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Message Publié : 10 Avr 2005 10:50 
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Plutarque
Plutarque
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Inscription : 10 Mars 2005 14:40
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Localisation : Centre France
Bonjour (:8:)
A l'origine de ma réflexion sur la république de Hollande se trouve cette traduction d'un journal de bord... Je la reproduis ici, en épisodes comme un feuilleton.

LES AVENTURES DU CAPITAINE TASMAN, marin explorateur hollandais (1603-1659), relatées par « daisy » d’après sa traduction de la version anglaise de Brian Hooker du journal de bord du yacht Heemskerck, entrelacée de ses commentaires.

Journal, ou description, établi par moi, Abel Janszoon ["fils de Jan", son père devait s'appeler Jan] Tasman, d'un voyage effectué de la ville de Batavia [Djakarta] aux Indes Orientales [Indonésie], ayant trait à la découverte d'une terre australe inconnue l'année de grâce 1642, le 14 août. Que Dieu tout-puissant bénisse cette entreprise. Amen.

14 août
Sorti de la rade de Batavia avec deux bateaux, à savoir: le yacht Heemskerck [prononcer Hèms-skèrk] et la flute Zeehaen [prononcer Zé-hane]. Dans la soirée la Zeehaen s'est échouée sur l'île de Rotterdam [dans les parages de Djakarta] mais s'est remise à flot sans grand dommage. Puis on a continué le voyage cap sur le détroit de Sunda [entre Sumatra et Java, large de 16 km].


Voilà, c'est tout pour le 14 août 1642... Ce qu'il a oublié de dire, c'est le bouquet de jurons hollandais que ceux du Heemskerck ont proféré quand ils ont vu la Zeehaen se planter. Je ne sais pas comment ça s'écrit, mais c'est l'équivalent de 'bon dieu de bon dieu', phonétiquement plus épicé.

Je passe l'entrée du 15.

16 août [1642]
Au mouillage le vent venait du nord-est et on a remarqué un fort courant traversant le détroit de la Sonde. En soirée, avec la brise de terre on a levé les ancres et mis les voiles pour passer entre les îles Prince et Krakatau.


Ce qu'il faut savoir là, c'est que Batavia se trouve dans la zone du tropique sud, australe, du Capricorne. Le vent dominant est ce qu'on appelle l'alizé-sud et il souffle normalement du sud-est. En tout cas, il souffle de l'est. Le capitaine Tasman en fait reprend la route de retour vers la Hollande, et jusqu'à l'île Maurice il peut s'attendre à avoir des vents portants qui le poussent.

Ce qu'il faut comprendre avec la brise de terre et lever les ancres, c'est qu'en mer, à la voile en tout cas, on est toujours à l'écoute de la nature. Un bon skipper ne 'décide' pas de lever l'ancre à 15h tapantes ou à 9h24 comme un train. Il attend le moment opportun où la nature lui donne le feu vert. La brise de terre va pousser les bateaux vers la haute mer, le danger maximum, la hantise, étant d'être poussé vers la terre, surtout s'il y a du courant.

17 août [1642]
Au matin on avait les îles Prince au sud-ouest et Krakatau au nord-ouest devant nous. Notre route était ouest-sud-ouest avec un vent de sud-est. A midi on avait la pointe méridionale des îles Prince à l'est-sud-est derrière nous de 5 milles. On a calculé notre position à 6°20' S, 124° E. L'après-midi on a dérivé par grand calme. Aujourd'hui on a décidé que du détroit de la Sonde on ferait voile sur 200 milles entre l'ouest et le sud-ouest jusqu'au 14e parallèle [de latitude sud] et de là, ouest-sud-ouest jusqu'au 20e parallèle; ensuite on mettra le cap plein ouest sur l'île Maurice.


Dériver par grand calme, ça signifie des hommes désoeuvrés sur deux bateaux immobilisés sur une mer d'huile, et pas un pète de vent. Les bruits sont différents, les voilent fassayent c'est-à-dire ballottent complètement avachies. On ne les amène pas, on ne les descend pas parce qu'on s'attend à ce que le vent reprenne incessamment. Il fait une chaleur torride, mais les hommes de Tasman ont l'habitude puisqu'ils vivent normalement à Batavia. On est à 6 degré 20 minutes sud, c'est-à-dire juste en dessous de l'équateur qui est la ligne de latitude zéro.

La position du bateau est connue puisqu'ils sont encore en vue de terres répertoriées. Tasman décide avec son équipage la route qu'ils vont faire pour atteindre l'île Maurice. Le capitaine propose, la mer et le vent disposent!

En 1642, le capitaine Tasman a 39 ans. Descartes, son contemporain qui vit en Hollande, en a 46. Cromwell en a 43. Jean de la Fontaine a 21 ans et Molière 20. Rembrandt, qui a 32 ans, vient de peindre sa "Ronde de nuit" que l'on peut voir au Rijkmuseum à Amsterdam. Quand vous serez devant ce tableau un jour, pensez à Abel Tasman qui vogue au loin à la recherche d'un continent.
(à suivre) :P


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Message Publié : 11 Avr 2005 8:47 
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Plutarque
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Inscription : 10 Mars 2005 14:40
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Localisation : Centre France
Qui est donc ce Tasman? Un illustre inconnu dans cet hémisphère-ci, un héros dans l'hémisphère sud. En Nouvelle Zélande, on ne fait pas deux pas sans voir son nom. Outre la Tasmanie, un état australien qui porte son nom, il y a entre autres un parc naturel dans l'ïle sud de la NZ et même le morceau d'océan qui sépare l'Australie de la Nouvelle Zélande, qui s'appelle la 'Tasman Sea'. D'où l'appelation de 'Tasman relations' aux relations diplomatiques entre l'Australie et la Nouvelle Zélande.

