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Message Publié : 17 Fév 2012 9:43 
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Hérodote
Hérodote

Inscription : 27 Fév 2008 18:54
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Quelqu'un connaîtrait-il la date de Mariage de Gabrielle avec Claude Léonor de Thianges?

Merci par avance de votre aide.


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Message Publié : 17 Fév 2012 11:15 
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Jean Froissart
Jean Froissart

Inscription : 08 Déc 2009 18:21
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Selon l'article wikipédia en anglais (inexistant en français ?), elle se marie en 1655.

Apparemment elle aura 4 enfants et seul le 3ème aura une postérité (si je comprends bien).

http://en.wikipedia.org/wiki/Gabrielle_ ... _Mortemart

_________________
"Il n'y a point de place faible, là où il y a des gens de coeur." Pierre du Terrail

"Qui est le numéro 1 ?
Vous, Numéro 6. " Le Prisonnier


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Message Publié : 23 Fév 2012 11:42 
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Salluste
Salluste

Inscription : 06 Août 2006 17:25
Message(s) : 213
Localisation : Seine et Marne
Voici une biographie de la marquise de Thianges :

http://www.connaissancesdeversailles.or ... t=thianges

Je vous invite à consulter ce site qui possède des biographies intéressantes des hommes et femmes ayant vécu à Versailles (de Louis XIV à Louis XVI)...

Il y a même la biographie de sa fille Diane de Thianges, duchesse de Nevers :

http://www.connaissancesdeversailles.or ... t=thianges


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Message Publié : 05 Juil 2012 19:13 
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Hérodote
Hérodote

Inscription : 11 Nov 2011 17:43
Message(s) : 12
Lafouine77 a écrit :
Voici une biographie de la marquise de Thianges :

http://www.connaissancesdeversailles.or ... t=thianges

Je vous invite à consulter ce site qui possède des biographies intéressantes des hommes et femmes ayant vécu à Versailles (de Louis XIV à Louis XVI)...

Il y a même la biographie de sa fille Diane de Thianges, duchesse de Nevers :

http://www.connaissancesdeversailles.or ... t=thianges

Ça alors Lafouine77, pourquoi quand je clique sur le lien ça me dit que vous devez être connecté. (Bof je suis déjà inscrit sur le forum) quand je me connecte et ben on me dit que ce sont "les utilisateurs spécials" qui ont accès à ces "messages".
Si vous y avez accès, pouvez-vous copier-coller les deux messages tout en citant les sources?
Mille grâces,
Landry


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Message Publié : 11 Juil 2012 10:36 
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Salluste
Salluste

Inscription : 06 Août 2006 17:25
Message(s) : 213
Localisation : Seine et Marne
Voici l'article paru dans "forum versailles", pour info, pour se connecter, il suffit juste de s'inscrire (pseudo et mot de passe), d'après mes souvenirs c'est gratuit ; je vous invite vivement à aller sur ce site, il y a de superbes biographies sur de nombreux personnages ayant vécu à la cour de Versailles.


Gabrielle de Rochechouart de Mortemart, Marquise de Thianges

(1634-1693)

Image

Miniature de Gabrielle de Rochechouart marquise de Thianges (par Petitot)



Née en 1634 à Tonnay Charente,
Meurt à Paris le 12 septembre 1693.
Elle est enterrée à Paris près de son père Gabriel de Rochechouart (sans tombe ni épitaphe) l’église des religieux pénitents de Picpus, rue de Picpus.

Elle était la fille aînée de Gabriel de Rochechouart duc de Mortemart 1600-1675 et de Diane de Grandsaigne 1610-1666 (et leur premier enfant).

Image
La devise de la marquise de Thianges "Ventis Immota super bit"

Elle avait pour frère et sœurs :


1- Françoise Athénais de Rochechouart de Mortemart, marquise de Montespan (née le 5 octobre 1640 à Lussac les Chateaux – morte le 27 mai 1707 à Bourbon l'Archambault), maîtresse du roi Louis XIV (à qui elle donnera sept enfants) ; elle épouse à Paris le 6 février 1663 Louis Henri de Pardaillan de Gondrin marquis de Montespan (1640-1701) dont elle se sépare ; ils auront ensemble deux enfants : Louis Antoine duc d'Antin (1665-1736) et Marie Christine (1663-1675).

