Il est difficile de répondre à votre question, car beaucoup de choses ont changé.
Par exemple, le mot "vêtement" n'existait pas. Il est absent de l'éditiion de 1694 du dictionnaire de l'académie française. Il apparaît pour la première fois dans l'édition de 1718 mais avec la restriction suivante : "Son plus grand usage est dans la Poësie & dans le style soustenu. Le Grand Prestre deschira ses vestements. les vestements sacerdotaux."
A la place, on utilisait le mot "linge" et le mot "habit". On pouvait acheter le linge auprès des lingères et les habits chez les tailleurs d'habits. Mais souvent, on n'achetait ni les linges ni des habits, on achetait l'étoffe, et on faisait réaliser le linge ou l'habit par des couturières de linges ou des couturières d'habits. On pouvait aussi acheter des vieux habits dans les friperies. Ou alors, on cousait soi-même ses linges et ses habits, ou bien on se les faisait coudre par une femme de la famille.
De même pour le pain, nombreux étaient ceux qui achetaient du blé, le faisaient moudre, et faisaient eux-même leur pain.
Le mot "ouvrier", avant la révolution industrielle, n'avait pas le même sens que maintenant. Un ouvrier était une personne qui faisait une oeuvre. Un ouvrier pouvait donc être un écrivain, et d'ailleurs le dictionnaire de l'académie française de 1694 donne les exemples : "Virgile estoit un excellent ouvrier. je ne sçay pas de qui sont ces vers là, mais ils sont d'un bon ouvrier."
La population active était jeune, car les familles avaient de nombreux enfants, et il ne leur était pas interdit de travailler. Donc, le français actif moyen de la France d'en bas de l'époque était un enfant. Son salaire était un bol de soupe quotidien, et éventuellement un jouet en bois.
On ne peut pas vraiment parler du salaire d'un individu, parce que d'une part, on travaillait souvent en groupe (toute la famille, ou toute la famille plus les domestiques, ou une confrérie de moines, etc), et d'autres part, il existait une certaine solidarité de groupe, au niveau de la famille, d'un clan, d'une paroisse, d'une ville, qui faisait que les salaires étaient un peu redistribués. L'individu est une notion récente.
La famine a existé pour de nombreuses personnes de la France d'en bas à l'époque de Louis XIV. Par exemple, 1693 et 1694 furent deux années terribles, ou près de 1,7 million de Français trouvèrent la mort. Leur pouvoir d'achat devait être proche de zéro. Mais pour d'autres années, et pour certaines régions, le pouvoir d'achat était suffisant pour survivre confortablement selon les critères de l'époque.
Actuellement, la majeur partie du pouvoir d'achat est utilisée pour le logement et les taxes. Ce n'était pas le cas à l'époque de Louis XIV, où le logement était beaucoup moins cher, et où le nombre de fonctionnaires était ridicule. Mais, dans l'ensemble, les français de l'époque de Louis XIV étaient pauvres selon nos critères.
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