Jean-Claude a écrit :
Vous posez là un problème de forme sur la pratique historique: effectivement, tout le monde peut se dire historien et c'est bien là le problème.
Il n'existe aucun diplôme d'historien, ce n'est pas un métier car ce n'est régit par aucune éthique et aucune déontologie d'où les fameuses "querelles d'historiens".
De nos jours il existe des journalistes, des sociologues, des ethnologues, des philosophes qui accolent le mot "historien" à leur pedigree.
Nul besoin d'une chaire d'histoire à la Sorbonne pour être "historien".
Un métier possède éthique et déontologie. Psychiatre est un métier. Psychothérapeute non ! Quoiqu'une charte déontologique se met en place mais à chaque psychothérapeute son éthique, il en est de même pour les historiens.
Les méthodes sont toujours les mêmes. Une méthode s'apprend certes, mais l'appliquer ne fait pas l'historien pas plus que l'obtention du CAPES fait d'une personne un pédagogue. C'est ainsi.
Citer :
Personne n'irait s'autoproclamer astrophysicien.
Non parce-que j'imagine que cette appellation est contrôlée par l'obtention de diplômes et de plus ces matières ne laissent aucune place pour tirer des plans sur la comète, comme on pourrait le croire.
De nos jours, il existe encore des personnes se disant "neuropsychiatres". Cette appellation est désormais caduque et pourtant combien sommes-nous à le savoir ?
Les Historiens sont choisis par des courants, un nombre de ventes, des livres de référence etc. Certains n'ont plus besoin de faire leurs preuves.
Dubost a cette manie de s'intéresser aux "fustigés" de l'Histoire. C'est son créneau.
Lisez le livre : un tiers de "déjà lu" mais estampillé Dubost, un tiers de communs racoleurs (faut vendre), et le dernier tiers du "pur Dubost". Donc rien de neuf. C'est long dix années pour rien de neuf, enfin rien qui ne sorte de la "griffe Dubost"...
Déjà, la couverture donne le ton.
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Vous et moi sommes des amateurs. Eclairés certes (et je reconnais même très facilement que sur ce sujet vous êtes plus éclairée que moi), mais des amateurs quand même.
Certes nous sommes des amateurs qui achetons des livres.
Le défaut d'argumentation distille un doute quant à la réelle approche des sources, en l'occurrence de "la" source, ce qui est déjà pénalisant et met à mal la crédibilité et du livre et de l'intervenant.
J'imagine qu'en amoureux de l'histoire, lorsqu'un personnage vous attire, vous ne vous arrêtez pas à une biographie qui peut être l'oeuvre d'un passionné, d'un courtisan etc.
Vous en lisez plusieurs. Il vous reste donc en tête les parties se recroisant, donc un tant soit peu incontournables. De plus, vous lisez des biographies de l'époque, d'ensuite et de maintenant.
Donc pour ce qui me concerne le livre de Dubost, asséné comme contrepied à tout le reste ne compte mie.
Vous avez un peu tort de vilipender wiki. car vous pouvez y trouver de nombreux titres de livres et... de biographies.
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C'est pour cela que je tiquais quand vous opposiez un romancier comme le duc de Castries à un travail universitaire.
Pourquoi ? Castries n'a pas donné que dans le roman mais aussi dans la vulgarisation de l'Histoire. Lorsque je vois sur certains forums des personnes vous conseiller des livres tels que "Les mystères de Versailles" pour approche du siècle de Louis XIV, je trouve ceci un peu léger et pourtant, au dos du livre : quel résumé !
Et dans le livre, des histoires de ruelles de lit ni moins ni plus.
Quant à ce que vous appelez un travail universitaire, comment définir ceci : un travail fait par une personne possédant une chaire d'histoire ? Soyons sérieux, la chaire n'a jamais fait l'homme.
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Mais comme sur ce sujet vous en connaissez bien plus que moi, je m'éclipse: je n'étais intervenu que parce que votre remarque sur la façon d'écrire l'histoire et la légitimité à l'écrire m'avait choqué.
Je suis désolée de vous avoir choqué mais posez-vous les bonnes questions. Pourquoi l'Histoire est-elle en passe de devenir une matière en option ?
Il fut un temps les "Historia" étaient de bonnes bases pour qui aimait l'histoire. Et j'ai vu au cours des années s'écrouler des sujets pourtant facilement -à cette époque- discutables (L'Affaire Eichmann, La Guerre du Kippour, Pie XII et ses choix, Guevara etc.) et voici que maintenant une toute autre version nous est donnée parce-que des archives ont été ouvertes.
J'ai connu une époque où Kennedy était un mythe intouchable et son épouse montrée au doigt car "lorsque l'on est la femme d'un tel homme, on ne se remarie pas" : le mythe a fait comme le café, il est passé et l'Histoire est loin d'être jolie.
Des livres sont sortis sur Kennedy par des personnes bien au fait des choses et des professeurs d'histoire prenaient allègrement parti. Vous, d'autres et moi avons vu ce qu'il en était.
Ainsi va l'Histoire et son train et lorsqu'elle a tout rendu, prendre un bon créneau, s'y insérer et en être le premier ne fera pas de ces personnes des Historiens.
Les historiens sont un peu comme les chercheurs. Le titre est ronflant mais le chercheur peut ne rien trouver, l'historien peut lui rebondir car nous restons non pas dans la démonstration mathématique ou scientifique mais dans les mots.
Croyez-vous vraiment que le travail fait sur Les Borgia soit un travail d'Historien ? Non, on reprend les dates, les personnages, on assaisonnent à la sauce du moment, on en fait une distribution gratuite sur certains forums qui en rendent un résumé sensé nous mettre l'eau à la bouche. Livres qui comme par hasard sortent au même moment qu'une série.
L'écrivain est-il un historien ? Un romancier ? Un historien peut-il écrire sur certaines périodes sans "romancer" surtout à l'époque qui est la notre et dont les critères vendeurs sont connus de tous.
Une seule question : ce fameux livre sur Marie de Médicis, l'achètera-t-on comme une référence ? Je ne le pense pas.
Bien cordialement.
Un plus pour les dilettantes : nous pouvons nous tromper...