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Message Publié : 13 Mai 2015 14:15 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

Inscription : 18 Jan 2008 13:49
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Le passé historique de ce général glorieux de l'armée du Rhin est confronté a des enjeux politiques modernes.


Non, l'abolition de l'esclavage, le sort réservé aux Noirs dans les Antilles sont des enjeux bien présents dans les années 1790 et 1800. Richepanse a pris la décision, par son arrêté du 16 juillet 1802, de revenir sur la loi de 1794 et sur le statut des noirs. Il est à l'origine des décisions de rétablissement de l'esclavage à la Guadeloupe. Pour un général qui a dû son ascension au même régime qui a supprimé l'esclavage, ce n'est pas une décision anodine.

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Ira principis mors est


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Message Publié : 17 Mai 2015 18:06 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
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Inscription : 06 Fév 2004 7:08
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ALEXANDRE 1ER a écrit :
étonné d'entendre à la radio à l'occasion du voyage présidentiel en Guadeloupe 2015, un intervenant critiquant l'entretien de la tombe du général Richepanse par la municipalité ...Le passé historique de ce général glorieux de l'armée du Rhin est confronté a des enjeux politiques modernes.


L'année dernière, le LKP (Liyannaj Kont Pwofitasyon, « Collectif contre l'exploitation outrancière ») avait écrit cette lettre afin d'obtenir le rapatriement de la dépouille de Richepance :


"Monsieur le Président de la République Française,

Madame la Préfète de Région,

Monsieur Le Président du Conseil Général,



L’Etat que vous représentez a commis et couvert de très nombreux crimes dans les colonies au nom du Peuple Français.

Le territoire et le peuple de la Guadeloupe souffrent encore aujourd’hui d’un monstrueux paradoxe : La dépouille du Général RICHEPANSE, envoyé par NAPOLEON rétablir l’esclavage en mai 1802, « repose pour l’éternité » au Fort Louis DELGRES, du nom de celui là même qui l’a combattu.

Et ce sont les Guadeloupéens, descendants d’esclaves, agents du Conseil Général de Guadeloupe, qui entretiennent la tombe de ce bourreau avec les impôts des Guadeloupéens.

Au nom du Peuple Français, Le Général Antoine RICHEPANSE, acteur conscient dans l’application des directives de NAPOLEON a pris un arrêté le 16 juillet 1802 rétablissant l’esclavage en Guadeloupe huit ans après la loi du 16 Pluviôse An II (4 février 1794), date de la première abolition.

Ce scélérat meurt le 3 septembre 1802 sur l’habitation Lasalle au Matouba. Les autorités procèdent à son inhumation dans le Fort de Basse–Terre, dénommé à l’époque, Fort Saint – Charles. Le mépris et l’injure publique se révélèrent sans limite lorsque le pouvoir central, par un arrêté consulaire du 3 mars 1803, lui rendit un hommage appuyé en rebaptisant le dit fort de son nom : « Fort RICHEPANSE ».

Mais quelle région de France accepterait d’entretenir la tombe d’HITLER, de GOEBBELS ou d’IMMLER, ces assassins nazis ? Sûrement aucune !

Aussi les Guadeloupéens ne sauront tolérer qu’une telle insulte perdure et nourrisse la légitimité de ce crime. Le Gouvernement de la France se doit de prendre, sous votre haute autorité, toutes les dispositions nécessaires au rapatriement des restes de ce criminel mandaté par les autorités françaises et dont les décisions et les actes ne seront jamais absouts avec le temps écoulé.

Recevez, Madame, Messieurs, nos salutations les meilleures."

_________________
" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)


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Message Publié : 18 Mai 2015 12:26 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
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Inscription : 06 Fév 2004 7:08
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A ma connaissance, aucune réponse n'a été formulée.
Au chapitre des pétitions farfelues en relation avec le rétablissement de l'esclavage par Bonaparte, on peut aussi citer cette lettre tout en provocation :

"Lettre ouverte à Madame Michèle ALLIOT-MARIE, ministre française de la Défense Paris, le 2 décembre 2004.

Madame la Ministre,

Nous avons l'honneur de vous rappeler, pour les besoins de cette requête, des faits que vous n'ignorez pas.
Le 20 mai 1802, Napoléon Bonaparte a rétabli l'esclavage dans les coloniesfrançaises ainsi que la traite négrière.
Le 2 juillet 1802, il a interdit le territoire français aux " nègres "et aux " gens de couleur ".
Le 3 janvier 1803, il a interdit les mariages " mixtes " en France.
Dès l'automne 1802, le gazage et les noyades ont été utilisés pour détruire la population d'Haïti qui résistait, comme celle de la Guadeloupe, au rétablissement de l'esclavage et de la traite négrière.

