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Message Publié : 26 Oct 2010 10:51 
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Salluste
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Alceste a écrit :
Marie Laetitia a écrit :
Mais l'usage du terme "classes" ne demeure t-il pas... ennuyeux?


Marx n'est pas le seul à employer le mot, je crois même qu'un père bourgeois n'aurait pas renié le mot pour dire "Ma fille n'épouse pas ce garçon qui n'est pas de ta classe". Comment nier l'existence de classes sociales, c'est à dire le fait que la place dans la vie économique, le niveau de revenu et les codes culturels stratifient la société.



et si on parlait plutôt de catégorie socio-économique ou socio-culturelle? Le père parle de classe parce qu'il a intégré un vocabulaire... marxiste, non? (je cherche juste à comprendre le bienfondé et l'origine du mot). Ce n'est pas la dimension "gros mot gauchiste" c'est la dimension mot caractéristique d'une époque et mal taillé pour définir d'autres réalités.

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Le satanique ennemi de la véritable histoire : la manie du jugement (Marc Bloch)


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Message Publié : 26 Oct 2010 11:01 
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Pierre de L'Estoile
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Marie Laetitia a écrit :
Alceste a écrit :


et si on parlait plutôt de catégorie socio-économique ou socio-culturelle? Le père parle de classe parce qu'il a intégré un vocabulaire... marxiste, non? (je cherche juste à comprendre le bienfondé et l'origine du mot).


Comme le disait Barak Obamo on doit trouver le mot dans ce sens au moins dans Balzac qui est d'avant Marx. Marx a inventé le concept de lutte des classes, mais le mot classe il ne l'a pas tiré de rien.
Je parlais tout à l'heure de Furetière, je vous accorde tout de suite que le concept de classe sociale n'y est pas encore, mais il est facile d'y glisser, il suffit pour cela de considérer que c'est l'argent qui détermine la valeur des personnes et c'était déjà au XVIIe un critère. Voici le premier sens qu'il donne.

"CLASSE. subst. fem. Distinction de personnes, ou de choses, pour les ranger selon leur merite, ou leur valeur, ou leur nature. Homere, Virgile, & Corneille sont des Poëtes de la premiere classe. Lucain, Claudian sont d'une classe au dessous. on ne sait en quelle classe ranger les Hermaphrodites, on ne sait s'ils sont masles, ou femelles. cet Auteur traitte des corps naturels, & pour plus grande facilité il les a rangés en plusieurs classes, en metaux, mineraux, vegetaux, &c. Ce mot vient de classis, qui vient du verbe kalo, congrego, convoco. Classe n'est autre chose qu'une multitude assemblée à part".


A part cela, on peut en effet parler de catégorie socio-économique, mais personnellement le mot classe sociale ne me fait pas peur. Il est vrai que le marxisme l'a marqué de façon à suggérer que cette stratification ne se fait pas dans la douceur et l'harmonie, mais est-ce si faux que cela?

Mais rassurez vous dans mes cours, je dis toujours couche sociale, ici je me donne le droit de m'exprimer un peu plus comme je le sens.

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Alceste

Que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants... ne soient pas des signaux de haine et de persécution...

La prière de Voltaire, Traité sur la tolérance, Chapitre XXIII


Dernière édition par Alceste le 26 Oct 2010 11:08, édité 2 fois.

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Message Publié : 26 Oct 2010 11:04 
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Il s'agit de ne pas perdre des yeux le contexte: le XVIIe est un siècle de crise économique profonde, le pays stagne, les famines, révoltes et autres épidémies se succèdent rapidement. Ce ne sont pas les conditions idéales pour une monté en puissance d'une vision de la société en classes (i.e. pauvres/riches). Les marchés ne s'emballent qu'au siècle suivant.

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Labore Fideque


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Message Publié : 26 Oct 2010 11:33 
On peut trouver ce concept comme un état de fait chez Aristote (τὰ τέτταρα τέλη, pour ceux qui lisent le Grec ancien).


