1. Je ne suis pas d'accord avec vos remarques sur l'Amérique et sur les mauresques.
De quand date ce texte ?
S'il date du grand siècle, alors la concurence n'est pas "surtout américaine". L'essor de l'Amérique est tardif. Il ne date que de la fin du 19e siècle et du début du 20e siècle.
Si ce texte date de la seconde moitié du 17e siècle, alors l'exil des maures et des juifs qui a eu lieu en 1492 est de l'histoire ancienne. L'Espagne a connu son âge d'or au 16e siècle. Puis elle a décliné au 17e siècle. Imputé des fait vieux de plus d'un siècle et demi serait comme si actuellement, on attribuait les problèmes français à la guerre de 1870.
Les étrangers qui sont visés sont des européens : français, anglais, hollandais, italiens, portugais, allemands, suisses.
2. Il me parait inévitable de remarquer la ressemblance des idées de ce texte pour l'Espagne avec celles qui ont cours pour d'autres pays.
Par exemple, ce discours ressemble beaucoup aux discours de Colbert, et il est probablement de la même époque.
Je lis dans un ouvrage collectif, intitulé
Le XVIIe siècle, chez Berger-Levrault, Paris 1992, le chapitre VII "
Théories et pratiques de l'Etat mercantiliste" par Philippe Guignet, qui explique
Citer :
"Déjà Louis XI pour la soierie de Tours, en 1466, et François 1er pour Lyon, en 1536, avaient montré l'exemple. Toutefois, le mercantilisme en tant que doctrine constituée ne prend son essor qu'au lendemain des guerres de religion. [...] Les idées de Barthélemy de Laffemas sont reprises et amplifiées par son fis Isaac (Histoire du Commerce de la France) et surtout par Antoine de Montchrétien (Traité d'économie politique, 1615) [...] Jean Eon dans Le Commerce honorable (1646) constate la "nonchalance des Français au fait du commerce" [...] Un âge d'or du mercantilisme : le ministère de Jean-Baptiste Colbert (1661-1683) [...] Pour vaincre dans cette âpre competition, il faut évidemment acheter le moins possible à l'étranger et vendre le plus possible. [...] "il est certain qu'il sort tous les ans hors du royaume en denrées de son cru, nécessaires pour la consommation des pays étrangers, pour 12 à 18 millions de livres. Ce sont là les mines de notre royaume à la conservation desquelles il faut soignement travailler. Les Hollandais et autres étrangers font une guerre perpétuelle à ces mines." (Lettres, instructions et mémoires de Colbert, t. II, première partie, p. CCLXIX)
3. Les vrais raisons de l'affaiblissement de l'Espagne
L'auteur ne donne pas les vrais raisons de l'affaiblissement de l'Espagne.
Tout d'abord, tout a toujours très mal marché.
Ensuite, l'Espagne était à son apogée quand les autres étaient empêtrés par des guerres de religion et d'autres soucis.
L'Espagne a eu la chance d'avoir l'or des Amériques. Mais les anglais lui ont pris cette source de minerais précieux, car l'Espagne a perdu sa dominatioin sur l'Atlantique.
L'Espagne a aussi perdu sa domination sur la méditerranée. Ce sont les hollandais et les anglais qui y sont les maîtres (d'après Fernand Braudel (ca m'avait un peu étonné quand je l'ai lu pour la première fois, mais ce n'est peut-être pas entièrement faux)).
L'Espagne a accueilli de la main d'oeuvre étrangère, notamment des français venus d'Auvergne et des Italiens, parce que sa démographie est faible.
L'Espagne a peu de ressources naturelles. Son climat sec et ses terres arides donnent moins de rendement que celles de la France et de l'Italie. L'auteur ne semble pas d'accord avec cela, mais il ne fait pas de comparaison avec les ressources des pays étrangers, et il croit d'une manière simpliste à la solution théorique de l'irrigation.
L'Espagne n'a pas la technique et le commerce des hollandais, ni les imprimeries allemandes et suisses.
L'Espagne a mené des guerres très couteuses, contre les Pays bas, puis en Allemagne en étant alliée de Ferdinand II dans la guerre de trente ans.
L'Espagne a une administration pléthorique, et un système nobiliaire qui lui coutent cher.
Je laisse les autres apporter d'autres idées.