2- Louis Victor de Rochechouart de Mortemart, 1er duc de Vivonne, 2ème duc de Mortemart (né le 25 août 1636 à Paris – mort le 15 septembre 1688 : il épouse le 9 septembre 1655 au château de Beynes Antonette Louise de Mesmes (1641-1709) qui lui donnera six enfants.

3- Marie Christine de Rochechouart de Mortemart, religieuse à Chaillot.

4- Marie Madeleine Gabrielle de Rochechouart de Mortemart, abbesse de Fontevrault (née en 1645 à Paris – morte le 15 août 1704 à l'abbaye de Fontevrault), abbesse de Fontevrault.

Sa sœur Marie Madeleine était la beauté des trois sœurs, suivie de Françoise Athénais, puis de Gabrielle de Rochechouart (un tableau les réunissant existe au château du Bouchet, dans l’Indre).

Gabrielle de Rochechouart était la fille aînée du duc de Mortemart. Elle se fit remarquer de ses contemporains par son caractère et son humeur (ce fameux esprit Mortemart qui caractérisera sa sœur Françoise Athénais marquise de Montespan). Elle aimait citer les Rochechouart comme une très noble maison et ne tolérait pas qu'on la contredise.

Elle parut à la cour en 1651 au plus fort de la Fronde. Elle fut dans l'entourage du jeune roi puis de son frère Monsieur ("Mme de Thianges lui plaisait (à Monsieur) plus que les autres, mais leur commerce était plutôt une confidence libertine, qu'une véritable galanterie") dixit Mme de la Fayette.

C'est à cette époque qu'elle se lia d'amitié avec Melle de Montpensier (fille de Gaston d'Orléans). Sa conduite très libre la contraint à accepter un mariage avec un militaire qu’elle estime de petite maison de quatorze ans plus âgé qu’elle.

Mme de Caylus relate en effet :

» j’ai ouï dire au feu roi, que Mme de Thianges s’échappait souvent de chez elle, pour le venir trouver, lorsqu’il déjeunait avec des gens de son age. Elle se mettait avec eux à table, en personne persuadée qu’on n’y veillit point. Cette éducation ne devait pas contribuer à la faire bien marier ».

Son futur mari est Claude Leonor de Damas, marquis de Thianges, comte de Chalencey, seigneur de Savigny, de Dio, de Quincey, du Deffend, de Fleury la Tour, d’Estours, de Gratiroz et du Vaux de Chizeul : il est maitre de camp de cavalerie, a siégé aux Etats de Bourgogne en 1645, 1662 et 1682.

Il sert dans la guerre contre les princes lignés en 1650, il sera capitaine des chevaux légers du cardinal de Mazarin en 1656, colonel d’un régiment de cavalerie pour le service du roi en Italie en 1658.

Le 31 mai 1655, elle épouse au château de Quincey Claude Leonor Damas, marquis de Thianges (1620-1702) mais considère ce mariage comme une mésalliance pour elle.

Image
Le chateau de Quincey (en Côte d'Or), lieu de son mariage

Loret écrira dans la gazette du 5 juin 1655 ces vers suivants concernant ce mariage :

Mercredi, Mortemart, pucelle
mais qui maintenant n'est plus telle
ce divin amas de beautés,
ce blanc écueil des libertés,
épousa Mr de Thianges


De plus, son mari est économe ("un trait souligne St Simon, que ne partageait pas les Mortemart qui aimait se ruiner de père en fils) et l'oblige à séjourner en Bourgogne dans ses terres. Elle s'y ennuya mortellement. Plus tard, lorsqu’elle devait insulter quelqu’un à la Cour elle le traitait de « bourguignon », pour elle, c’était la pire des injures qu’elle pouvait prononcer.

Le mariage n’est pas très heureux. Mr de Thianges adore sa province, sa femme la déteste.

Ils auront ensemble cinq enfants :

1-Diane Damas de Thianges (1656- morte le 11 janvier1715) future duchesse de Nevers ; elle épouse le 14 décembre 1670 Philippe Mancini, duc de Mazarin (1641-1707) à qui elle donnera 6 enfants.

2-Un fils (né en février 1659 à Paris et mort le 1er août 1659).

3-Louise Elvide Damas de Thianges (1659- morte le 2 février 1730 à Paris) future duchesse de Sforza (ou Sforze) : elle épouse le 30 octobre 1678 Luigi Sforza duc d'Onano (1618-1685) dont elle n'aura pas d'enfants.