Tasman a bel et bien existé, en chair et en os, et a vécu sa vie dans les années 1600. Voir les liens indiqués sur le site:
http://www.history-nz.org

On ne sait pas grand-chose de lui, de sa vie en Hollande avant qu'il rejoigne les rangs de la VOC (la compagnie hollandaise des indes orientales), et qu'il aille explorer les mers du sud. Né en 1603 à Lutjegast, un village près de la ville de Groningen aux Pays-Bas, on n'a pas de preuves historiques sur sa famille et le type d'éducation qu'il aura reçu. Personnellement, à lire et traduire son journal de bord, en me familiarisant avec le personnage, je crois comprendre qu'il est d'une famille pauvre et pieuse. Le simple fait qu'il ait été appelé Abel par ses parents en dit long. Ce genre de prénom biblique (de l'ancien testament par rapport aux Pierre, Paul, Jacques ou Yann du nouveau testament) est en vogue chez ceux qui adoptent la nouvelle façon moderne d'être chrétien. Dans les généalogies qui fleurissent en ce moment, on trouve une flambée de ces prénoms-là chez ceux qui adoptaient la religion réformée. Ce phénomène n'a pas duré longtemps en France, vu l'intensité de la répression, mais il est encore observable dans les familles protestantes pieuses outre-atlantique. De plus, "Abel" signifie le préféré, le chéri, de Dieu et les parents du petit Tasman ne lui ont pas donné ce prénom par hasard. Il aura donc grandi, d'après moi, pétri de culture biblique.

Il a épousé, on ne sait quand, Claesgie Heyndrix qui lui donna une fille prénommée Claesjen. Puis il est veuf et épouse alors Jannetje Tjaerts, à Amsterdam, le 11 janvier 1632. Il a 29 ans et Jannetje en a 21. Sa fille Claesjen sera élevée par Jannetje de qui il n'aura pas d'enfants. Sur son acte de mariage est indiqué qu'il est un 'simple' marin. Un simple marin ne gagne pas beaucoup d'argent, sa première femme est peut-être morte en couche ou d'une maladie qui n'a pas pu être soignée par manque de moyens. Avec sa seconde femme Jannetje, et sa fille Claesjen, il va sans doute vouloir 's'en sortir'. Deux ans après son second mariage, il rejoint les rangs de la VOC. A l'époque, c'était l'ascenseur social. Mais, bien sûr, il fallait être prêt à partir, à quitter femme et enfant, pour risquer sa vie dans les colonies. Et c'est ce qu'il fit.

(à suivre)


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Message Publié : 11 Avr 2005 19:59 
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Grégoire de Tours
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Inscription : 04 Jan 2005 16:28
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Ce personnage a l'air de vous intéresser beaucoup . Qu'est-ce qui motive votre intérêt à ce point ? Sans doute certains aspects de sa biographie vous frappent-ils plus particulièrement ?
Puisque vous l'appréciez , je vous fais parvenir une photo de lui :
Image

Cliquer sur l'image pour l'agrandir .


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 Sujet du message : Tasman
Message Publié : 12 Avr 2005 10:33 
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Plutarque
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Inscription : 10 Mars 2005 14:40
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Localisation : Centre France
A ma connaissance, Goya, tous les portraits qu'on a de Tasman à ce jour sont 'imaginaires', il n'y a aucun portrait d'époque. Quels sont les sources de celui que vous nous soumettez ici?

Pourquoi me posez-vous la question de mes motivations sur l'intérêt que je porte à Tasman? Nous sommes sur un forum d'Histoire, et, vous allez me trouver pédante, mais je ne m'intéresse pas franchement aux frasques extra-maritales de nos monarques français. Alors je me plais à raconter la vie d'un grand explorateur européen. :lol: :31:


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Message Publié : 12 Avr 2005 11:39 
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Grégoire de Tours
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Inscription : 04 Jan 2005 16:28
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Il suffit d'introduire " Abel Tasman " dans un moteur de recherche .
Ce portrait a été trouvé par le moteur de Google . Il faut cliquer sur Images quand la liste de références apparait .
Je posais cette question parce que lorsque l'interlocuteur précise son intérêt pour le sujet , on peut souvent mieux répondre à ses questions .
Sortir de vos frontières et chercher à dépasser la petite histoire est une démarche que je partage .


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Message Publié : 13 Mars 2006 2:31 
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Hérodote
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Inscription : 03 Mars 2006 6:35
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Localisation : Tamery
daisy a écrit :
Qui est donc ce Tasman?
Et surtout qui étaient donc ces fameux Tasmaniens ?

