d’accord avec cette chronologie, j’en reste sur la mienne (1559-1560 puis 1584-1588) pour les mêmes raisons que celles que j'ai exposées dans un message précédent, mais, encore une fois, je dois bien dire que votre discours est bien ficelé et que votre interprétation est séduisante. Mais ce n’est pas la mienne.
Bien cordialement.