La Saussaye a écrit :
Ils avaient été trop souvent incapables pendant près de quinze ans de s'unir face à Napoléon. N'oublions pas qu'ils se sont longtemps fait battre, stratégies et évolutions tactiques surannées mises à part, par "petits bouts" : l'Autriche et la Russie sans la Prusse, la Prusse toute seule, la Russie et presque rien avec, l'Autriche toute seule.
Sur la logistique, je ne puis m'exprimer mais manifestement chacun a eu sa dose seul ou avec d'autres coalisés. Il est à noter que concernant la Prusse ceci ne fera qu'ancrer un sentiment fort de nationalisme. Quant à la Russie, je suis un peu dubitative. Je pense vraiment que Napoléon a cru quitter Tilsitt en se faisant presque un "ami" alors qu'Alexandre Ier ne songeait très certainement qu'à souffler et attendre le bon moment. Jamais Alexandre n'a envisager de prendre ce traité au sérieux d'ailleurs les traités ne sont-ils pas faits pour cacher d'autres manoeuvres politiques ?
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Talleyrand avait dès 1805 constaté cet état de fait, comme aussi l'impossibilité de demander à l'Angleterre d'arbitrer le débat.
Je ne pense pas que l'Angleterre souhaitait avoir officiellement le rôle d'arbitre. Chacun sachant ce qui lui était dû... officieusement.
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A Erfurt, son choix se porte en 1808 vers le Tsar comme étant, et le maître de la plus puissante formation militaire susceptible à terme de s'opposer, et le seul monarque dont la vision va au-delà des règlements de comptes locaux.
Je crois que là encore comme souvent en diplomatie, Napoléon fera le mauvais choix. Il mettra tout dans la balance pour une entente avec un Alexandre qui ne souhaite qu'une chose : l'abattre. Il est à noter que les appréciations psychologiques de Napoléon seront souvent sources de graves problèmes.
Alexandre n'est pas l'homme mystique de la fin de sa vie. Son trône, il a bousculé son père pour l'avoir et entend bien régner en autocrate. S'il peut agrandir la Russie, il n'hésitera nullement à se fourvoyer dans des alliances de quelques temps.
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A Vienne, Talleyrand naturellement se reporte sur la diplomatie russe, face à une hostilité stérile des prussiens qui commence à agacer tout le monde, et aux autrichiens que rien d'autre n'intéresse que l'Italie du nord.
Personnellement, je sens mieux un tandem Metternich/Tallerand déjà pour les intérêts communs ensuite "...entre personne ayant les mêmes buts, on ne peut que se comprendre..." et ce but est le retour des Bourbons et une paix réparatrice pour tous, donc sur une longue durée.
De plus, les nationalismes commencent à s'exacerber donc il faut des alliances proches. La Russie est déjà immense pour un seul homme... La Prusse se referme déçue mais certaine de pouvoir un jour grandement compter sur le jeu politique.
Talleyrand là encore jouera avec l'incontournable carte du Temps.
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Talleyrand va ainsi faire d'Alexandre Ier l'arbitre de l'europe, non seulement parce que c'est ce que le Tsar rêve d'être, mais aussi par une réelle impéritie des autres diplomaties. Et comme Alexandre n'était pas francophobe, et sans doute le seul à ne pas l'être ...
Je dirais qu'à Vienne, le Tsar ne rêve déjà plus et espère du concret et je trouve que la diplomatie anglaise et autrichienne tiennent bien la route, se comprennent certainement sur certains points que l'on évitera bien de mettre par écrit.
Tout comme le prince de Bénévent, Metternich était aussi un visionnaire dans son genre. J'ose penser que déjà tous deux prévoyaient l'union de l'Italie, incontournable à plus ou moins long terme tout comme l'émergence de la Prusse face aux autres duchés ou länder voire même royaumes.