Voici leur récit :


LA GUERRE NOIRE
L'EXTERMINATION DES ABORIGENES DE TASMANIE

Par RUNOKO RASHIDI


Image
Truganinni


Trop souvent, la mention de la Tasmanie évoque les souvenirs humoristiques du Diable de Tasmanie, le marsupial vorace popularisé dans les dessins animés américains. La Tasmanie est une île légèrement plus grande en superficie que la Virginie Occidentale, et est située à 320 km de la côte sud-ouest de l’Australie. Les aborigènes habitants l’île étaient un peuple noir qui aura probablement traversé un ancien pont de terre qui reliait la Tasmanie au continent australien.

Les Aborigènes noirs de la Tasmanie étaient caractérisés par des cheveux crépus avec une carnation allant du noir au brun-rougeâtre. Ils étaient d’une taille relativement petite et un peu grassouillet. Il étaient les indigènes de la Tasmanie et sont arrivés depuis au moins 35000 ans. Avec le temps, l’élévation progressive du niveau de la mer submergea le pont de terre australo-tasmanien et les Aborigènes noirs de Tasmanie expérimenteront plus de 10000 ans d’une solitude et d’un isolement physique du reste du monde – la plus longue période d’isolement de l’Histoire humaine.

C’est à notre grand regret que les Noirs de Tasmanie n’eurent pas légué d’histoires écrites. Nous ne savons pas comment ils se nommaient eux-même ni comment ils désignaient leur terre. Tout ce que nous avons ce sont de minutieux fragments, peu de preuves, et des enregistrements et documents d’Européens qui ont commencés à débarquer sur l’île en 1962.

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LA FAMILLE NOIRE EN TASMANIE

Les Aborigènes de Tasmanie étaient des chasseurs-cueilleurs avec une technologie des plus basiques. Les Tasmaniens fabriquaient quelques modèles d’outils en simple pierre ou en bois. Ils leur manquaient l’agriculture, le bétail, la poterie, et les arcs et les flèches.

La famille noire en Tasmanie était fortement organisée – dont la forme et la substance étaient régies par la coutume. Un homme se lie à une femme en mariage et formait un partenariat social avec elle. Il s'avérerait que de tels mariages étaient habituellement arrangés par les parents – mais c'est quelque chose dont très peu est connu réellement. Le couple marié semblait demeurer ensemble tout au long de leur vie, et seulement en de rares occasions un homme avait eu plus d’une femme à la fois. Les enfants n’étaient pas seulement bien encadrés, mais étaient traités avec grande affection. Les Aînés étaient entretenu par la famille, et les enfants restaient au sein de la famille plus longtemps que ce qui était d’usage parmis les Européens.

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LE DEBUT DE LA FIN DES NOIRS

L’isolement des Aborigènes Noirs de Tasmanie prit fin en 1642 avec l’arrivée et l’intrusion des premiers Européens. Abel Jansen Tasman, le navigateur néerlandais qui donna son nom à l’île, jeta l’ancre sur la côte tasmanienne début décembre 1962. Tasman nomma l’île Territoire de Van Diemen, d’après Anthony Van Diemen – le gouverneur général de la Compagnie des Indes Orientales. L’île continua d’être appelée ainsi jusqu’en 1855.

Le 5 mars 1772, une expédition française dirigée par Nicholas Marion du Fresne débarqua sur l’île. En quelques heures, ces marins tirèrent sur beaucoup d’Aborigènes. Le 28 janvier 1777, les Britanniques débarquèrent sur l’île. Après le littoral de la Nouvelle Galles du Sud en Australie, la Tasmanie fut établie en bagne pour condamnés britanniques en 1803. Les bagnards furent durement traumatisés et étaient extrêmement brutaux. En plus des soldats, des administrateurs, et des missionnaires, ce sont plus de 65 000 hommes et femmes condamnés qui s’établirent en Tasmanie. Un système pénal visiblement inefficace permit à de tels condamnés de s’échapper au cœur de la Tasmanie où ils donnaient la pleine mesure de leur caractère sanguinaire et de leur brutalité envers les occupants noirs de l’île. Si l’on en croit le sociologue historien Clive Turnbull, les activités de ces crimes inclurent bientôt le tir, le fracassage de crânes, le brûlage vif, et l’abattage des Aborigènes pour la nourriture des chiens.

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SECONDE PARTIE
LES DIABLES TASMANIENS DE FORME HUMAINE


Début 1804, les Britanniques commencèrent à abattre, capturer et mettre en esclavage le peuple noir de Tasmanie. Le gouvernement colonial n’était lui-même peu enclin à considérer les Aborigènes de Tasmanie comme des êtres humains à part entière, et des universitaires commençaient à considérer la civilisation comme étant un processus unilatéral avec les Blancs au sommet et les Noirs tout en bas. Pour les Européens de Tasmanie, les Noirs étaient une entité tout juste bonne à être exploitée avec les méthodes les plus sadiques – un sadisme qui dépasse toute imagination et viole toute morale humaine. Comme le professeur de UCLA (University of California, Los Angeles), Jarod Diamond, le rapporte :

"Les tactiques de chasse sur les Tasmaniens incluaient le ruage à coup de sabots pour les achever, poser des pièges en acier pour les capturer, empoisonner la farine qu’ils pouvaient trouver et s’en nourrir. Les bergers coupaient le penis et les testicules des aborigènes mâles, pour les observer courir quelques mètres avant de mourir. Sur une colline baptisée “Le Mont Victoire“, les colons abattirent 30 Tasmaniens et jetèrent les corps par-dessus la falaise. Un escadron de police tua 70 Tasmaniens et défonça le crâne des enfants."

