Jeanne Marie Bouvier de La motte, (1648-1717), épouse de Jacques Guyon du Chesnoy, est une mystique, contrariée dans sa vocation religieuse (elle avait souhaité très tôt entrer chez les Ursulines, inspirée par Jeanne de Chantal). On estime généralement sa conversion mystique autour de 1668 après la mort d'un de ses enfants suite à une petite vérole qu'elle a elle même contractée. En 1669, elle effectue un mariage mystique aevc l'Enfant Jésus. Le P. de La Combe exercera sur elle une grande influence. En 1682 elle écrit Les Torrents spirituels développant les différents niveaux de la vie spirituelle et faisant l'apologie de l'anéantissement mystique. Son prosélytisme actif inquiète rapidement les autorités religieuses. Elle voyage beaucoup à la rencontre d'autres mystiques tout en répandant sa spiritualité développée dans différents ouvrages. A Paris, elle fréquente les cercles dévots et entre ainsi en relation avec les ducs de chevreuse et Beauvilliers, tout en rencontrant l'hostilité de l'archevêque harlay de Champvallon.
En 1687, la condamnation du quiétisme de Molinos conduit à l'arrestation du P. La Combe, puis à l'internement de Madame Guyon chez les Visitandines (rédaction de sa Vie). Libérée en septembre 1688 sur intervention de madame de maintenon, elle rencontre Fénelon et poursuit son apostolat à la cour et à St Cyr d'où elle finit par être exclue. Durant les années de la querelle bossuet-fénelon, elle mène une vie d'errance, arrêtée plusieurs fois sans accusation précise. libérée de la bastille en 1703, elle se retire à Blois où elle continue d'écrire, de recevoir et de développer sa spiritualité, notamment en direction des protestants et de former de nombreux disciples. Son orthodoxie avait été reconnue par Bossuet, qui avait su faire la part des choses entre la passivité du pur amour de sa spiritualité et l'oisiveté condamnée dans le quiétisme de Molinos.
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