Bonsoir,

J'aurais aimé savoir si Philippe II d'Espagne, dans sa lutte contre Henri IV, a pensé, un temps, s'allier à Charles Ier de Bourbon, archevêque de Rouen, roi de la Ligue (sous le nom de Charles X) entre 1589 et 1590.

J'aurais, aussi, aimé savoir si Charles Ier de Bourbon, réciproquement, avait pensé à une alliance avec Philippe II d'Espagne.

Je vous remercie pour vos réponses,

Jadis

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« But thought's the slave of life, and life's time fool. » (William Shakespeare)

Philippe II d'Espagne était allié à la Ligue, le parti qui soutenait la couronne du cardinal Charles de Bourbon. Donc, de fait, Philippe et Charles sont alliés.

Je vous remercie pour votre réponse, Châtillon.
Est-ce à dire que Philippe II d'Espagne tolérait les prétentions royales de Charles Ier de Bourbon ? Quelle a été sa position sur la proclamation de son allié sous le titre de Charles X ?

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« But thought's the slave of life, and life's time fool. » (William Shakespeare)

La position officielle de Philippe II d'Espagne consiste à soutenir Charles de Bourbon. Partant du principe qu'Henri de Navarre n'est qu'un hérétique et un usurpateur, Philippe II ne pouvait qu'encourager le cardinal à la monter sur le trône. D'ailleurs, l'ambassadeur d'Espagne fait partie des hauts responsables présents à la grande cérémonie de proclamation du roi Charles X.

Maintenant, il faut se dire que le roi d'Espagne restait lucide sur la situation..
Charles de Bourbon était âgé ; chacun s'attend à ce qu'il décède tôt ou tard...
Charles de Bourbon était prisonnier des protestants ; autrement dit, sa proclamation comme roi s’est faite dans le néant. C’est un roi fantôme…
Charles de Bourbon était un simple d'esprit, obtus et benêt ; autrement dit, c'est un pantin dont on peut facilement se débarrasser..

Au final, Philippe II d’Espagne ne pouvait être que satisfait de la situation chaotique de la France, des incertitudes de la Ligue et de l'effacement de Charles de Bourbon. Il attendait le moment propice pour proposer sa fille Isabelle comme souveraine et assoir sa tutelle sur la France...

Le roi d'Espagne, principal créancier des Guise, soutenu la Ligue. Au départ, les Guise pensaient pouvoir ceindre la couronne de sacre sur leur tête. Ils ne réussissent pas, lors des états-généraux l'infante est proposée pour être le nouveau souverain de la France. Mais les états refusent: une femme ne peut pas régner (lois salique), et une espagnole à la tête rappelle le "mauvais souvenir" d'une étrangère gouvernant la France (Catherine de Médicis était très impopulaire parce en raison de son origine italienne).

Moi je me pose la question de savoir, dans les plans originaux de Philippe II et d'Henri de Guise, qu'elles étaient les disposition, très probablement favorable à la Couronne d'Espagne, qui aurait dû être appliquées par l'éventuel "Henri IV de Guise"? À part l'immense dette des Guise au près de Philippe II, qu'ils devaient rembourser, qui serait devenu un moyen de pression, comment les Espagnols entendaient limiter la puissance française?

On peut penser que Philippe II d'Espagne appréhendait plus qu'il n'espérait, l'accession éventuelle de Henri Guise au trône de France.

Contrairement à ce que Jules Michelet a pu marteler au XIXe siècle, les Guise n'étaient pas inféodés à Philippe II. Sous Henri II, les Guise étaient les partisans de la guerre à outrance contre l'Espagne... la méfiance restait de mise sous Henri III. Aux débuts des années 1580, c'est au protestant Henri de Navarre que Philippe II d'Espagne faisait des offres d'alliance...

La montée de Guise sur le trône français pouvait être le point de départ d'une restauration de la grandeur de la France, ce que voulait éviter Philippe II à tout prix...

Si Philippe II appuie l'action politique des Guise, c'est que ça lui permet de diviser le royaume.
Si Guise accepte l'appui de l'Espagne, c'est que ça lui permet de donner des moyens à ses ambitions politiques.

De toute façon, une accession au trône, il n'en a jamais vraiment été question pour Henri de Guise. C'était un rêve, une pensée, une espérance peut-être...