En mai 2001, le Parlement français adoptait une loi déclarant l'esclavage et la traite négrière " crimes contre l'humanité ".
C'est pourquoi, Napoléon Bonaparte, empereur des Français, tombant moralement sous le coup de cette loi, nous vous demandons, Madame la Ministre, afin de respecter la mémoire des esclaves et de leurs descendants, de bien vouloir faire apposer, sur le tombeau de l'Empereur, aux Invalides, une plaque précisant :

" Ci-gît l'homme glorieux qui a rétabli l'esclavage et la traite négrière en France ".

Ainsi la loi et la vérité triompheront de l'hypocrisie du moment.
Nous vous prions de croire, Madame la Ministre, à nos sentiments respectueux.

Pour le COMITE DU DEUX-DECEMBRE Les soussignés, Professeur CHORON Gilbert COLLARD Claude RIBBE"


Il n'y eut logiquement pas de suite ; contrairement à une autre affaire... Je pense ici à celle de l'aéroport de Cayenne, en Guyane.
En 2002, trois ans après une première demande, Christiane Taubira, alors députée de la 1ère circonscription de la Guyane, avait posé cette question à Gilles de Robien, Ministre de l'Équipement, des Transports, du Logement, du Tourisme et de la Mer :
« Cet aéroport porte le nom de Rochambeau. Rochambeau était ce général qui a introduit des chiens bouledogues à Saint-Domingue pour éradiquer la révolte des esclaves. C'était en 1802, il y a juste deux siècles. Napoléon Bonaparte ayant décidé, dès la signature de la paix d'Amiens entre la France et l'Angleterre, de rétablir l'esclavage aboli dans les colonies françaises le 4 février 1794, il envoya à cet effet le général Leclerc à Saint-Domingue, « perle des Antilles », à la tête de troupes importantes. Le général Toussaint Louverture, vainqueur dès 1791, met en échec l'armée napoléonienne dirigée par Leclerc. Ce dernier signe un traité de paix avec Toussaint Louverture le 5 mai 1802, trois mois après le début des combats. Leclerc s'engage à respecter la liberté pour laquelle les anciens esclaves se sont battus, il reconnaît le gouvernement de Saint-Domingue dirigé par Toussaint Louverture, propose d'intégrer les officiers de Toussaint dans l'armée française selon leur grade et se déclare délégué de la France auprès du gouvernement de Saint-Domingue. En réalité, par le biais d'une ruse, il trahit sa parole et fait arrêter Toussaint Louverture qui sera conduit au fort de Joux, dans le Jura où, interdit de sortir de sa cellule, il périra de froid et de faim. Les officiers de Toussaint ayant compris que le rétablissement de l'esclavage est la mission réelle de Leclerc dirigeront une nouvelle insurrection et vaincront encore les troupes françaises. Leclerc trahira à nouveau sa parole en convoquant le général Maurepas avec famille et troupes au prétexte de lui remettre le commandement de la ville du Cap. Le général Maurepas sera arrêté, supplicié et sa famille, y compris ses jeunes enfants, ainsi que tous ses soldats seront noyés sous ses yeux. Il expirera plusieurs heures après au mât du navire auquel il était ligoté. Le général Rochambeau succédera au général Leclerc. Considérant les défaites successives de son prédécesseur, il décide l'achat de six cents chiens bouledogues dressés à se nourrir de la chair des Noirs et à s'abreuver de leur sang. Ce sont les Espagnols qui avaient mis en place l'élevage à grande échelle de ces chiens bouledogues mangeurs de Noirs. Le vicomte de Noailles (le même que celui de la nuit du 4 août 1789) fut chargé de se rendre à Cuba pour ramener ces chiens féroces. Une démonstration publique eut lieu dans la ville du Cap, dans la cour d'un couvent de religieuses. Un Noir fut attaché au poteau. « Les chiens stimulés par une faim dévorante ne sont pas plus tôt lâchés qu'ils mettent en lambeaux ce malheureux », raconte A. Métral dans un ouvrage publié en 1825. C'est Victor Schoelcher, scandalisé, qui fera connaître, en 1842, la missive adressée par le général Rochambeau au général Ramel, basé dans la ville de Tortue, à l'occasion de la distribution des chiens. « Je vous envoie, mon cher commandant, un détachement de cent cinquante hommes de la Garde Nationale du Cap, commandé par M. Barri. Il est suivi de vingt-huit chiens bouledogues. Ces renforts vous mettront à même de terminer entièrement vos opérations. Je ne dois pas vous laisser ignorer qu'il ne vous sera passé en compte aucune ration ni dépense pour la nourriture de ces chiens. Vous devez leur donner des nègres à manger. Je vous salue affectueusement. Signé Rochambeau ». Cette lettre date du 15 Germinal. Les insurgés de Saint-Domingue redoublent de courage face à cette opération d'extermination. Rochambeau capitule le 18 novembre 1803. Les anciens esclaves se regroupent dans la moitié ouest de l'île de Saint-Domingue devenue, depuis, la République d'Haïti. L'aéroport de Guyane, ancienne colonie où régna l'esclavage s'appelle Rochambeau. Des arguties dilatoires sont avancées pour prétendre qu'il s'agit, non du général, mais du maréchal, père du premier, ayant commandé le corps français envoyé en renfort aux Etats-Unis auprès des colons insurgés contre la domination anglaise, et que l'aéroport de Guyane ayant été construit par les Américains durant la Seconde Guerre mondiale, c'est en hommage au maréchal qu'il fut ainsi baptisé. Ces arguties sont intolérables. D'abord parce que si les Américains souhaitent rendre hommage au maréchal, ils peuvent le faire avec l'un de leurs multiples aéroports, à Yorktown par exemple, ville que ce Rochambeau a aidé les colons à prendre. La Déclaration d'Indépendance qui traite les Amérindiens de « nurciless les savages » (sauvages sans merci) et ignorent totalement les Noirs encore esclaves tout en réaffirmant le droit de propriété (les esclaves sont des biens meubles, propriété de maîtres ayant sur eux droit de vie et de mort) appellerait par ailleurs quelque toilettage, D'autre part, il est inconvenant et grossier, à l'égard des Guyanais, de leur histoire et des jeunes générations, de se livrer à ce jeu familial. Un tel ergotage serait vécu partout ailleurs comme une agression caractérisée. Elle lui demande si le Gouvernement entend se prononcer en faveur du changement de nom de l'aéroport. La loi prévoit que les frais afférents soient imputés au concessionnaire, en l'occurrence à la chambre de commerce et d'industrie de la Guyane. L'avis du Gouvernement vaut ici pour sa nécessité, sa valeur symbolique et sa participation éventuelle aux frais et aux cérémonies.


