Drouet Cyril a écrit :
Quelques points importants qui jouant ensemble contribuèrent à transformer la Vendée en un baril de poudre :
-Poids des droits seigneuriaux réels moins forts que dans les régions frontalières qui appartiendront lors de la guerre à la zone bleue.
-Noblesse résidente et active dans la vie locale.
-Eloignement des ruraux vis à vis des réseaux d'échanges économiques, source majeure de l'opposition entre bourgeois et paysans/artisans.
-Propriété ecclésiastique limitée et dispersée.
-Population rurale moins prolétarisée que dans les régions frontalières qui appartiendront lors de la guerre à la zone bleue.
-Religion vécue d’une manière plus sensible, plus collective, moins rationnelle.
Le fossé ne cessera ensuite de se creuser avec l'acquisition des biens nationaux, la constitution civile du clergé, le cumul des pouvoirs politique et économique par la bourgeoisie... pour finir par la levée des 300 000 hommes qui mettra le feu aux poudres.
En fait il y a eu quelques épisodes de soulèvements locaux dans des régions autres que la Vendée. Un secteur du Haut-Doubs - du côté de Morteau, pour simplifier - a été baptisé "la petite Vendée" et a vu quelques affrontements d'une importance limitée. (4 à 500 insurgés, très mal armés, écrasés ou dispersés) Plus largement, tout le Haut-Doubs et le Haut-Jura étaient en état de révolte larvée. C'était en particulier un secteur où les prêtres réfractaires étaient protégés par la population ou aidés à passer en Suisse.
Pour cette "petite Vendée" on avance des raisons identiques à celles que vous évoquez pour la Vendée : il s'agit d'un région très religieuse et où la féodalité est bien vécue : la région s'appelle les "Franches Montagnes" parce qu'elle a conservé des exemptions fiscales remontant aux Habsbourgs et à la "Franche-Comté."
Il me semble qu'il y a eu la même situation de révolte larvée en Haute-Savoie, avec des affrontements dans la vallée de Thônes, en particulier.