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Jean-Baptiste Colbert est mort le 6 septembre 1683 à l'âge de soixante-quatre ans de la maladie de la pierre connue aujourd'hui sous le nom de double pyélonéphrite calculeuse.
François d'Aubert dans sa biographie de Colbert précise (aux pages 423 à 428) :
En 1683, [...] il souffre depuis longtemps de la goutte et de maux d'estomac que certains mettent sur le compte de tentatives d'empoisonnement dont il a sans doute été victime. Voilà vingt-deux ans qu'il se dévoue corps et âme au service de Louis XIV. [...]
Sa dernière lettre écrite le 17 août, trois semaines avant sa mort, le montre toujours aussi infatigable et toujours aussi soucieux de ne pas déplaire au roi. [...]
Entre les 20 et 24 août, Colbert souffre d'horribles douleurs de la pierre, et il faut des bains d'huile pour le soulager. Après une amélioration, il rechute le 1er septembre [...]
Colbert meurt dans la nuit du dimanche 5 au lundi 6 septembre 1683 [...] Il venait d'avoir soixante-quatre ans. Il rend l'âme dans de terribles souffrances, de ce mal qu'il traînait depuis longtemps, la pierre comme on disait à l'époque pour désigner ce qui est pour la médecine d'aujourd'hui une double pyélonéphrite calculeuse.
Montyon indique que, dans les jours précédant son décès, Colbert en voulait à Louis XIV : "Si j'avais fait pour Dieu ce que j'ai fait pour cet homme-là, je serais sauvé deux fois, et je ne sais ce que je vais devenir."
D'après les propos de Foscarini, l'ambassadeur de Venise, rapporté dans Colbert et le Colbertisme d'Aimé Richardt :
"Peu de gens, dit-il, ont su la véritable cause de la mort de Colbert, et très peu les repoches du Roi qui lui percèrent le coeur [...] Colbert, plein de rage et de honte, parvint à dissimuler son inquiétude ; mais le feu concentré n'en eut que plus de prise sur ce tempérament mélancolique archibilieux et l'obligea enfin à prendre le lit, en proie aux plus vives douleurs. La cause interne et inattaquable du mal résistant à l'action des remèdes, la fièvre survint et bientôt les médecins déclarèrent la maladie mortelle, si le mal ne se calmait pas ; mais comme il tenait la place et voulait au moins le repos de l'esprit, d'où ne pouvait disparaître le fantôme de la faveur chancelante, il continua toujours et amena le malade à la dernière extrémité. Colbert, sentant lui-même que le mal était sans remède, refusait de manger et priait les assistants de le laisser mourir en paix, comme s'il en eût été capable. Il montra son dessein désespéré par l'obstination avec laquelle il repoussa les insinuations de ses amis et les prières de ses parents, qui le pressaient d'écrire au Roi dans ses derniers moments pour faire valoir, dans l'intérêt de sa famille, ses longs et importants services, tournant le dos sans rien dire à ceux qui lui en parlaient. Ainsi, inébranlable en apparence, mais intérieurement déchiré, mourut ou plutôt voulut se laisser mourir Colbert. »
Cela paraît fortement romancé. En fait Colbert, gros travailleur, était en assez mauvaise santé. Depuis 1672 il souffrait de l'estomac et était astreint, par ses médecins, à un régime sévère. [...]
En 1680, le ministre souffrit de fièvres violentes dont il guérit par la quinquina, remède tout nouveau. Il souffrait beaucoup, et en permanence, de la gravelle (maladie de la pierre) et ne se soulageait qu'en prenant des bains d'huile tiède. [...]
Si l'on en croit la Gazette de Leyde, journal hollandais bien informé sur ce qui se passait en France, Colbert se serait alité entre le 20 et le 24 août (1683). Un léger mieux s'ensuivit, et la famille se remit à espérer. Toutefois on lui administra le Saint-Viatique dans la nuit du 1° au 2 septembre [...]
Colbert s'éteignit le 6 septembre 1683 dans son hôtel de la rue Neuve-des-Petits-Champs. Son autopsie révéla qu'il était mort de la maladie de la pierre, l'excès de fatigue et de contrariétés ayant hâté sa fin.
extraits des pages 343 à 354.
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"L'histoire serait une chose merveilleuse si seulement elle était vraie."
Léon Tolstoï.
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