Vous chauffez peut-être, cher Châtillon...
J'en poursuis donc avec la mode que portaient ces mignons...
D'abord trop chargés de dentelles au col, manches, coutures d'habit et bas de bottes, trop tailladé de toutes manières, abaissé en pointe par devant, garni de longues basques flottantes, avec des aiguillettes d'attache du haut de chausses, le ceinturon qui accuse la taille et la longue rapière pendue au baudrier, le pourpoint peu à peu se simplifie comme lignes, comme couleurs et comme décoration.
Il s'ajuste sur le haut du cou , se boutonne tout au long du buste , perd sa ceinture, s'écarte au bas pour laisser voir la chemise qui passe par les fentes des manches.En gros taffetas moiré et cylindré dit
tabit , et de couleur tendre parfois céladon ou vert tendre, ce pourpoint se fait, désormais,d'étoffe unie et dans les couleurs neutres , voire même sombres , remplaçant les rubans par des boutons.
D'abord culottes largement flottantes, le haut-de-chausses se réduit d'une bonne moitié et en même temps les jambes , ou
canons , s'allongent à la mode des culottes importées de Venise (pour répondre à votre question, Châtillon...) par les disciples de saint Pantaléon, les Pantaloni, élégants Vénitiens qui donnent leur mode aux comédiens italiens ; et ceux-ci introduisent en France le
pantalon descendant le long du mollet à la rencontre des bottes.
Celles-ci jouent , alors, dans la toilette masculine un rôle considérable ; à partir de 1625, elles ne montent plus aussi haut, s'épanouissent en un revers garni de genouillères de toile endentellée dite
bas de bottes ou bas à botter , avec surpied en portefeuille et éperons très cambrés afin d'éviter d'accrocher les jupes des dames dans la marche ou la danse_car on danse en bottes sous lesquelles on porte le
bas de Milan , fait en tricot de soie.
Bien à vous.