Jerôme a écrit :
Aigle a t il cassé sa tirelire ? Nous fera t il partager les conclusions qu'il tire de cet article ?
Au passage : est il question des municipales de 1812 ou des cantonales de 1813 ?
Oui j'ai cassé ma tirelire
En résumé l'article reprend les grandes lignes de la thèse de Coppolani.
Je note quelques points intéressants : tout d'abord ces élections de 1813 se déroulent au suffrage universel, les dernières avant 1848. Ensuite l'abstention (de 80 à 95% selon les départements) n'est pas seulement le signe d'un rejet du régime mais aussi l'effet de choix organisationnels discutables (vote au chef lieu de canton pour des conseils municipaux du seul chef lieu, désignation non de conseillers mais de candidats, scrutin tenu un jour de semaine en période de moissons, pas de liste publique de candidats à la candidature). Enfin et c'est le plus surprenant la participation bien que globalement faible varie fortement (du simple au double dans le même département ) - ce qui devrait déboucher de la part de jeunes étudiants sur des études de cas territoriales.
Je précise que l'auteur a travaillé sur les rapports des préfets qui ont parfois commenté de façon détaillée ce scrutin en répondant à un questionnaire très précis du ministère de l'intérieur.
Pour finir, je crois qu'on peut dire (à mon avis) que le régime impérial est un curieux mélange d'autorité et de liberté et que le régime se montre souvent très attaché aux formes et aux procédures. Ni le ministère ni les préfets ne semblent soucieux de diriger ou de truquer ces votes, faisant confiance à la constitution et aux lois pour garder la haute main sur l'administration du pays.
Il serait nécessaire d'aller plus loin pour savoir si les candidats choisis sont tous des fidèles du régime ou de simples opportunistes ou les légitimes porte parole de l'opinion locale ou enfin des sous marins royalistes ou républicains infiltrés dans le système institutionnel impérial.