Un tel comportement vil et animal de la part des Colons blancs de Tasmanie fut bien plus la règle que l’exception. Malgré leur cruauté dévergondée, la condamnation en Tasmanie fut excessivement rare pour les Blancs, bien que des Blancs furent parfois condamnés pour des crimes contre des Noirs. Par exemple, il y avait règlement de compte d’un homme qui fut fouetté pour avoir exhibé les oreilles et d’autres parties du corps d’un garçon noir qu’il avait mutilé vivant. Nous entendons un autre Européen punit pour avoir coupé l’auriculaire d’un Aborigène et s’en servir comme d’un bouchon de tabac. Vingt-cinq coups de fouets étaient stipulés pour les Européens condamnés pour avoir attaché "les Tasmaniennes indigènes à des rondins de bois et les avoir brûlées avec des tisons, ou de forcer une femme à porter la tête de son mari fraîchement assassiné sur une corde autour de son cou."

Pas un seul Européen, cependant, ne fut jamais puni pour le meurtre d’Aborigènes Tasmaniens. Les Européens ne pensaient à rien d’autre qu’à attacher des hommes noirs aux arbres et s’en servir de cible d’entraînement. Les femmes noires étaient enlevées, enchaînées et exploitées en temps qu’esclaves sexuelles. Les bagnards blancs chassaient régulièrement des Noirs pour le sport, tuant, transperçant ou frappant les hommes à mort, torturant et violant les femmes, et rôtissant les jeunes enfants vivants. Un historien, James Morris, note textuellement :

"Nous ouïssons dire des enfants enlevés en tant qu’animaux de compagnie ou domestiques, une femme enchaînée telle un animal de troupeau, un homme castré pour lui retirer sa propre femme. En une seule incursion soixante-dix aborigènes furent tués, les hommes abattus, les femmes et les enfants conduits dans des crevasses de rochers afin de leur fracasser le crâne. Un homme appelé Carrotts, convoitant une indigène, décapita son mari, arbora sa tête autour du cou et conduisit sa femme chez lui dans sa cabane."

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3e PARTIE
LA GUERRE NOIRE


“La Guerre Noire du Territoire de Van Diemen“ fut le nom de la campagne officielle de terreur dirigée contre les Noirs de Tasmanie. Entre 1803 et 1830 les Aborigènes noirs de Tasmanie furent réduits à une population estimée de cinq-cents personnes à moins de soixante-quinze individus. Un article publié le 1er décembre 1826 dans le Tasmanian Colonial Times déclara que :

"Nous ne faisons aucun affichage pompeux de Philanthropie. Le Gouvernement doit retirer les indigènes – sinon, ils seront traqués comme des bêtes et exterminés !"

Avec la déclaration de la loi martiale en novembre 1828, les Blancs furent autorisés à tuer les Noirs à vue. Bien que des Noirs auront offert une résistance héroïque, les cannes en bois et les bâtons effilés des Aborigènes ne pouvaient rivaliser avec la puissance de feu, la cruauté, et la sauvagerie exercées par les Européens contre ces derniers. A temps, une grâce fut accordée à des Noirs, et les ‘’Captures Noires’’, ainsi qu’ils furent nommés, deviendraient bientôt un immense commerce ; cinq livres pour chaque Aborigène adulte, deux livres pour chaque enfant. Après considération des propositions de les capturer pour la vente comme esclaves, de les empoisonner ou de les piéger, ou de les chasser avec les chiens, le gouvernement opta pour la poursuite des grâces et l’usage de la police montée.

Après la Guerre Noire, pour la convenance politique, le statut des Noirs, qui n’étaient plus considérés comme une menace physique, fut réduit à l’état de simple nuisance ; et avec les fortes et pieuses exclamations qu’il y avait en faveur des Noirs eux-mêmes, le reste des Aborigènes fut regroupé et parqué dans des camps de concentration.

En 1830, George Augustus Robinson, un missionnaire chrétien, fut dépêché pour retirer le reste des Noirs de Tasmanie et les emmener à l’île Flinders, 50 km plus loin. Bon nombre des captifs de Robinson mourut en chemin. En 1843, seuls 50 survécurent. Jared Diamond rapporte que :

"Sur l’île Flinders, Robinson était déterminé à civiliser et évangéliser les survivants. Sa colonie (située à un endroit venteux avec un peu d’eau douce) était conçue telle une prison. Les enfants furent séparés de leurs parents afin de faciliter leur processus de civilisation. Le programme quotidien réglementaire incluait la lecture de la Bible, chanter l’hymne, ainsi que l’inspection des lits et des plats pour la propreté et la tenue. Cependant, la diète carcérale causa une malnutrition qui, combinée avec les maladies, acheva de tuer les indigènes. Quelques enfants survécurent encore quelques semaines. Le gouvernement réduisit les dépenses dans l’espoir que l’indigène s’éteignit. An l’an 1869, seule Truganini, une autre femme, et un homme demeuraient encore en vie.