4- Gabrielle de Damas de Thianges (1662- morte après 1692) abbesse de Molaise (abbaye située près de Chalons sur Saone)

5-Claude Henri Philibert Damas de Thianges (1663- mort le 4 janvier 1708 à Bréval) marquis de Thianges qui épousera à Fontevrault en 1685 Anne de la Chapelle dame de la Roche Giffart (1657-1686) dont il aura un fils mort jeune ; il se remarie le 2 mars 1695 à Geneviève Françoise de Harlay (morte en 1728) dont il aura quatre enfants tous morts jeunes.

Gabrielle de Rochechouart aimera sa fille aînée à cause de sa beauté, méprisera sa cadette Louise à cause de son manque d’attrait physique, et détestera son fils beaucoup trop proche des idées de son père et lui ressemblant physiquement.

En 1656, son mari ayant quitté l'armée, il l'oblige à quitter Paris pour des raisons d'économie et ils allèrent vivre en Bourgogne sur ses terres à Quincey.

En 1657, Beauchasteau écrivit ces vers :

jeune marquise de Thianges,
le moyen de vous oublier,
lorsque partout on entend publier
qu'en beauté, en vertu, vous passez pour un ange ?


En novembre 1658, le marquis et la marquise de Thianges reçoivent au château de Quincey Louis XIV et sa mère Anne d'Autriche en route vers Lyon pour y négocier un contrat avec la maison de Savoie. Accompagnés par une partie de la cour, le roi entendit la messe à l'église de Quincey puis reçut une collation au château avant de chasser en forêt de Citeaux. Le lendemain le roi repartit vers Lyon.

Mme de Thianges consentit à suivre son mari, mais s'arrêta à Pont, où se trouvait la Grande Mademoiselle, alors en exil. Elle la suivit à St Fargeau.

Les Mémoires de Mademoiselle racontent les journées de Mme de Thianges à St Fargeau : " ...elle menait à St Fargeau la plus plaisante vie du monde, elle ne se levait que lorsqu’on lui disait que j'avais fait demander ma viande. Elle venait dîner déshabillée, et échevelée. Elle aime extrêmement à veiller les soirs, et se met à jouer avec ses femmes jusqu'à quatre ou cinq heures du matin.."

Mme de Montpensier dans ses mémoires donne la parole à Gabrielle de Rochechouart qui se décrit ainsi : ...j'ai l'esprit agréable et divertissant, et l'on s'ennuie rarement où je suis, il n'y a chanson au monde que je ne sache, rien n'égale ma mémoire. L'on dit que j'ai les yeux bons, doux, et l'on juge de mes regards, selon que l'on m'aime. J'ai les dents belles et la bouche aussi, le nez bien fait et le rire agréable, la gorge belle, les mains admirables, la mine mélancolique, quoique j'ai l'humeur fort gai"...

Image
Portrait par Jean Petitot

Elle a la chance de rencontrer l’ex-reine de Suède, Christine, alors en déplacement en France. Cette dernière fut charmée par son esprit et lui proposa tout de go de venir avec elle à Rome, mais Mme de Thianges déclina, peu désireuse de s’éloigner de la Cour.

Mme de Thianges est prompte à rire et à pleurer, mais amène une vivacité qui anime le morne exil de Mademoiselle. Elle ne supporte pas qu'on lui tienne tête et est déjà sujette à des accès de dévotion (que raillera plus tard Mme de Sévigné dans ses lettres : "..Mme de Thianges ne met plus de rouge et cache sa gorge, elle est tout à fait dans le bel air de la dévotion"..). Cet esprit étourdi est déjà un esprit prompt à l'intrigue qui va trouver son développement lorsque sa sœur cadette attirera l'attention du roi.

En 1667 la faveur de Mme de Montespan n'en est qu'à ses débuts, mais Mme de Thianges est la confidente de la maîtresse du roi. Elle patronnera La Fontaine et Racine et profitera de la faveur de sa sœur pour marier ses enfants dans des familles prestigieuses : elle marie sa fille préférée (et la plus jolie), Diane, à Philippe Mancini duc de Nevers en 1670, un des héritiers les mieux dotés.

