Le duc du Maine n'a pu marcher à l'âge normal, il fit de nombreuses cures avec sa gouvernante la future madame de Maintenon; il parvint finalement à marcher mais resta relativement handicapé toute sa vie. Sait-on de quoi il souffrit ? Accident à la naissance? Polio? Anomalie congénitale?

D'après ce que je sais, tous les enfants de la marquise de Montespan et du roi étaient de constitution fragile :

- l'ainé est mort à 3 ans et on lui a retrouvé les os soudés.

- le duc du Maine avait une jambe plus courte que l'autre et l'on cru longtemps qu'il ne marcherait jamais. Il boita toujours légérement et marchait avec une canne.

- le comte de Vexin avait une épaule plus haute que l'autre, n'avait pas le dos plat et était d'humeur maladive. Il mourut très jeune dans les bras de sa mère.

- Mlle de Nantes est née avant terme et boitait légerement.

- Mlle de Tours louchait.

- Mlle de Blois était de petite taille.

Il semble que seul le comte de Toulouse ait échappé à cette malédiction.

Le duc du Maine souffrait d'une très forte claudication. Certains prétendent qu'il serait devenu infirme suite à une forte poussée de dents, vers l'âge de trois ans; d'autres avancent que Louis-Auguste serait né affligé d'un pied-bot. Il souffrait également d'abcès très douloureux et d'une fistule anale.

Madame de Maintenon lui apporta en effet des soins très vigilants. Elle l'aimait comme s'il était son propre fils et l'appelait tendrement "mon petit mignon". Elle lui fit consulter de nombreux médecins, dont la plupart aggravèrent son mal avec des thérapies barbares. Grâce à sa gouvernante, le duc put prendre les eaux de Barèges en 1675. Lorsqu'il revint à la cour, il pouvait à peu près marcher, mais en conserva cette fameuse claudication.

Dans un historique sérieux de Sceaux, on parle comme d'une évidence du pied-bot du duc; je ne trouve pas cette idée logique avec les témoignages d'une "rééducation" par madame Scarron; la poliomyélite me paraît plus vraisemblable.

Néanmoins, beaucoup de sources présentent Mme de Maintenon comme une véritable providence pour le duc du Maine, et ce sans doute pour la louanger. Les infirmités de Louis-Auguste ne devaient pas être toutes congénitales, en effet, car il semble qu'on ne les avait guère remarquées à sa naissance, contrairement au comte de Vexin.