_____________________________________________________________


4e PARTIE
LES DERNIERS TASMANIENS


Avec la forte diminution du nombre d’Aborigènes, les Blancs commencèrent à adopter un curieux intérêt pour les Noirs, que les Blancs croyaient ‘’être le chaînon manquant entre les Humains et les Grands Singes.’ En 1859 le livre de Charles Darwin, « L’Origine des Espèces », popularisa la fantaisie de l’évolution biologique (et donc sociale), avec les Blancs au sommet de l’échelle de l’évolution et les Noirs tout en bas. Les Aborigènes furent décrit tel un groupe de personnes ‘’condamnées à disparaître selon la loi de la sélection naturelle, tels le Dodo, et les Dinosaures.’’ C’est durant cette même période aux États-Unis que l’on a légalement préconisé qu’un Noir ne bénéficiait pas des droits auxquels un Blanc pouvait jouir.

William Lanney, affublé du sobriquet de King Billy, fut le dernier mâle de pure race tasmanienne. Il naquit en 1835 et grandit sur l’île Flinders. À l’âge de 13 ans, Lanney fut envoyé avec le reste de son peuple dans un camp de concentration appelé Oyster Cove. Il devint finalement marin et quelques années plus tard, il chassa la baleine. En tant que dernier Tasmanien mâle, Lanney fut considéré telle une relique humaine. En janvier 1860 il fut présenté au Prince Albert. Il revint malade d’une campagne de pêche à la baleine en février 1868, et le 2 mars suivant, il mourut dans sa chambre au Dog and Partridge public-house, à Hobart, Tasmanie.

Lanney, sujet à la moquerie de son vivant, devint, une fois mort, un objet désirable. Mais tandit qu’il reposait à l’Hôpital Colonial, au moins deux personnes ont tenus à obtenir ses os. Il prétextèrent agir dans l’intérêt de la Société Royale de Tasmanie. Le 6 mars 1968, le jour de l’enterrement, cinquante ou soixante résidents intéressés se sont réunis à l’hôpital. Des rumeurs circulèrent comme quoi le corps fut mutilé et, pour satisfaire les personnes endeuillées, le cercueil fut ouvert. Une fois tout ceux qui souhaitèrent le faire eussent vu le corps, le cercueil fut refermé et scellé. Il fut rapporté entre-temps que, dans la nuit précédente, un chirurgien entra dans la morgue où reposait Lanney, lui pela la tête, et lui retira le crâne. Du coup, la tête d’un patient, décédé à l’hôpital le même jour, fut pelé pareillement. Et le crâne fut placé dans le scalp de Lanney et la peau remise par-dessus. Les membres de la Société Royale furent considérablement gênés de se voir ainsi devancés et, comme une levée du corps était prévue, il fut décidé que rien d’intéressant à prendre ne devrait être laissé et les mains et les pieds de Lanney furent découpés. William Lanney, le dernier Noir de Tasmanie, s’en est allé.

________________________________________________________


LA REINE TRUGANINI : LA DERNIERE TASMANIENNE

"Non, il n’y eut peut-être pas, avant, de race d’homme qui fut tout à fait exterminé en l’espace de soixante-quinze ans. C’est l’histoire d’une race qui fut à tel point décimé, que des aborigènes de Tasmanie -- décimé non seulement par une forme de vie différente mais par la mauvaise foi des usurpateurs de la race indigène…. Avec pour seules défenses leur adresse et leurs armes des plus primitives, les indigènes ne pouvaient lutter face aux individus habiles du couteau et du pistolet. En l’an 1876, le dernier d’entre eux mourut. Ainsi périt un peuple entier." --Clive Turnbull

Le 7 mai 1876, Truganini, la dernière Noire de pure race Tasmanienne, mourut à l’âge de soixante-treize ans. Sa mère fut poignardée à mort par un Européen. Sa sœur fut enlevée par des Européens. Son futur mari fut noyé en sa présence, tandit que ses meurtriers la violèrent.

L’on pourrait avancer précisément que les nombreuses souffrances personnelles de Truganini furent caractéristiques de la tragédie vécue par l’ensemble du peuple noir de Tasmanie. Elle fut la toute dernière. "Ne les laissez pas me découper", supplia-t-elle au docteur sur son lit de mort. Après son enterrement, le corps de Truganini fut exhumé, et son squelette, ficelé et mis debout dans une boîte, devint pour de très nombreuses années l’exhibition la plus populaire du Musée de Tasmanie et demeura à l’affiche jusqu’en 1947. En 1976—le centenaire de la mort de Truganini— en dépit des contestations du Musée, son squelette fut finalement incinéré et ses cendres dispersées en mer.



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Nous nous consacrerons à la révision du rôle de l'Africain dans les grandes civilisations du monde, la contribution de l'Afrique dans l'accomplissement de l'Homme dans les arts et les sciences. Nous exalterons ce que l'Afrique a donnée au monde, et non ce qu'elle y a perdue.
- Ivan Van Sertima -


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Message Publié : 13 Mars 2006 2:33 
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Hérodote
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Inscription : 03 Mars 2006 6:35
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Localisation : Tamery
CONCLUSION

La tragédie des Aborigènes noirs de Tasmanie, aussi douloureux qui puisse être son récit, est une histoire qui doit être racontée. Quelles leçons pouvons-nous tirer de l’extermination des Tasmaniens ? La vie et la mort de Truganini, bien qu’extrêmes, relatent en effet, non seulement la relation entre les Noirs et les Blancs en Tasmanie, mais, dans une certaine mesure, partout dans le monde. Entre 1803 et 1876, les Aborigènes noirs de Tasmanie furent complètement décimés. Durant cette période, le peuple noir de Tasmanie fut rabaissé, dégradé et par la suite exterminé. En effet, étant donné l’Histoire longue et fort documentée d’un carnage, d’une cruauté, d’une sauvagerie, et d’une douleur indicible, d’une souffrance, et de l’inhumanité que les Européens auront infligés au Peuple Noir en général, au Noirs de Tasmanie en particulier, d’aucun pourrait arguer du fait que les Colons blancs de Tasmanie furent eux-mêmes, et bien plus que la bête vorace dépeinte dans les dessins animés américains, le véritable diable de Tasmanie.

