Randolph Carter a écrit :
... où les gouvernements, jusqu'à Bonaparte, souffrent tous sans exception d'un terrible déficit de légitimité.
Votre phrase m'a trotté dans la tête.
Que peut-on estimer "
légitime" dans le déroulement d'une révolution ?
La "
légitimité", c'est connu/su/vécu : ceci se nomme absolutisme et la "légitimité" -avec la RF-n'a plus lieu d'être sinon sur d'autres bases
---> Déclaration etc.
"Légitime" est un mot très subjectif. La voix du peuple est-elle légitime ? Il semble que non, le peuple est une addition d'individualités, à chacun sa notion de "légitimité".
La voix d'un parti, d'une collégialité ? Groupement d'individualités par lignes de pensées. On se reconnaît dans telle ou telle ligne : c'est l'éveil à la politique et aussi un rétrécissement du spectre avec un risque de dérive.
Peut-on évoquer le mot "
gouvernement" pour tout ce qui a précédé NB ? N'est-ce pas un enchaînement de faits amenant des hommes différents au pouvoir. Suspicion de se chercher une légitimité = contre révolutionnaire soit la trappe.
la France était-elle prête à une "légitimité" quelconque ? Je pense que non. On ne voulait plus de l'Ancien Régime, quant à la Déclaration, sitôt écrite, tout de suite violée et voilée. Bref, c'est l'errance mais pas la quête de légitimité, la quête de stabilité.
Il reste une "
classe" qui est vue comme "
légitime" dans la forme (la forme suffit au peuple) et non contestée : que le peuple se donne une milice, prenne piques et autres, ceci tient de la révolte, porte un côté "brouillon" quant ce n'est pas inféodé à tel ou tel parti et à un moment ou un autre contre révolutionnaire. On le voit avec les événements de Thermidor.
Cette classe tire sa légitimité du fait qu'elle est la locomotive de la liberté (concept locomotive). Avant, on se battait pour une liberté, laquelle ? Avec la RF, on se bat pour sa liberté et par extension son bien. Ceux qui en sont garants et qui abondent -on le voit avec la Campagne d'Italie pour l'économie- sont les militaires ; "issus du peuple" (il suffit de lire les éternels CV qui mettent l'accent sur le roman et non sur ce qui a été -la plupart a bénéficié d'un proche souvent prêtre qui a donné de bonnes bases pour les nouveaux cadres- ; les autres sont issus de la petite noblesse et ont fait voler la particule).
C'est peut-être un des paramètres qui a fait que la chose militaire de Brumaire -au niveau populaire- n'a pas choqué. La force légitime s'exprime par la force : normal et légitime. Qui s'opposerait à moins de se mettre hors la loi ?
Que les hommes du Directoire fasse des "coups de force", là on évoque des tripatouillages... Que ces coups de force soient expédiés par des militaires, ce n'est déjà plus la même chose. C'est pour ceci qu'un régime comme le Directoire durera un bout de temps : tant que l'armée soutiendra et elle soutiendra tant qu'elle peut s'enrichir à l'extérieur mais il arrive un moment où le tour a été fait et une demande surnage. Une paix propice à faire fructifier la classe des nouvellement enrichis. On n'avait pas "révolutionné" pour se retrouver à la case départ. Une richesse qui ne fructifie pas s'éteint et une classe qui détient cette richesse idem.
Pour les C. contitués dont les membres sont des rescapés de la RF et connaissant la musique, ceci a un tout autre sens.
Mais la moyenne se trouvait -à ce moment- abondée par ceux qui détenaient l'essentiel des richesses. On est prêt à croire à un "empire parlementaire".
Maintenant, je puis être à côté...
.