CNE503 a écrit :
Quand bien même il a reçu la demande d'aide de Davout tardivement, a-t-il levé le petit doigt pour lui venir en soutien ? Que nenni. Pouvait-il être sûr que le combat s'achèverait le soir, ne reprendrait pas le matin, que le 3e Corps n'aurait pas besoin d'un appui, d'un élément en mesure de le recueillir à proximité d'Auerstadt si jamais la situation tournait mal ? Que nenni.
Napoléon l'attire à lui par Dornburg et Davout le rappelle (oublions les heures un moment), à qui doit-il obéir?
Revenons aux horaires, Bernadotte n'a pas de nouvelle dans la matinée du 14. Donc lorsque Davout lui envoie un message, il ne peut plus arriver sur le champ de bataille le jour même.
Imaginons qu'il fasse demi-tour quand même, il marche vers Davout qui gagne sa bataille en fin d'après-midi bien avant l'arrivée de Bernadotte et là, bien sur, personne n'aurait écrit:
"Il n'était ni à Iéna, ni à Auerstaedt".
"Il y a mis de la mauvaise volonté"....
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Outre que j'ai toujours lu que les ordres reçus par Bernadotte, bien que relativement flous - ce qui est assez dans la manière d'un Napoléon Ier en ouverture de campagne, alors que les renseignements sont encore lacunaires et qu'il cherche justement le contact afin d'établir les contours du dispositif ennemi
Oui, les ordres sont flous et Bernadotte choisit l'option que l'empereur "préfère", il est prudent, il ne veut pas déplaire, il obéit - pas les autres?
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- lui intimaient de soutenir Davout,
Non, l'autorisait à le faire (en second choix en quelque sorte), s'ils étaient encore ensemble, mais l'empereur "le préférait" à Dornburg.
L'empereur croit l'ennemi en retraite près de Weimar pour aller vers Magdeburg et Davout n'est pas inquiet car ses reconnaissance ne trouvent pas l'armée principale (qu'il croit donc, comme tout le monde, face à Lannes). Bernadotte va donc tout naturellement marcher là où "l'empereur le préfère".
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sa passivité et son absence de compréhension de la situation opérative à l'instant t soulignent à quel point sa compétence peut être remise en cause.
Il ne s'agit pas de sa compétence mais de son obéissance. Nous sommes dans l'armée impériale, pas dans un wargame.
Justement il n'est pas si passif puisqu'il remet son corps épuisé en marche le 13 au soir pour aller au plus vite vers Napoléon.
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Si ce n'était pas un habitué, soit, mais Bernadotte, depuis les guerres révolutionnaires, ce n'est quand même pas le maréchal le plus prolifique de Napoléon Ier...
Je ne comprends pas ce que vous voulez dire ici...
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Pour les autres maréchaux qui jouent de chance ou de malchance dans cette ouverture de campagne, c'est le propre de la guerre en ce début de XIXe d'être pleine de "frictions", le brouillard de guerre laissant de vastes zones d'ombre qui peuvent amener le plan le mieux pensé et le mieux orchestré à capoter. Ce qui me semble être à reprocher à Bernadotte, ce n'est pas sa malchance, ni même son indécision face à une situation peu claire, c'est sa mauvaise volonté à aller au secours d'un homologue en difficulté, alors même que les ordres généraux - corrigez moi si je me trompe - en ce début de campagne sont de chercher l'ennemi. L'ennemi est trouvé, mais Bernadotte ne bouge pas ?
Oui, l'ennemi est trouvé, devant Lannes et Napoléon l'appelle; Bernadotte vient. S'il n'avait pas bougé, il serait avec Davout en compagnie duquel il était encore le 13 au matin!
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Je ne suis pas convaincu, et c'est un euphémisme, que le futur roi de Suède ne mérite pas les suspicions qui entourent son talent militaire à partir de 1805...
C'est votre droit et je ne suis pas d'accord avec vous.
Bernadotte a de l'ambition mais Napoléon à pris le dessus en 1799. Il essayera donc de lui plaire (faire carrière si vous voulez) en essayant d'obéir au mieux aux ordres - cela ne remet pas en cause ses talents militaires puisque ce sont ceux de Napoléon qu'il essaye de réaliser - comme les autres maréchaux d'ailleurs.