Elle apprécie moins sa fille cadette Louise Elvide qui n'a pas hérité de la beauté des Mortemart (qu'elle mariera cependant à un duc italien de soixante ans, le duc de Sforza), et elle n'aime pas son fils Claude qui ressemble beaucoup trop à son père (elle n’arrive pas à le manipuler et il refuse d’épouser le choix de sa mère, la fille du comte de Vardes) ; il finira par épouser une héritière bretonne de petite noblesse.

Bussy Rabutin qui était brouillé avec elle prétend que Mme de Thianges « n’est pas novice à servir des amants ». Elle est alors l’amie de Louvois et de La Rochefoucauld.

En mai 1670, elle accompagne Melle de Montpensier et la duchesse d'Orléans (Henriette d'Angleterre) à Boulogne où cette dernière doit rencontrer son frère le roi Charles II. Elle parait alors très à l'aise avec le charmant roi anglais, qui vécut quelques années auparavant une jeunesse désargenté à la cour du jeune roi Louis XIV. Mme de Montpensier confie dans ses mémoires : "Madame de Thianges, qui connoissoit fort le roi d'Angleterre et qui avoit joué à de jolis jeux chez moi et fort dansé avec lui, disoit : « Nous l'irons voir.".

En vieillissant, Mme de Thianges, qui ne fréquente plus depuis longtemps son mari, imite sa soeur qui s'est séparée de Mr de Montespan : elle quitte en 1674 les armes et les livrées des Thianges et porte ses propres livrées. Mr de Thianges ne proteste pas et se retire de la vie de sa femme en restant dans sa Bourgogne. La séparation de corps ordonne la restitution de la dot ruinant ainsi un peu plus le marquis de Thianges.

En 1679, la faveur de Mme de Montespan est au plus bas, les deux soeurs complotent pour que Diane, duchesse de Nevers devienne la nouvelle favorite. Si le roi choisit une nouvelle maîtresse, autant que cela reste dans la famille Rochechouart. Mais le plan échoue, d'abord parce que le roi n'est pas attiré par la jeune duchesse de Nevers, et puis parce que cette dernière est amoureuse de son mari, l’insaisissable duc de Nevers.

Mme de Thianges saura éviter la disgrâce de sa soeur la Montespan. Elle entretenait de bonnes relations avec Mme Scarron (devenue Mme de Maintenon) et conservera jusqu'à sa mort un appartement à Versailles, de plain pied, contigu à celui de Monseigneur.

Prématurément vieillie avant l'âge et complètement dévote, elle se faisait porter chaque soir dans le cabinet de Louis XIV qui appréciait son amitié.

Les enfants de sa sœur et du roi venaient souvent lui rendre visite et n’étaient pas toujours bien reçues. Elle reprochait notamment à Françoise Marie Melle de Blois (fille de Louis XIV et de la Montespan, future duchesse d’Orléans) de ne pas avoir la beauté des Mortemart.

Elle-même s’était toujours considérée (selon Mme Caylus) : « comme un chef d’œuvre de la nature, non tant pour la beauté extérieure, que pour la délicatesse des organes qui composaient sa machine ; et pour réunir les deux objets de sa folie, elle s’imaginait que sa beauté et la perfection de son tempérament procédaient de la différence que la naissance avait mise entre elle et le commun des morts ».

Ironiquement, son physique se dégrada très vite et à cinquante ans, elle est obligée de se faire porter au souper.

Elle meurt à 59 ans, vieillie avant l’âge et confite dans la dévotion.

Concernant la vieillesse de Mme de Thianges (par St Simon) :