_____________________________________________________


POSTSCRIPTUM
LES INDIGENES DE TASMANIE AUJOURD’HUI : SURVIVANTS DE L’HOLOCAUSTE


L’article ci-dessus fut écrit courant 1997 et fait partie d’une suite d’article continue conçut pour attirer l’attention sur le passé et le présent, l’histoire et l’état actuel, des Noirs à travers le monde. En ce sens je crois que c’est fondamentalement un très bon article. Je dois préciser que je l’ai écrit avant mon premier voyage en Australie. De plus en plus, à travers le temps, et durant le processus où vous trouvez souvent une information qui n’est pas communément relatée dans les livres.

En novembre 1998 je fus invité à discuter à la Conférence des Peuples Indigènes du Monde entier à Toowomba, Queensland, Australie. Durant mon séjour australien, en marge de la Conférence, je pus voyager dans de nombreuses régions et trois Etats. Pour la première fois j’échangeais avec un grand nombre d’indigènes australiens. La Conférence elle-même fut magnifique ; Un réel triomphe et l’un des grandes expériences de ma vie. Même avant que la Conférence ne soit convoquée, cependant, je fus surpris de rencontrer pour la toute première fois un Noir de Tasmanie ! C’était le professeur Errol West de l’Université du Southern Queensland. Prof. West (un universitaire notable et un excellent poète) et j’ai rapidement contact et nous fûmes bientôt devenus de bons amis. Nous discutions et il était devenu évident que les Noirs de race pure avaient péri dans l’holocauste, et q’il y avait des Noirs vivant en Tasmanie de nos jours. Prof. West m’aura aussi donné un avis très différent et contrasté de Truganini.

Mon voyage en Australie me donna beaucoup à réfléchir et à réévaluer pas mal de choses. Dix-huit mois plus tard, je retournais en Australie et vis encore plus de chose de ce pays fascinant, et j’ai depuis lors appris beaucoup plus sur l’Histoire et les modes de vie de ce peuple original. Et l’éducation ne s’est pas arrêtée. Il y a plusieurs mois j’ai reçu une série de mails d’une sœur tasmanienne qui exprimait son immense gratitude pour l’article et m’encouragea et m’assura que les noirs de Tasmanie ‘’sont vivants et luttent toujours pour nos droits et la reconnaissance que nous méritons en temps que peuple autochtone.’’ En 2002, je projette de me rendre en Tasmanie même. Et l’instruction se poursuit.

Traduit de l’anglais par mes soins d'après l'article original du Pr Rashidi, disponible à l’adresse suivante :
http://www.cwo.com/~lucumi/tasmania.html


Ankh, Oudja, Seneb
Kamita

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 Sujet du message : Rien d'étonnant
Message Publié : 16 Mars 2006 23:00 
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Jean Froissart
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Inscription : 28 Nov 2005 23:03
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Localisation : Galaxie d'Andromède, Système solaire Zeta
A l'origine les Australiens étaient les descendants des pires criminels de l'Empire Britannique, un bagne ou l'on déportait ce que la Grande-Bretagne avait de pire, le plus loin possible.
Cela ne doit pas être facile pour les vieux tasmaniens d'aujourd'hui d'être les descendants de tels criminels.

Cependant la relation que vous décrivez à peu de chance d'être univoque.
Il y a forcément dut exister des 'blancs' qui ont aidé et protégé les tasmaniens, ne serait ce que dans la mesure ou les tasmaniens connaissant le pays pouvaient être utiles, ou alors pour des raisons religieuses, ou tout simplement de respect humain, ce qui explique qu'il subsiste encore des tasmaniens 'd'origine' dont vous avez donné un exemple.
Sinon ce serait à désespérer de la nature humaine.....

Il y a peu de chance que les relations coloniales 'blancs/noirs' aient toujours été dans un seul sens, mais plutôt dans plusieurs, parfois défavorable aux 'blancs' et même bien souvent amicales.

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"L'histoire me sera favorable car j'ai l'intention de l'écrire". Winston Churchill.


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 Sujet du message : Re: Rien d'étonnant
Message Publié : 17 Mars 2006 7:12 
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La vérité rougit l'oeil, mais ne saurait le transpercer.

Romeo a écrit :
Cela ne doit pas être facile pour les vieux tasmaniens d'aujourd'hui d'être les descendants de tels criminels.
Excusez-moi, mais les états-d'âme des déscendants des bourreaux, ce que nous en faisons...
A votre place, je garderais mes larmes de crocodiles pour les descendants des victimes.