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Message Publié : 26 Oct 2010 15:41 
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Les débats entre Porchnev et Mousnier furent effectivement épiques. Ils portaient sur les révoltes paysannes. Les marxistes voyaient dans l'évolution de la société un parcours constant allant de la féodalité au capitalisme, puis au communisme. Pour Porchnev les révoltes paysannes d'avant la Fronde (avec ses travaux remarquables basés sur les archives de Leningrad (Saint-Petersbourg, camarade!) parus en russe en 1948 et publiés en Allemagne de l'Est en 1954 (en allemand)) étaient les signes annonciateurs d'une révolution , avortée par l'absence d'une claire conscience de classe.
Mousnier ne réagit non pas tant en catholique conservateur, c'est insultant pour sa qualité scientifique de le réduire à cela, mais parce qu'à l'époque les autorités d'URSS (académiques ou civiles) interdisaient une interprétation différente, au point d'interdir l'accès aux archives de Leningrad pour des travaux contradictoires. Quant Porchnev vient en 1962 à un colloque international sur le sujet société de classes ou société d'ordres, Mousnier lui reproche de ne pas considérer les archives qu'il a mis à jour pour défendre sa thèse de la non existence d'une société de classes (ce n'est pas un gros mot, [édit. Pas d'allusions politiques actuelles]) . Porchnev répond qu'on peut lui présenter toutes les archives que l'on veut, ses conclusions ne changeraient pas (notez d'ailleurs que ses conclusions ont été largement influencées par un historien russe tué à Stalingrad (voir mon site, entretien avec Mr Eckert Birnstiel). Naturellement les bras de tout scientifique digne de ce nom en tombent !
Aujourd'hui, le sujet donné en première année invite à connaître cette épopée de la lutte pour la société de classes, parce qu'elle fut riche en études et l'affrontement fructueux , mais le débat est clos : le XVIIe siècle ne connut qu'une société d'ordres. Quant à dire que la bourgeoisie ne s'y distingua pas beaucoup, là c'est vraiment faux. Elle a acheté 70% des terres aux alentours des villes, elle contrôle par la vénalité une bonne partie de l'appareil d'état et influence fortement le système fisco-financier. Une paille !

A noter pour le plaisir qu'une ligne dictée par les autorités n'est pas une originalité soviétique : entre 1870 et 1918, en Sorbonne, il était interdit de dire que la vision de Richelieu de rendre à la France ses frontières gauloises était apocryphe. Il faudra attendre 1919 et les circonvolutions rhétoriques de la "désannexion" alsacienne pour que Louis Battifol l'affirme clairement.

Le Cabinet de Curiosités(XVIIe).


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Message Publié : 26 Oct 2010 16:04 
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Pierre de L'Estoile
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Mécène a écrit :
Les traducteurs du XIXème siècle, quand ils traduisent La Constitution d'Athènes d'Aristote, parlent (et, ne maîtrisant pas le grec, je ne peux pas savoir sur quel terme ils se basent) de divisions en classes: classe des thètes, classe des cavaliers, etc. Molière n'évoque pas ce terme.


Non Molière n'utilise pas ce terme, on ne voit pas comment il trouverait sa place dans une comédie. En même temps Molière montre très bien la chose. Dans une pièce comme les "femmes savantes", tout le monde appartient au tiers état, mais il y a un monde entre les maîtresses et la servante Martine à peine arrivée de sa campagne. L'historien ne doit pas faire d'anachronisme, mais l'historien n'est pas pour autant obligé de parler la langue de l'époque qu'il étudie et a le droit de chercher à comprendre les sociétés dont il parle avec des concepts forgés plus tard. Je suppose que les hommes étudiés par Lévy-Strauss ne parlent pas de structuralisme, ce n'est pas pour cela qu'il n'est pas pertinent d'utiliser ce concept à leur propos.

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Alceste

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Message Publié : 26 Oct 2010 16:14 
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Salluste
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Alceste a écrit :
Mécène a écrit :
Les traducteurs du XIXème siècle, quand ils traduisent La Constitution d'Athènes d'Aristote, parlent (et, ne maîtrisant pas le grec, je ne peux pas savoir sur quel terme ils se basent) de divisions en classes: classe des thètes, classe des cavaliers, etc. Molière n'évoque pas ce terme.


Non Molière n'utilise pas ce terme, on ne voit pas comment il trouverait sa place dans une comédie. En même temps Molière montre très bien la chose. Dans une pièce comme les "femmes savantes", tout le monde appartient au tiers état, mais il y a un monde entre les maîtresses et la servante Martine à peine arrivée de sa campagne. L'historien ne doit pas faire d'anachronisme, mais l'historien n'est pas pour autant obligé de parler la langue de l'époque qu'il étudie et a le droit de chercher à comprendre les sociétés dont il parle avec des concepts forgés plus tard. Je suppose que les hommes étudiés par Lévy-Strauss ne parlent pas de structuralisme, ce n'est pas pour cela qu'il n'est pas pertinent d'utiliser ce concept à leur propos.



Mouais ( :wink: ne le prenez pas mal). Mais le terme me gêne, il n'est pas neutre. Mais le débat est sans fin, c'est sans doute une histoire de feeling. Moi on me dit "classe" je pense "lutte" "19e siècle"...

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Message Publié : 26 Oct 2010 16:49 
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[édit. Pas d'allusions politiques actuelles])


allons bon ! l'histoire se ferait donc hors du temps ?

Donc je reformule : parler de société de classes n'est pas un gros mot. c'est la société dans laquelle nous vivons. L'expression "lutte des classes" est elle très connotée et certainement trop tranchée pour être utile dans l'explication des évènements d'hier comme d'aujourd'hui.

Pour finir sur le XVIIe siècle, Mousnier, puis Y-M. Bercé, ont montré que les solidarités n'étaient pas tant horizontales ("classes") que verticales : le clientélisme pourrait-on dire qui faisait que le seigneur aidait, incitait ou même organisait la révolte de ses censitaires. Seule la révolte de 1675 est sur ce point différente des autres.

