Je ne vous en voulais pas, rassurez-vous
.
Je ne conteste absolument pas la grande qualité des deux historiens que vous citez, notamment Jean-Pierre Bois dont j'ai lu quelques écrits.
Mais je reste convaincu que, si la construction européenne n'avait pas existé, personne n'aurait eu l'idée de mettre les écrivains cités sur le même plan. Qui aurait relevé cette idée si la construction européenne n'avait pas vu le jour? Et plus grave: peut-on penser sans rire que les Pères de l'Europe ont été influencés d'une façon ou d'une autre par la pensée de Sully ou Hugo? Non, leur seul objectif (louable au plus haut point par ailleurs) était d'empêcher une nouvelle guerre.
La seule cohérence de ces "préhistoires" de l'Europe est précisément que ces écrivains et penseurs sont des "visionnaires malgré eux".
Bref, je pense que cette façon de travailler, malgré toutes les qualités des historiens qui s'en réclament, tend vers la téléologie un peu trop dangereusement. Il s'agit bien de justifier
a posteriori la légitimité de la construction européenne et de montrer son histoire sur le très long terme. Il s'agit bien d'une légitimation, puisqu'il s'agit par ce moyen de compenser la jeunesse réelle de l'idée européenne. Grâce à ces ancêtres bien involontaires, voilà cette jeunesse pardonnée.
Mais, encore une fois, ce n'est que mon avis...