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Message Publié : 03 Jan 2013 21:10 
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Je parle de plusieurs épisodes qui se sont produits entre l'an 1100 et l'an 1400. Donc, plusieurs empereurs du SERG. C'est bien pour cela que j'ai marqué que les conseils étaient composés de nobles au début, puis de nobles et de bourgeois. Strasbourg était une ville épiscopale qui s'est peu à peu affranchie de la tutelle de l'évêque. Quand on étudie l'histoire pas le petit bout de la lorgnette, l'histoire d'une ville par exemple, on comprend mieux la complexité des choses. L'empereur n'est pas le chef suprême, il est l'arbitre. Il n'est pas le chef suprême, il doit solliciter le conseil de la ville pour percevoir les impôts. Les sommes font l'objet d'une discussion entre le conseil nobiliaire, l'évêque et le représentant de l'empereur. S'il était le pouvoir suprême, il suffirait à l'empereur de décider que telle ville doit payer tant ... et ce n'est pas le cas. C'est une discussion permanente entre la ville, l'évêque et l'empereur. Au début, le seul interlocuteur de l'empereur est l'évêque. Puis, les choses se sont complexifiées.

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
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Message Publié : 03 Jan 2013 23:28 
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Philippe de Commines
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Narduccio a écrit :
Je parle de plusieurs épisodes qui se sont produits entre l'an 1100 et l'an 1400... Strasbourg était une ville épiscopale qui s'est peu à peu affranchie de la tutelle de l'évêque. Quand on étudie l'histoire pas le petit bout de la lorgnette... on comprend mieux la complexité des choses. L'empereur n'est pas le chef suprême, il est l'arbitre. Il n'est pas le chef suprême, il doit solliciter le conseil de la ville pour percevoir les impôts.

Concernant le SERG, rien qui ne soit déjà défini sur le fil ad hoc (diètes etc.).
Quelle est la définition du "Bourgeois" dans les années 1100-1400 ?
Le sujet qui a déjà été qualifié de "trop général", alors diluer et passer d'une titulature honorifique pour démontrer les contre pouvoirs, j'ai du mal à suivre...
Nous cherchons les contre pouvoirs sous la monarchie, si j'ai bien compris, il faut donc définir la monarchie -d'un moment- et ce (ceux) qui s'y opposent tout en argumentant le "pourquoi". Cette question ne tournait-elle pas autour du XVIIème ? Car il m'apparait difficile de mette en lice Louis XIV... et Pétain.
Je reste donc sur Louis XIV, plus avant c'est la révolution et dans le recul l'exemple du SERG me semble étrange (de Lothaire III en passant par Frédéric Ier, Othon IV, Conrad IV, une fluctuance, un saut dans les Maisons de Nassau, Wittelsbach, deux rois -fin XIVe / début XVe- non reconnus et nous arrivons aux Habsbourg sans oublier il fut un temps les Este, les Hohenstaufen) bref autant de visions des droits et devoirs que d'hommes et tout autant de contextes différents et bien complexes... C'est un véritable grand écart même s'il est ressenti à Strasbourg. ;)
Il serait intéressant d'évoquer les demandes d'impôts sur le fil du Saint Empire Romain Germanique concernant 1100-1400, il y a en effet beaucoup à dire.

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Message Publié : 04 Jan 2013 17:29 
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Citer :
L'empereur n'est pas le chef suprême, il est l'arbitre


C'est un phénomène équivalent qui se passe avec le roi de France. C'est parce que l'on appelle le roi pour arbitrer qu'il devient absolu. Ainsi dans les villes, aux mains des oligarchies locales, l'action des officiers "moyens" (c'est à dire des présidiaux ou les Elus par exemple) tend à faire intervenir l'Etat dans les affaires locales, déformant leurs privilèges (leurs lois privées) au profit du roi, qui ainsi décide in fine de la vie politique locale. Ce sera particulièrement flagrant dans le sud de la France avec les protestants (sauf pour la période 1652-1656, où le Conseil du roi agira plutôt en leur faveur).


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Message Publié : 04 Jan 2013 18:37 
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Philippe de Commines
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Inscription : 05 Juil 2011 14:39
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Localisation : Armorique
Bergerac a écrit :
C'est un phénomène équivalent qui se passe avec le roi de France. C'est parce que l'on appelle le roi pour arbitrer qu'il devient absolu... déformant leurs privilèges... au profit du roi... Ce sera particulièrement flagrant dans le sud de la France avec les protestants (sauf pour la période 1652-1656, où le Conseil du roi agira plutôt en leur faveur).

