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Mme de Maintenon et le Quiétisme
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Auteur :  Adélaïde [ 14 Nov 2007 10:19 ]
Sujet du message :  Mme de Maintenon et le Quiétisme
J'aimerais avoir des renseignements sur l'Affaire du Quiétisme qui agita la cour de Louis XIV et dans laquelle Mme de Maintenon crut tomber en disgrâce. Qu'avait-elle fait exactement ?
Auteur :  Menin [ 14 Nov 2007 18:10 ]
Sujet du message : 
Madame de Maintenon avait été séduite par la doctrine quiétiste "du pur amour", c'est à dire d'un abandon total à Dieu (Molinos); madame Guyon en fut la figure principale et la plus inquiétée lors de la comdamnation du quiétisme, mais c'est surtout Fénelon qui influença madame de Maintenon. Leur cercle se constitua autour du dauphin Bourgogne et finit par constituer un "parti" ce qui déplut au roi et qui fit prendre à madame de Maintenon ses distances avec "le petit troupeau". On y comptait les ducs de Chevreuse et Beauvilliers et leurs épouses, filles de Colbert. Fénelon qui s'opposa à Bossuet (chantre agressif de la plus stricte orthodoxie)préféra l'exil à Cambrai à un reniement de madame Guyon. Tout ceci s'inscrivant dans l'atmosphère des cabales de la fin du règne; les quiétistes s'intégrant à la "cabale des ministres" et madame de Maintenon à celle "des seigneurs".
C'est un très court résumé bien sûr...
Auteur :  Ericc [ 14 Nov 2007 18:37 ]
Sujet du message : 
Pour faire simple disons que madame de Maintenon a longtemps protégé Madame de Guyon, sensible à sa doctrine, lui ouvrant même une première fois les portes de la Bastille en 1688 puis celle de St Cyr. Or en 1687, la constitution Coelestis Pastor avait condamné la spiritualité de pure foi et de repos de Molinos, connue sous le nom de quiétisme. Une partie du clergé de France devait estimer que la spiritualité du pur amour prônée par Fénelon, influencé par Madame Guyon trouvait ses racines chez Molinos. Face à Fénelon et à madame Guyon se dresse notamment Bossuet, hostile à une approche spirituelle trop "directe" négligeant pratiques religieuses, oeuvres et par là, dogme et hiérarchie. Après une tentative de réglement en 1695 avec la conférence d'Issy, la querelle s'envenima, centrée sur Fénelon et Bossuet et finalement tranchée par le bref Cum alias qui consacre la défaite de Fénelon.
Madame de Maintenon fut vivement attaquée pours son soutien initial tant par les catholiques orthodoxes que par les proches du jansénisme. On lui reprocha ensuite l'abandon de ses amis au moment où elle sentit le vent tourner.
Auteur :  Adélaïde [ 15 Nov 2007 16:11 ]
Sujet du message : 
Merci beaucoup pour ces informations :)
Auteur :  Ericdelprof [ 22 Déc 2007 21:30 ]
Sujet du message :  maintenon quiétisme
Bien que ce soit un roman, vous pouvez vous fier aux pages que Fr. Chandernagor consacre à cette affaire dans son livre L'allée du roi ou alors aller consuler le dictionnaire du Grand Siècle.
Auteur :  Adélaïde [ 31 Jan 2008 15:05 ]
Sujet du message : 
Qui était vraiment Madame de Guyon et quel fut son rôle dans cette affaire ?
Auteur :  Ericc [ 01 Fév 2008 8:03 ]
Sujet du message : 
Jeanne Marie Bouvier de La motte, (1648-1717), épouse de Jacques Guyon du Chesnoy, est une mystique, contrariée dans sa vocation religieuse (elle avait souhaité très tôt entrer chez les Ursulines, inspirée par Jeanne de Chantal). On estime généralement sa conversion mystique autour de 1668 après la mort d'un de ses enfants suite à une petite vérole qu'elle a elle même contractée. En 1669, elle effectue un mariage mystique aevc l'Enfant Jésus. Le P. de La Combe exercera sur elle une grande influence. En 1682 elle écrit Les Torrents spirituels développant les différents niveaux de la vie spirituelle et faisant l'apologie de l'anéantissement mystique. Son prosélytisme actif inquiète rapidement les autorités religieuses. Elle voyage beaucoup à la rencontre d'autres mystiques tout en répandant sa spiritualité développée dans différents ouvrages. A Paris, elle fréquente les cercles dévots et entre ainsi en relation avec les ducs de chevreuse et Beauvilliers, tout en rencontrant l'hostilité de l'archevêque harlay de Champvallon.
En 1687, la condamnation du quiétisme de Molinos conduit à l'arrestation du P. La Combe, puis à l'internement de Madame Guyon chez les Visitandines (rédaction de sa Vie). Libérée en septembre 1688 sur intervention de madame de maintenon, elle rencontre Fénelon et poursuit son apostolat à la cour et à St Cyr d'où elle finit par être exclue. Durant les années de la querelle bossuet-fénelon, elle mène une vie d'errance, arrêtée plusieurs fois sans accusation précise. libérée de la bastille en 1703, elle se retire à Blois où elle continue d'écrire, de recevoir et de développer sa spiritualité, notamment en direction des protestants et de former de nombreux disciples. Son orthodoxie avait été reconnue par Bossuet, qui avait su faire la part des choses entre la passivité du pur amour de sa spiritualité et l'oisiveté condamnée dans le quiétisme de Molinos.
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