Marie Laetitia a écrit :
La réputation faite à MdeM de ne pas aimer ses enfants est pure légende [...] on constate qu'HIV avait plus fréquemment la main plus lourde que sa femme quand il s'agissait de corriger les enfants [..] Déjà là, ça clochait. Ce qui pouvait aussi mettre la puce à l'oreille, c'est le lien entre cette réputation de MdeM et ses relations avec Gaston d'Ajou/Orléans. Elle était censée l'avoir tjrs aimé et... on sortait comme preuve des choses ahurissantes: le fait qu'elle ait veillé au choix de la nourrice [...]
Nul besoin d'une telle introduction, je vous crois sur écrits. D'autant plus que si la maternité était très attendue chez une Reine, le fait d'être maternelle était relativement secondaire.
Je ne vous disputerais pas plus le nombre des gifles royales...
Marie aurait eu une préférence pour Gaston ? C'est un peu normal mais là encore très secondaire pour l'époque.
J'ai un peu dépassé l'image d'Epinal d'un roi promenant ses enfants sur son dos devant un ambassadeur...
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Ce biais a été aggravé par la mauvaise compréhension du soutien politique que MdeM a apporté à son 2e fils, plus tard, puisque, comme lui elle se pose en chef de clientèles et non comme mère du roi veillant à la paix du royaume.
Contrairement à vous, je ne renchéris pas non plus sur des choix limites fait par Marie après sa période de Régence.
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Si elle veut exister politiquement, elle devait obtenir de Louis XIII une parcelle du pouvoir, de gré ou de force.
La Régence lui a accordé ce pouvoir. Je trouve que Marie -vu le contexte et son entourage- aurait pu faire de meilleurs choix mais aussi de bien pires.
De plus, elle se trouve à une période difficile et les Grands ne lui laissent aucun répit.
Va-t-elle à gauche qu'on préfère aussitôt la droite, va-t-elle à droite qu'on lui jette la pierre de ne pas avoir été à gauche. D'où un difficile équilibre qui forcément fera des mécontents.
Mais le fait d'écrire qu'une Reine mère se doit d'exister politiquement et extorquer de gré ou de force etc. tient déjà de la lèse-majesté pour l'époque.
La Régence n'a pas pour dessein de s'exercer à vie.
Citer :
Quoiqu'il en soit, la plupart des historiens du XIXe et XXe siècle qui se sont penchés sur MdeM l'ont examinée avec leur culture "bourgeoise": une femme n'a pas à exercer le pouvoir, elle ferait mieux de s'occuper de ses perroquets et de ses chiens.
Je vous laisse le soin de poser ce prémisse, je sens la suite...
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[...] Mais comme elle a été une mauvaise mère (en préférant un de ses fils) elle a été considérée comme une mauvaise reine, fainéante et incapable. Fainéante et stupide: pour preuve, elle passe son temps à jouer avec ses chiens. Cela s'est révélé faux, tout comme le fait qu'elle était fainéante et stupide.
Oui, j'avais compris. Mais un sophisme est faut par nature et là chaque phrase en étant un prémisse, j'ai bien noté que Marie était loin d'être celle que l'on pensait.
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Il y a dans les choix qu'elle a fait des traits de génie (oui, je sais mais je pèse mes mots), une capacité si vous préférez à copier tout ce qui pouvait contribuer à augmenter sa gloire et sa réputation.
"Augmenter etc." ne doit pas être le but d'une Régence quelle que soit la personne qui en jouit.
Cette jouissance du pouvoir continuant sur le tard me gêne un peu comme tout ce qui "accroche". Marie n'hésitera pas à se fourvoyer dans des choix peu propices à la sérénité de la politique royale.
Là encore, soutenir le frère contre le Roi -son frère- me paraît peu judicieux.
Si vous estimez que la fin justifie les moyens pour un brimborion d'existence par le pouvoir, je trouve ceci quelque peu réducteur pour une ancienne régente, pire encore pour la femme sans parler de la mère.
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Ah bon? Il ne fait que dans les fustigés de l'histoire? On ne doit pas penser aux mêmes publications. La France italienne est bien autre chose qu'une histoire des fustigés.
D'autres ont traité ce sujet là encore avec autant de méthode, sources, travaux et ne sont pas portés aux nues pour autant.
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ne vous en déplaise. Cela ne veut pas dire que les travaux des historiens sont parfaits.
Déplaire est un luxe que je me permets de temps à autre.
Pour ce qui concerne les Historiens, j'ai dû mal m'exprimer.
De nos jours le mot "Historien" est bien galvaudé et fait plus office de complément de nom que de choix unique.
Occuper une chaire de lettres ne fait pas d'une personne un écrivain, il en est de même pour l'histoire.
J'ai la chance de croiser sur ce forum des intervenants qui n'ont rien à envier à qui se klaxonne Historien et se donne même le mal de m'aider à colmater des lacunes abyssales en Histoire non pas en nommant un livre mais en faisant une analyse d'une source voire plusieurs sources lorsque ce n'est pas les nommer aux fins de construire un raisonnement, de consolider une argumentation voire même pour le plaisir. Ce qui me paraît plus agréable, fluide et j'irais même jusqu'à dire convaincant.
Mais là encore, le terrain est propice : dès les premières phrases on est ou non convaincu car on sait que tout va se tenir et en effet, tout se tient. Il en est de même pour le contraire.
Le sujet est "Henri IV et
ses femmes", je pense que nous faisons la part trop belle à Marie de Médicis. Il y en eut d'autres avant, il y en aura d'autres après...
La politique des régentes de France tiendrait d'un autre.Bien cordialement.