L'exemple est plus clair. Mais qu'est la "bourgeoisie" dans la période 1100/1400 ?
Ce que vous nommez "Etat", vous faites donc référence à la phrase de XIV : "l'Etat c'est moi", c'est donc le roi qui se pose en arbitre ou en médiateur mais au final tranche toujours en faveur du pouvoir qu'il représente (sous Louis XIV).
Sous d'autres rois ce peut être en faveur du choix d'un ministre, d'une convocation des EG bref tout ce qui peut aller dans le sens d'un passage en force en jouant sur les contre-pouvoirs et la possibilité de les diviser (choix de Coligny en opposant différentes factions, EG pour faire passer une dévaluation ou autre etc.) ?
Auriez-vous un exemple avec les protestants pour mieux saisir ? Parce-qu'avant 1652, dans le sud-ouest, c'est un peu complexe depuis Marguerite de France et on ne peut attribuer la tolérance de cette princesse comme un contre pouvoir, quoique cette tolérance engendrera à la génération suivante une fracture... Mais est-ce vraiment ceci l'exemple d'un contre pouvoir ou plutôt l'affirmation d'une différence qui certes va à l'encontre du pouvoir mais non pour s'en emparer (quoique...) mais plutôt un enchaînement de faits qui au départ visaient à la reconnaissance d'une différence : donc toute reconnaissance ou demande peut faire des "demandeurs" qui doivent parfois avoir recours à la force, un contre pouvoir ?
Toute orientation quelle qu'elle soit, du moment qu'elle n'est pas d'initiative royale devient alors contre pouvoir, suivant l'idée que se fait le roi du pouvoir, qu'il a de sa personne, sa tolérance etc. ? Si oui nous sommes donc dans l'absolutisme le plus net, ascendant despotisme sans l'éclairage.

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Message Publié : 07 Jan 2013 12:07 
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En fait en parlant d'Etat, je voulais évoquer la structure, les officiers, les tribunaux, les impôts etc... Faire entrer l'Etat voulait signifier avoir recours à un moyen contrôlé par l'Etat. Dans ce cas, bien sûr aucune organisation humaine n'ira à l'encontre de ses intérêts bien compris (encore faut-il bien identifier lesdits intérêts).

Pour les protestants, les exemples sont multiples. Dans la région de Toulouse, par exemple, les Etats du Languedoc, le Parlement et l'Etat (que ce soit la Cour directement, les intendants ou divers commissaires, comme par exemple Auguste Galland (récente biographie chez Champion que je vous recommande)) se livrent une sorte de compétition pour assurer la prééminence à la religion catholique : les interventions au sein des consulats sont particulièrement évidentes (on pourra reprendre un livre ancien de P. Gachon Les préléminaires de la révocation de l'Edit de Nantes (Toulouse 1899, je crois),; le titre est mauvais , car il laisse à penser que la révovation était inéluctbale, mais les documents consultés sont toujours intéressants).

Petit exemple concret : dans les années 60, Jacques de Coras, pasteur converti, futur adversaire de l'Iphigénie de Racine, accéda au poste de premier consul de Montauban avec le soutien de l'intendant . Mais la quasi totalité des consulats après la troisième de Rohan, furent constitués de manière autoritaire par les militaires (autres représentants de l'Etat). Les oligarchies étaient certainement des contre-pouvoirs efficaces de l'absolutisme qui les neutralisa petit à petit, d'abord de l'intérieur, en intervenant dans des querelles parfois suscitees , puis par le biais de la vérification des dettes (Colbert) et enfin directement par la vente en offices des postes municipaux.


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Message Publié : 07 Jan 2013 15:48 
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Philippe de Commines
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Bergerac a écrit :
Petit exemple concret : dans les années 60, Jacques de Coras, pasteur converti, futur adversaire de l'Iphigénie de Racine, accéda au poste de premier consul de Montauban avec le soutien de l'intendant . Mais la quasi totalité des consulats après la troisième de Rohan, furent constitués de manière autoritaire par les militaires (autres représentants de l'Etat). Les oligarchies étaient certainement des contre-pouvoirs efficaces de l'absolutisme qui les neutralisa petit à petit, d'abord de l'intérieur, en intervenant dans des querelles parfois suscitees , puis par le biais de la vérification des dettes (Colbert) et enfin directement par la vente en offices des postes municipaux.

Merci Bergerac de cette excellente explication close par un exemple bien concret.
Racine lui-même ne représenta-t-il pas une sorte de contre pouvoir, pendant un court temps, de par son éducation janséniste ? ;)
Cette manière d'abaisser les contre-pouvoirs de l'intérieur en les circonvenant est bonne sous Colbert mais elle s'avérera le terreau de clivages et d'insupportables "nouveaux pouvoirs" cent ans plus tard. Ces nouveaux pouvoirs créés par l'absolutisme seront aussi sa tombe.

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