Romeo a écrit :
Cependant la relation que vous décrivez à peu de chance d'être univoque.
Il y a forcément dut exister des 'blancs' qui ont aidé et protégé les tasmaniens, ne serait ce que dans la mesure ou les tasmaniens connaissant le pays pouvaient être utiles, ou alors pour des raisons religieuses, ou tout simplement de respect humain, ce qui explique qu'il subsiste encore des tasmaniens 'd'origine' dont vous avez donné un exemple.
Excusez-moi, là encore, mais les faits historiques demeurent ce qu'ils sont et pas autrement.
Quel intérêt de vanter les "mérites" de rares "gentils" blancs qui se seraient démarquer de la masse des colons par leur "héroïsme exemplaire". Car hélas, si c'était le cas, leurs efforts n'auront pas pesé bien lourds quant à la destinée tragique de ce peuple qui n'en demandait pas tant.

De plus, vous savez tout comme moi que l'enfer est toujours pavé de bonnes intentions :
Citer :
En 1830, George Augustus Robinson, un missionnaire chrétien, fut dépêché pour retirer le reste des Noirs de Tasmanie et les emmener à l’île Flinders, 50 km plus loin. Bon nombre des captifs de Robinson mourut en chemin. En 1843, seuls 50 survécurent. Jared Diamond rapporte que :

"Sur l’île Flinders, Robinson était déterminé à civiliser et évangéliser les survivants. Sa colonie (située à un endroit venteux avec un peu d’eau douce) était conçue telle une prison. Les enfants furent séparés de leurs parents afin de faciliter leur processus de civilisation. Le programme quotidien réglementaire incluait la lecture de la Bible, chanter l’hymne, ainsi que l’inspection des lits et des plats pour la propreté et la tenue. Cependant, la diète carcérale causa une malnutrition qui, combinée avec les maladies, acheva de tuer les indigènes. Quelques enfants survécurent encore quelques semaines. Le gouvernement réduisit les dépenses dans l’espoir que l’indigène s’éteignit. An l’an 1869, seule Truganini, une autre femme, et un homme demeuraient encore en vie.
Voici un bel exemple de mutation d'un génocide physique en génocide culturelle avec ces missionnaires assurant le relai des militaires et autres mercenaires.
Ce sont peu ou prou les mêmes procédés que l'on utilisera en Australie et au Canada, à savoir évangéliser et "civiliser" les autochtones que l'on coupe dès le plus jeune âge de leur famille (donc de leurs racines), pour en faire de parfaits clones acculturés des colons blancs ayant fait souche sur le territoire de leur ancêtres.

Cela serait d'autant plus déplacé, que je nous vois mal raconter aux survivants de ce génocide toute la chance qu'ils auraient d'être encore en vie grâce à "l'extrême bonté" de ceux-là même qui auraient eu "l'immense honneur" de ne pas les faire disparaître définitivement.
N'en jetez plus...

Aussi, le mythe du "sauveur blanc" n'a vraiment pas sa place ici.

Romeo a écrit :
Il y a peu de chance que les relations coloniales 'blancs/noirs' aient toujours été dans un seul sens, mais plutôt dans plusieurs, parfois défavorable aux 'blancs' et même bien souvent amicales.
Et de la même manière, le mythe du "bon sauvage ingénu et prude" n'a sa place dans cette présente discussion.

L'on parle ici d'envahisseurs venus s'emparer d'un territoire en le dépouillant de toute sa population indigène après découverte du peu de resistance qu'elle leur opposait, un point c'est tout. Le tout dans un contexte historique précis avec ces enjeux militaires, géostratégiques, économiques et idéologiques tout aussi précis et qui ne laissait que très peu de voies de recours aux Aborigènes de Tasmanie et à vrai dire, ils n'avaient quasiment aucune chance de se rebiffer de quelques manières que ce soit, ne serait-ce qu'un petit peu.
Aussi, ni vous ni moi ne sommes en droit de refaire l'histoire comme bon nous semble afin de satisfaire à un improbable soulagement moral, à plus forte raison à coup de "forcément" "il y aurait du" et autant de supputations s'appuyant sur un vide argumentatif.

Romeo a écrit :
Sinon ce serait à désespérer de la nature humaine...
Alors, certes, je suis conscient d'avoir brisé votre enthousiasme en donnant à voir une lecture de l'histoire nous éloignant passablement du mythe tout aussi tenace du "gentil explorateur parti en villégiature aux anti-podes de son pays de naissance."

Quoi de mieux pour se faire que de vous traduire un article aussi concis que documenté* éclairant d'une manière crue et sans fioriture la triste réalité historique.
En effet, je me suis dis que le simple exposé, de ce que l'historiographie était à même de nous fournir comme matériaux, aurait autrement plus de valeur pédagogique et réflexive que n'importe laquelle des imprécations d'ordre émotionelle du type "les blancs, c'est tous des méchants" ou le tout aussi fumeux "les noirs, c'est pas que des gentils" et autant de puériles totologies qui n'interessent absolument personne, et encore moins les passionnés d'histoire que nous sommes.

Si je comprends et respecte votre amertume et désarrois, tâchons de nous en tenir aux faits et contentons-nous d'en tirer les conséquences en restant coller au plus près d'eux.