...." Mme de Thianges était bien avec le roi, et si grandement distinguée tant qu'elle a vécu. Elle n'était morte qu'en 1693, dans un magnifique logement de plain-pied et contigu à celui de Monseigneur, où les enfants du roi, et de sa soeur Mme de Montespan, qui l'aimaient et la craignaient, la visitaient continuellement, ainsi que tout ce qui était de plus distingué à la cour. Monsieur y allait souvent, et il n'y avait point de ministre qui ne comptât avec elle. Tout jeune que j'étais alors, j'étais admis chez elle avec bonté, par la parenté et l'amitié de ma mère. Je me souviens qu'elle était au fond de son cabinet, d'où elle ne partait pour personne, et même ne se levait guère. Elle avait les yeux fort chassieux, avec du taffetas vert dessus, et une grande bavette de linge qui lui prenait sous le menton. Ce n'était pas sans besoin: elle bavait sans cesse et fort abondamment. Dans cet équipage; elle semblait à son air et à ses manières la reine du monde; et tous les soirs, avec sa bavette et son taffetas vert, elle se faisait porter en chaise au haut du petit escalier du roi, entrait dans ses cabinets, et y était avec lui et sa famille assise dans un fauteuil, depuis la fin du souper jusqu'au coucher du roi. On prétendait qu'elle avait encore plus d'esprit que Mme de Montespan, et plus méchante. Là elle tenait le dé et disputait, et souvent aigrement contre le roi qui aimait à l'agacer. Avec des choses fort plaisantes, elle était impérieuse et glorieuse au dernier point. Elle vantait toujours sa maison au roi, en effet grande et ancienne; et le roi, pour la piquer, la rabaissait toujours. Quelquefois de colère elle lui disait des injures, et plus le roi en riait, plus sa furie augmentait. Un jour étant là-dessus, le roi lui dit qu'avec toutes ses grandeurs, elle n'en avait aucune de celles de la maison de Montmorency, ni connétables ni grands maîtres, etc. « Cela est plaisant, répondit-elle, c'est que ces messieurs-là d'auprès de Paris étaient trop heureux d'être à vous autres rois, tandis que nous, rois dans nos provinces, nous avions aussi nos grands officiers comme eux, des gentilshommes d'autour de nous. » C'était la personne du monde qui demeurait le moins court, qui s'embarrassait le moins, et qui très souvent embarrassait le plus la compagnie. Elle ne sortait presque jamais de Versailles, si ce n'était pour aller voir Mme de Montespan..."

Concernant les « taquineries » de Louis XIV à son égard (St Simon) :

..."M. de La Rochefoucauld était son ami intime, et Mademoiselle aussi. Toutes deux étaient fort propres pour leur manger. Le roi prenait plaisir à leur faire mettre des cheveux dans du beurre et dans des tourtes, et à leur faire d'autres vilenies pareilles. Elles se mettaient à crier, à vomir, et lui à rire de tout son coeur. Mme de Thianges voulait s'en aller, chantait pouille au roi, mais sans mesure, et quelquefois à travers la table, faisait mine de lui jeter ces saletés au nez. Elle fut de toutes les parties, et de tous les voyages, tant qu'elle le voulut bien, et le roi l'en pressa souvent depuis que sa santé l'eut rendue plus sédentaire. Elle parlait aux enfants de sa soeur avec un ton et une autorité de plus que tante, et eux avec elle dans les recherches et les respects. Elle avait été belle, mais non comme ses soeurs...."

-*-*-

sources :
- mémoires de St Simon, tome VI, chapitre 8 (année 1708).
- les émaux de Petitot du Musée Impérial du Louvre, de Mr Petitot, 1862. (article Leo Joubert).
- le dictionnaire des précieuses, de Mr Beaudeau de Somaize, 1856.
- Gazette de France, par Théophraste Renaudot.
- Quincey, son château, ses seigneurs, par le Vicomte de Simoney, 1924 (date du .mariage).
- Ducs de France, par Laurent Tahon von Rosen (naissance de Gabrielle de Rochechouart).
- article sur rogo


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Message Publié : 11 Juil 2012 12:20 
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Hérodote
Hérodote

Inscription : 11 Nov 2011 17:43
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Bonjour!
Merci Lafouine77 pour ce magnifique article. Et qu'en est-il pour sa fille la superbe Diane de Thianges ?
Bien cordialement


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Message Publié : 11 Juil 2012 16:08 
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Salluste
Salluste

Inscription : 06 Août 2006 17:25
Message(s) : 213
Localisation : Seine et Marne
Diane de Thianges se marie le 14 décembre 1670, chapelle royale du palais des Tuileries, Paris, avec Philippe Julien Mancini-Mazarini, duc de Nevers 1641-1707 (témoins: Louis XIV le Grand de Bourbon, roi de France 1638-1715, Philippe, duc d'Orléans 1640-1701) (fiançailles célébrées au palais des Tuileries le 14 décembre 1670), ils ont six enfants :

* Eloy (mort jeune)
* Gabriel (mort en mai 1683)
* Diane Gabrielle Victoire (née vers 1672- morte le 12 septembre 1716) elle épouse le 6 avril 1699 Charles Louis Antoine de Hénin Liétard prince de Chimay (1675-1740), sans postérité.
*François (né le 3 octobre 1676 à Paris - mort le 14 septembre 1768 à Paris), 11ème duc de Nevers, épousera le 4 juin 1709 Marianna Spinola (1686-1738)
* Diane Adélaïde Philippe (née en 1687- morte le 29 septembre 1747 au chateau d'Anet) épouse le 17 aout 1707 Louis Armand duc d'Estrées (1682-1723), sans postérité.
*Jacques Hippolyte (né le 2 mars 1690 à Paris- mort le 24 novembre 1759 à Paris), marquis de Mancini, épouse le 24 septembre 1719 Anne Louise de Noailles (1695-1773).

