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On peut considérer que les insurrections qui ont éclaté dans divers coins de l'Ouest n'ont été qu'une réaction--et donc pas vraiment un choix--contre ce que les insurgés percevaient comme des attaques contre leurs croyances, leurs valeurs, leur mode de vie et leurs vies mêmes.
Bien plus que leurs croyances (le serment des prêtres, s'il amena quelques échauffement et quelques bastonnades, n'eut pas immédiatement l'ampleur connue en mars 1793), leurs valeurs (aucune réaction armée dans l'Ouest à l'annonce de la mort de Louis XVI), c'est bien du mode de vie dont il s'agit, et de la loi de février 1793 sur la levée en masse. Les vendéens étaient casaniers (c'est peu de le dire) et même à l'époque des milices royales, qui ne concernaient que quelques individus, pour un déplacement n'excédant pas 30 lieues de leur village, et pour quelques jours, il était impossible de retenir les vendéens. Que dire alors d'une mobilisation aux frontières, pour des mois voire des années, loin de leur clocher.
Ce fut d'ailleurs une des causes de l'échec de la Vendée militaire que la démobilisation quasi-systématique, après chaque combat, des troupes de paysans s'en allant retourner chez eux 'changer de chemise'.
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Rappelons que les armées de l'Ancien régime ignoraient la conscription
Mais il existait les milices royales (voir ci-dessus).
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A la rigueur passe pour le terme réactionnaire. Les Vendéens allaient sans doute contre le fameux sens de l'histoire; tandis que les Révolutionnaires étaient incontestablement porteurs d'idées nouvelles. Cela dit, est-ce que les catégories/individus porteurs d'idées nouvelles sont nécessairement dans le bien, la justice et le progrés, c'est à voir.
Je n'ai jamais saisi réellement une véritable 'idéologie' sous-jacente au soulévement de mars 1793 en Vendée (peut-on considérer "Dieu et le Roi" comme une théorie politique opposée aux idées nouvelles de la Convention ?). Pas de théorie réelle, pas de théoricien, une réaction certes, mais épidermique, contre ce qui frappait durement et immédiatement les vendéens : la mobilisation loin de leur terre.
Par ailleurs, la lecture des cahiers de doléances de Vendée en 1789 nous montre, de manière générale, une Vendée plutôt sympathisante aux idées nouvelles.
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Du ''côté des privilégiés''--l'insurrection vendéenne était d'abord une insurrection populaire; les insurgés ont été chercher des nobles pour les mettre a leur tête a cause de leur expérience militaire, réelle ou supposée--et d'ailleurs, ce n'était pas toujours le cas, Stofflet, Cottereau, Joly, Mercier, Cathelineau, Cadoudal étaient roturiers.
C'est tout à fait vrai (par contre, Cadoudal n'était pas vendéen mais chouan. Mais c'est un autre sujet). Il est amusant de constater, dans les premiers mois de la Vendée militaire, l'opposition caricaturale des blancs menés par des roturiers (Stofflet et Cathelineau en tête), contre les divisions républicaines menées par des nobles, et pas n'importe lesquels (Biron par exemple). La lecture des événements, là aussi, est surprenante.