* si vous souhaitez en savoir plus, libre à vous de compulser les références bibliographiques proposées dans l'index bibliographique suivant afin d'en apprécier les sources qu'elles renferment :
http://www.cwo.com/~lucumi/tasmania-bib.html


Ankh, Oudja, Seneb
Kamita

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Nous nous consacrerons à la révision du rôle de l'Africain dans les grandes civilisations du monde, la contribution de l'Afrique dans l'accomplissement de l'Homme dans les arts et les sciences. Nous exalterons ce que l'Afrique a donnée au monde, et non ce qu'elle y a perdue.
- Ivan Van Sertima -


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Message Publié : 21 Mars 2006 21:28 
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Salut

à Kamita

Je ne connaissais pas cet épisode de la colonisation européenne. Il me rappelle beaucoup cet autre décrit par Patricio Mann dans son superbe roman Cavalier seul, à propos du massacre des amérindiens de la Terre de Feu.

Ceci dit il y a des choses simplement choquantes dans votre rhétorique qui ont malheureusement l'effet d'amoindrir la puissance de votre récit.

1) Ce que vous dîtes sur Darwin prouve simplement que vous n'êtes pas famillière avec ses œuvres.

2) L'assimilation sous le terme de "noirs" des Africains et des Tasmaniens est à tous points de vue riducule et dangeureuse.

Voilà encore une fois merci et attention à la diatribe qui est le meilleur moyen de discréditer le propos le plus juste.
Au revoir.

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Message Publié : 24 Jan 2012 18:58 
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re-Bonjour,

J'ai démarré ce fil il y a 107 ans... non, juste 7 ans, mais j'ai l'impression d'avoir vieilli d'un siècle.
Peut-on reprendre? :P

Si je m'intéresse à ce capitaine hollandais, c'est parce que j'aime particulièrement les pionniers en tout genre. D'autre part, j'ai vécu en Océanie et j'ai même traverser l'océan Pacifique Sud, d'Est en Ouest, des Tuamotu à l'Australie, ainsi que du Nord au Sud, de la Nouvelle Calédonie à la Nouvelle Zélande (2 fois), sur divers rafiots à voile. J'étais alors, dans ma tête, sur les traces du capitaine Smith, illustre navigateur anglais que (presque) tout le monde connaît...

Mais TASMAN? Qui c'est celui-là? C'est un capitaine hollandais qui fit le tour du grand continent australien en 1642, c'est-à-dire 130 ans avant Cook.

Y a-t-il quelqu'un ici qui voudrait discuter tranquillement des aventures du capitaine Tasman avec moi?

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Message Publié : 24 Jan 2012 20:04 
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Jean Mabillon
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Pour une petite intro sur ce grand navigateur qui mériterait effectivement d'être connu* :
http://history-nz.org/french/fredecouverte1.html

* Bon, il a quand même une mer qui porte son nom, ce qui n'est pas le cas d'un Drake ou d'un Lapérouse... :wink:


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Message Publié : 24 Jan 2012 20:50 
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Plutarque
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...Lapérouse a plusieurs faubourgs et plusieurs rues en Australie! Je ne sais pas pour Drake.

Merci d'intervenir, Enki-Ea! Je connais la dame qui est à l'origine du site history-nz.org, elle vit à Paris, d'origine huguenote, ses ancêtres ayant passé par Londres pour finir en Nouvelle Zélande. Elle aime construire des ponts entre la France et la Nouvelle Zélande en faisant connaître aux Français l'Histoire de la Nouvelle-Zélande. C'est par son intermédiaire que j'ai connu le travail de Brian Hooker qui a 'traduit' en anglais moderne le Journal de Bord de Tasman... qui se trouve sur mon bureau!

Tasman est un précurseur. Si on ne parle pas de lui autant que des autres précurseurs, c'est sans doute parce qu'il a été considéré et traité comme un exécutant, rien qu'un exécutant aux ordres de van Diemen. En tout cas, à la lecture de son journal de bord, j'aime beaucoup ce marin. Je le compare un peu à Neil Armstrong, l'astronaute, qui a exécuté les ordres d'aller mettre les pieds sur la lune!!! On ne parle plus guère de lui non plus.

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Message Publié : 24 Jan 2012 21:28 
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Jean Mabillon
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Et oui, que voulez-vous, Daisy, il y a beaucoup de précurseurs dont on ne parle plus car ils ne sont pas "bankable" ou qu'ils n'ont pas une machine médiatique derrière eux. C'est vrai pour les personnages historiques ou les explorateurs. Tout le monde parle de Cook alors qu'il a fait quoi de plus important que Tasman? Rien, et même bien moins...
On parle de Barbe Noire (petit pirate minable, voleur de poules navigant sur une coquille portant 40 hommes) et non de De Graaf.
On parle de Lewis et Clarke et non des La Vérendrye.
...


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Message Publié : 24 Jan 2012 21:48 
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Plutarque
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...oui bon d'accord lol

Ben justement, parlon-zan de Tasman!!! Voici une photo représentant la maquette faite avec amour et patience par Paul de Wit en Australie. Il s'agit du 'Zeehaen', le bateau accompagnant le 'Heemskerck' commandé par le capitaine Tasman en 1642. On dirait beaucoup plus la moitié d'une noix avec 2 mâts qu'un navire digne de s'aventurer sur des mers inconnues (je compare toujours avec Neil Armstrong et son engin pour alunir!)

Image

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