Il existe de multiples façons d'expliquer la révocation de l'édit de Nantes. Celle qui consiste à la présenter comme une marche inéluctable vers un Etat unifié n'est certainement pas la plus intéressante. Quant à la doctrine un Roi une Religion, elle était largement acceptée à l'époque, au bémol prêt que le corollaire était le droit d'émigration avec vente de ses biens pour les sujets d'une confession différente, ce que le gouvernement louis-quatorzien refusa aux protestants français.
Pour l'unification du droit, qui est une question somme toute différente de l'unification des confessions, il y eut des tentatives de concilier le droit écrit et le droit coutumier. Ce fut, par exemple, l'ambition d'un Bretonnier dont les oeuvres furent publiées en 1708 et qui cherchait à appliquer le droit écrit dans tout le royaume.
ESt-ce Louis XIV lui même qui voulut réformer le droit en France ? Je ne le pense pas, mais j'en créditerai plus Colbert et ses affidés (1670) qui cherchèrent à rendre l'administration plus efficace. De facto, ils donnèrent plus de poids à l'écrit qu'auparavant, voyez par exemple la disparition de la preuve par turbe (témoignage de dix personnes au moins sur un fait coutumier)
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