Réponse fut donnée en ces termes :
« Les forces américaines qui donnèrent à l'aérodrome de Cayenne le nom de Rochambeau, lors de la construction de l'aéroport en 1942, entendaient rendre hommage à Jean-Baptiste Donatien de Vimeur, comte de Rochambeau, qui, de 1781 à 1783, commanda le corps expéditionnaire français envoyé à l'appui de la révolution américaine, et non à son fils Jean Marie, dont les autorités américaines ignoraient certainement jusqu'à l'existence, et qui commit en Haïti les faits que relate l'honorable parlementaire. Loin de relever d'une « argutie dilatoire », ce rappel correspond seulement à la réalité historique. Le maréchal Rochambeau, dont le nom est associé à ceux de La Fayette et de Grasse, est en effet une des personnalités françaises dont le souvenir, marqué par de nombreux témoignages tel le monument de Princeton dédié à « l'armée de Rochambeau » inauguré en 1998, est encore aujourd'hui profondément ancré dans la conscience américaine. Pour autant, un changement de dénomination d'un aérodrome est possible, à la demande du gestionnaire ou d'une collectivité locale intéressée. Le dossier est instruit, sous l'autorité du préfet, par la direction régionale de l'aviation civile, qui recueille l'avis de toutes les parties intéressées, notamment du gestionnaire et de l'affectataire de l'aérodrome, des collectivités et des organismes concernés directement ou indirectement par la nouvelle dénomination et, le cas échéant, par celle dont l'abandon est envisagé. La décision est prise par le ministre chargé de l'aviation civile, qui consulte au préalable le Conseil supérieur de l'infrastructure et de la navigation aérienne. Les frais de cette opération, et notamment le changement de la signalisation de l'aéroport, sont à la charge du demandeur. »



Finalement, un arrêté du 4 janvier 2012 débaptisait l'aéroport de Cayenne-Rochambeau en Cayenne-Félix Eboué...

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