Voici comment Bourrienne nous conte l'anecdote dans ses Mémoires :
"Pour s'arracher à cette monotonie de promenade, Napoléon sut remuer toute l'école, en faisant sentir à ses camarades qu'ils s'amuseraient bien autrement s'ils voulaient avec des pelles se frayer dans la grande cour différents passages au milieu des neiges, faire des ouvrages à corne, creuser des tranchées, élever des parapets, des cavaliers, etc. "Le premier travail fini, nous pourrons, dit-il, nous diviser en pelotons, faire une espèce de siège, et comme l'inventeur de ce nouveau plaisir, je me charge de diriger les attaques." La troupe joyeuse accueillit ce projet avec enthousiasme ; il fut exécuté, et cette petite guerre simulée dura l'espace de quinze jours ; elle ne cessa que lorsque des graviers, ou de petites pierres, s'étant mêlés à la neige à la neige dont on se servait pour faire des boules, il en résulta que plusieurs pensionnaires soit assiégeants, soit assiégés, furent assez grièvement blessés."
Salutations respectueuses.
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