Stavroguine a écrit :
J'aurais bien un nom mais vu que celui-ci est actuellement baigné dans une hagiographie toujours plus sordide, j'aurais plutôt tendance à me taire pour ne pas provoquer les foudres de ses admirateurs (ou -trices) transis.
Les éditeurs sont parvenus à un point hallucinant pour réfourguer à des gogos la dernière hagiographie sortie sur Marie-Antoinette (" la meilleure biographie de la reine", "ce que vous ne savez pas !", "le livre qui a inspiré le film" ou autres adjectifs brillants, "l'insoumise") Découvre-t-on de nouveaux faits pour justifier une re-lecture du personnage ? Non, on brode, on pratique l'empathie, on ré-actualise, on re-contextualise selon les critères de notre époque...
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Mais la caractéristique de Stavogruine étant de tout oser, je le lâche: une certaine Marie- Antoinette, Archiduchesse d'Autriche et accessoirement Reine de France, qui a été tout de même élevée au sein d'une des monarchie la plus conservatrice de son temps, malgré tout les mérites qu'on lui prête désormais, je persiste à penser qu'elle était sûrement l'une des plus 'réactionnaires'.
Proposition plus que justifiée ! A partir de 1780, le mauvais génie de Louis, le personnage qui emporte la décision finale sur une réforme, une promotion, la chute d'un ministre c'est elle. Bien sûr, il ne faut pas tomber dans le principe des Girault de Coursac et rendre Marie-Antoinette responsable de tous les défauts et de toutes les erreurs de Louis XVI. La faute première lui incombe totalement, il a fait de Marie-Antoinette la première reine favorite. Or, n'est pas la Pompadour qui veut ! Or, tout le monde n'a pas la clientèle politique d'une Du Barry.
L'affaire du collier prends une proportion aussi énorme, non pas à cause de la tentative d'extorsion, mais en raison de la volonté de la reine d'obtenir la sanction la plus élevée possible pour le cardinal. Lorsque la victime choisit la peine de l'accusé, il n'y a plus de justice. Autrement dit, la reine a fait du petit bois du chêne de Saint Louis.
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Après il faut voir l'influence réelle qu'avait la Reine sur Louis XVI, on la dit énorme, mais je ne sais pas si ce ne sont pas des médisances ça par contre.
C'est une bonne interrogation, le monarque, le "chef de l'Etat", c'est Louis XVI, pas la reine. Sous la révolution Louis XVI veut donner l'impression qu'il accepte le changement, la reine est bien plus franche et directe dans son refus. Remarque les deux comportements mèneront à la guillotine. Mais peut-être , par son absence de formation politique, par son éducation autrichienne très "libre", par son rôle d'arbitre dans les différentes coteries de la cour, avait-elle moins de possibilités, que le roi, pour comprendre la révolution. Dans cette optique, elle me semble plus innocente que son époux sur cette question précise.
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Enfin ultime détail, certes c'est encore de la petite histoire, mais entre la personnalité énergique d'une Catherine II et celle plus indécise d'un Louis XVI ça peut faire la différence à la marge dans le déroulement des événements.
Sur le court terme, c'est indéniable.
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La folie de cette période est de pouvoir croiser la Grande et la petite Histoire, l'événement, la conjoncture et la structure, de faire de toutes les analogies possibles, sans pour autant qu'on arrive à se mettre d'accord sur la question.
Le but c'est qu'une opposition raisonnée à base d'éléments historiques permette d'approfondir ses propres réflexions sur la période. Hélas, ce travail intellectuel stimulant n'est pas possible lorsqu'on débat avec un "fan". Ce n'est plus la même optique, dès qu'un intervenant se prend pour l'avocat d'un personnage historique, d'un Etat, d'une guerre, d'un événement vous n'obtiendrez qu'une confrontation stérile, inutile et fatigante !
Rare est le fan d'un personnage historique qui décide de prendre quelques cours, ou de lire quelques livres, de méthodologie historique. Cela paraît pourtant une évidence.
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De toute façon Charles X n'a pas fait mieux que son frère Louis XVIII, sa 1er Restauration n'a pas duré longtemps, un vol de l'Aigle a suffit à la balayer en même pas un mois.
Tout de même la démarche de Louis XVIII fut plus fine, bien sûr le vol de l'Aigle a servi du coup de semonce parfait, la restauration ne pouvait qu'être théorique. Mais il demeure le premier roi à avoir gouverné sous une forme approchant la monarchie constitutionnelle.
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Je me demande combien de gens s'intéressent à l'histoire de Louis XVIII par exemple
Le problème est simple, avant Louis XVIII, il y a Provence... Et Provence n'est pas le meilleur ami de la reine et le meilleur soutien de son frère et roi. Il joue un rôle indéniable dans le camps "réactionnaire". Mais, répétons-le, son gouvernement fut plus intelligent que celui du dernier rejeton de la famille. En somme, il est parmi les derniers bourbons celui qui a le mieux compris la révolution.