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S'il l'on ne doit pas se laisser influencer par Fénelon etc. ; il ne faut pas plus se laisser emporter par Bluche.
On peut accepter de considérer que les trois premiers conflits etc. s'inscrivent dans la volonté d'une politique induite par Henri IV, Richelieu.
Mais encore faut-il démontrer que certains conflits initiés par Henri IV étaient de "bonne politique" et voir dans les choix de la France durant la Guerre de Trente Ans un choix politique tout autant équilibré.
Considérer la carte de France à l'accès au trône de Louis XIV et à la fin de son règne, intégrant justement les conflits menés par ce roi.
"Il s'agit de desserrer l'étau des Habsbourg", oui, peut-être, certainement même mais il faut convenir qu'à un moment les Habsbourg ne sont plus tellement à craindre bien trop occupés par la politique interne de leurs états patrimoniaux, la scissure entre l'Autriche et les Espagnes, les problèmes du Saint-Empire (déjà, ceci affaiblit considérablement les Habsbourg et on peut ajouter...).
Entre protéger la France des Habsbourg et avoir une réelle volonté hégémonique sur l'Europe, il existe un juste milieu. Maintenant, à cette époque, se battre pour l'hégémonie européenne semble très à la mode. Cependant y consacrer l'économie d'un pays, il faudrait pouvoir avoir une vision de chiffres.
Citer :
Même si Louis XIV n'avait pas envahi les provinces-unies en 1672, Guillaume d'Orange-Nassau serait devenu stathouder, puis roi d'Angleterre, et chef d'une coalition anticatholique et antifrançaise.
Là, nous sommes dans le what if.
Citer :
Même si Louis n'avait pas en 1685 révoqué l'édit de Nantes, il y aurait eu ligue (à Augsbourg ou ailleurs) réunissant l'Europe contre cette France trop peuplée, trop riche, trop bien administrée, trop industrieuse, désormais trop marchande
Je ne citerai pas St Simon mais Vauban "
Mémoire pour le rappel des Huguenots..." adressé à feu M. de Louvois
[1- la désertion de 80 000 à 100 000 personnes de toutes conditions sorties du royaume, qui ont emporté avec elles plus de 30 millions de livres de l'argent le plus comptant
2- Nos arts et manufactures particulières, la plupart inconnues aux étrangers, qui attiraient en France un argent très considérable de toutes les contrées de l'Europe
3- la ruine la plus considérable du commerce
4- Il a grossi les flottes ennemies de 8 à 9 000 matelots des meilleurs du royaume
5- et leurs armées de 5 à 6 000 officiers et de 10 à 12 000 soldats beaucoup plus aguerris que les leurs...]
Ou commence la bascule entre intérêt du roi et intérêt de l'Etat ? Vauban ajoutera :
[... Les rois sont bien maîtres des vies et des biens de leurs sujets, mais jamais de leurs opinions, parce-que les sentiments intérieurs sont hors de leur puissance et Dieu seul peut les diriger comme il lui plait.]
Ce qui montre déjà (1689) un esprit animé d'une conscience des droits et des libertés.
Que Louis XIV ne laisse pas un pays étriqué certes mais que les traités passés ne se soit pas inscrits dans une pérennité et ce pour des raisons évidentes, ceci laisse un goût d'inachevé et une ardoise fort abondée pour le suivant. C'est peut-être en ceci la grandeur d'un roi, savoir transmettre -surtout vu la longueur du règne- un pays apaisé des conflits ayant été.
Un bilan immédiat est aisé et encore, ici ne sont tracés que les grandes lignes, il ne faut sans doute pas se pencher sur les détails qui feront la différence.
Les longs règnes ont ceci qu'ils laissent souvent derrière eux des problèmes non résolus et les suivants traînent des handicaps de situation déséquilibrées.
Il faut donc y revenir.
Ce qui est ennuyeux sont les constants parallèles qui sont discutables (François Ier et Laurent de Médicis). Si la comparaison est un travail, l'amalgame s'en éloigne.
Citer :
Il faut parler plutôt d'une politique antiprotestante,
En ceci je l'ignore car avant les Protestants, il y eut les Jansénistes. Ceci me semble plus une continuité dans une monarchie qui se veut absolue.
Bossuet à l'intention Dauphin (1670) : "Dieu est infini, Dieu est tout. Le Prince en tant que Prince n'est pas regardé comme un homme particulier, c'est un personnage public, tout l'Etat est en lui, la volonté de tout le peuple est renfermée dans la sienne. Comme en Dieu est réunie toute perfection, et toute vertu, ainsi toute la puissance des particuliers est réunie en la personne du Prince. Quelle grandeur qu'un seul homme en contienne tant !".
On pourrait objecter que c'est la vision unanime de l'époque mais, déjà on peut opposer Vauban et une liberté de pensée assez avancée. Il existe donc un décalage entre ce qui est transmis et la réalité comprise par certains.
Maintenant, je n'ai pas lu l'évêque de Montauban ni entendu le "plus modeste gagne-dernier". Il est vrai que les conflits se passant pour l'essentiel hors France, l'écho tamisé par ce qui fut "rendu" en fut moindre.
Il est noter cependant que -je crois- l'émigration des Protestants et de leur savoir fit basculer l'économie anglaise qui devint vite dans le "vert".
Citer :
Si la Réforme l'avait emporté, il y a tout lieu de penser que le culte catholique aurait été vite interdit. La Réforme ayant en France échoué, la situation se trouvait inversée.
Est-ce bien un raisonnement d'historien ? On peut apprécier Louis XIV, mais s'en aveugler au point d'aller chercher des arguments aussi étranges me semble bien hasardeux.
L'actif qui nous est présenté est-il tant réel ? Il n'y a pas que les "mal convertis"... Loin de là. Maintenant, il est vrai que ce souverain a marqué son siècle. Pour en être bien certain, il faudrait soupeser ceux (les souverains) d'en face, l'état de leur pays, leur bilan etc. Evidemment reste ce que l'on voit et l'esprit du siècle mais cet esprit est-il le fruit du roi ?
Les esprits seront éclairés sous Louis XV et ceci n'est pas à mettre au compte de la royauté.
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