Le Cabinet de Curiosité(XVIIe)


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Message Publié : 26 Oct 2010 16:59 
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Salluste
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Bergerac a écrit :
Citer :
[édit. Pas d'allusions politiques actuelles])


allons bon ! l'histoire se ferait donc hors du temps ?

Donc je reformule : parler de société de classes n'est pas un gros mot. c'est la société dans laquelle nous vivons. L'expression "lutte des classes" est elle très connotée et certainement trop tranchée pour être utile dans l'explication des évènements d'hier comme d'aujourd'hui.

Pour finir sur le XVIIe siècle, Mousnier, puis Y-M. Bercé, ont montré que les solidarités n'étaient pas tant horizontales ("classes") que verticales : le clientélisme pourrait-on dire qui faisait que le seigneur aidait, incitait ou même organisait la révolte de ses censitaires. Seule la révolte de 1675 est sur ce point différente des autres.

Le Cabinet de Curiosité(XVIIe)


Là je suis d'accord. Parce qui dit classe dit conscience de classe (une résurgence de mes cours de sociologie...) Or, ça manque pour l'époque moderne. Et ce n'est pas un hasard si l'idée de classe se développe au siècle de l'industrialisation, cadre de concentration spatiale des travailleurs, qui favorise le développement et la construction d'une identité.

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Message Publié : 26 Oct 2010 17:01 
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Philippe de Commines
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Marie Laetitia a écrit :
qui dit classe dit conscience de classe (une résurgence de mes cours de sociologie...)


Ça, c'est beaucoup plus marxiste que la simple notion de "classe" ;)

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Message Publié : 26 Oct 2010 17:16 
Aucun intellectuel ne peut avoir l'apanage d'un mot ou d'une expression. Il s'agit surtout de s'interroger sur les conditions sociales qui entourèrent la naissance du concept de "classe" chez Marx au XIXème siècle, et leur évolution au siècle suivant. Si Gambetta parle en 1872 à Grenoble de couches sociales, ce n'est pas pour se différencier de Marx mais pour évoquer l'évolution sociale du dernier tiers du XIXème siècle marquée ici par l'émergence de classes intermédiaires (c'est aussi pourquoi apprendre une langue, c'est nécessairement appréhender une civilisation, la langue traduisant les caractéristiques d'une société, ses manières de penser, etc), englobant de nombreux individus dont l'hétérogénéité des conditions explique la difficulté de les catégoriser.


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Message Publié : 26 Oct 2010 17:19 
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Tout ceci est très intéressant à lire. Quels ouvrages me conseillerez-vous pour en apprendre davantage sur la hiérarchie sociale au XVIIème siècle ?


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Message Publié : 26 Oct 2010 17:23 
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Jean-Claude a écrit :
Marie Laetitia a écrit :
qui dit classe dit conscience de classe (une résurgence de mes cours de sociologie...)


Ça, c'est beaucoup plus marxiste que la simple notion de "classe" ;)



Ah! Oui... Bon, retour à la case départ.

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Message Publié : 26 Oct 2010 20:24 
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Jean Froissart
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La société à la Renaissance (15e et 16e siècle), et particulièrement, dans les pays méditerranéens, est très clanique, voire mafieuse. Cela a été dit par plusieurs historiens, dont Braudel si je me souviens bien. Les terres appartiennent à des familles très nombreuses et très solidaires, qui s'affrontent les unes les autres de temps en temps. La division est verticale, et non pas horizontale comme elle l'est dans la division par classes.

Pour les temps modernes, les historiens anglo-saxons parlent souvent de la notion de patron, qui désigne non seulement des mècènes, mais aussi toutes sortes de personnes ayant un certain pouvoir, et en profitant pour s'entourer d'une clientèle à son service. C'est ce que l'on appelle aussi le clientélisme.

La société de classes n'existe pas encore au 17e. Je crois qu'elle naîtra quand les familles seront moins soudées et fermées sur elle-mêmes, ce qui se produira quand il y aura un exode rural important, causé par la révolution industrielle, qui disséminera les enfants des familles, et aussi quand les familles auront moins d'enfants, ce qui se produira quand les enfants, et surtout les filles, seront massivement scolarisées. Je reviens donc à mon cher sujet de l'éclosion des écoles, qui est une réalité du 17e siècle (mais qui est peu étudiée, car les spécialistes de l'histoire de l'enseignement sont très souvent des anti-cléricaux, qui négligent tout ce qui s'est passé avant la troisième république, et notamment au 17e siècle où l'école n'était pas laïque).


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Message Publié : 26 Oct 2010 21:43 
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Tout ceci est très intéressant à lire. Quels ouvrages me conseillerez-vous pour en apprendre davantage sur la hiérarchie sociale au XVIIème siècle ?


Incontournable Roland Mousnier La stratification sociale à Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles. L'échantillon de 1634,1635, 1636. Editions Pedone. 1975.

Plus récent La société au XVIIe siècle Michel Vergé-Franceschi. C'est une étude intéressante à partir de la capitation de 1695.


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