Image
Portrait par Mignard

Mme de Sévigné relate ainsi le mariage de Diane de Thianges (lettre du 10/12/1670 à son gendre Mr de Grignan) :

".........ma fille me prie de vous mander le mariage de Mr de Nevers : ce Mr de Nevers si difficile à ferrer, ce Mr de Nevers si extraordinaire, qui glisse des mains alors qu'on y pense le moins, il épouse enfin, devinez qui ? ce n'est point Melle d'Houdancourt, ni Melle de Grancey, c'est Melle de Thianges, jeune, jolie, modeste, élevée à l'Abbaye aux Bois. Mme de Montespan en fait les noces dimanche, elle en fait comme la mère, et en reçoit tous les honneurs. Le roi rend à Mr de Nevers toutes ses charges ; de sorte que cette belle qui n'a pas un sou, lui vaut mieux que la plus grande héritière de France. Mme de Montespan fait des merveilles partout...."

St Simon décrit la relation de Diane de Thianges avec son mari :

"......... Le duc de Nevers épousa en 1670 la plus belle personne de la cour, fille ainée de Mme de Thianges et nièce de Mme de Montespan. Il fut souvent jaloux fort inutilement mais jamais brouillé avec sa femme, qui était fort de la cour et du grand monde ; il ne l'appelait jamais que Diane..."

Son mari était jaloux : il soupçonna la Montespan (alors en disgrâce), de vouloir mettre sa femme dans le lit du roi. Sa solution était alors de s'emparer de son épouse et de filer en voyage vers l'Italie sans prévenir.

Image
Portrait par Mignard avec son fils Gabriel et sa fille Diane Gabrielle Victoire vers 1680

Saint Simon ajoute :

« Il lui est arrivé trois ou quatre fois d’entrer le matin dans sa chambre, de la faire lever, et tout de suite de la faire monter en carrosse, sans qu’elle, ni pas un de leurs gens à tous deux, se fussent douter de rien, et de partir de là pour Rome, sans le moindre préparatif, ni que lui-même y eut songé trois jours auparavant. Ils y ont fait des séjours considérables. »

N’ayant pas eu de charge à la cour, non plus que son mari, elle n’apparait pas dans les états des appartements de Versailles.

Veuve en 1707, elle devint fort avare et fit parti de la cour de la duchesse du Maine au château de Sceaux.

Elle meurt le 12 janvier 1715. Voici le commentaire que fit Saint-Simon à cette occasion :

« La duchesse de Nevers mourut en ce temps-ci… Peu de femmes l’avaient surpassée en beauté. La sienne était de toutes les sortes, avec une singularité qui charmait. On ne pouvait se lasser de lui entendre raconter les aventures de ses voyages d’Italie… Mme de Nevers à plus de soixante ans était encore parfaitement belle, lorsqu’elle mourut d’une maladie fort courte.»

Sources :
- mémoires de Saint Simon.
- correspondance de Mme de Sévigné


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Message Publié : 19 Juil 2012 6:55 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 04 Mai 2010 14:51
Message(s) : 603
1589:déces de Leonor Damas,baron de Thianges,un des lieutenants du Duc de Mayenne.Son fils François reprend la fonction(role de conciliateur entre royalistes et protestants) dans ces contrées troublées (entre Autun et Beaune),entre le DDuc de Nemours et le Maréchal de Cossé.Son fils Claude léonor devient Marquis de Thianges épouse Gabrielle de Roche chouard.Il vit en son chateau du Deffend (vers Arnay le Duc).Sa belle soeur Athenais vient habiter ce lieu.La réputation de leur beauté se perpétua.La tradition aux lendemain de la monarchie parlait encore de Mesdames de Thianges qu'on nommait "les belles du Deffend".

source:annales du pays d'Arnay C Laprevotte


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