Narduccio a écrit :
Peut-être est-ce le fait d'avoir été élevé en Alsace. Mais, je me souviens qu'en troisième, notre professeur d'histoire, pourtant encarté au PC et fier de l'être nous avait bien parlé des excès de la Révolution. Mais, il nous avait aussi incité à lire Soboul (et je pense avoir été le seul de ma classe à le faire). Et comme il était aussi prof de français, nous eûmes droit aux Chouans de Balzac.
Sans doute car l'Alsace a une histoire bien particulière. L'Alsacien sur terre de France, perçut comme un avant poste allemand... On doit donc être plus sensible à ce genre de parallèle. Le coeur, l'âme, l'esprit, la raison et essayer de tout mettre en adéquation.
De nos jours encore, j'imagine mal un Alsacien pouvant avouer qu'il se sent finalement plus d'affinités avec la manière de vivre allemande. Tout est si complexe. Encore au sein de l'Allemagne. Il ne faut pas parler de la Prusse à un Hessien ni à un Souabe etc.
Il est certain encore que d'aucuns quoique très admiratifs de Bonaparte puis Napoléon, vibrent à l'histoire des Chouans. Jeunes chefs, animés d'idéaux pas forcément contre révolutionnaire mais pas à la pointe de la Révolution pour des raisons multiples.
Maintenant ce genre de vidéo dessert plus qu'autre chose. La musique sobre, proche du requiem, bien choisie lorsque la caméra balaie les Chouans et en face une mélodie propre à vous atomiser les tympans.
On est dans la caricature, la fête du village et bientôt ceci n'aura plus court car la génuflexion a tendance à se perdre.
C'est en effet assez désolant de constater que l'on puisse sous un prétexte de mémoire, j'imagine, renouveler à la mode "bon enfant" ce qui n'aurait jamais dû exister.
Citer :
Effectivement, dans les livres d'histoires, on montre les rebelles de l'Ouest de la France comme des gens attachés à un ordre ancien, alliés d'un pays en guerre contre la France (l’Angleterre) pendant qu'un Bonaparte devient Napoléon et œuvre pour la grandeur de la France. Enfin, on peut le lire ainsi. Mais, si j'ai bonne mémoire, dans mon livre d'histoire de troisième, on évoquait aussi les colonnes infernales, les massacres de Nantes et tout le reste.
En Bretagne, les Chouans étaient juste évoqués et plus assimilés à des francs tireurs allucinés.
Une sorte de jacquerie dont les meneurs étaient très jeunes, aristocrates désargentés, un poil immature et surtout poussés par un clergé bien loin de celui de Versailles (courtisans) et ceux assermentés (peureux ou vénaux). Ensuite on passait à Bonaparte et on retrouvait le fameux Cadoudal où le professeur nous laissait tirer la conclusion qu'il était temps d'en finir avec de tels "forcenés".
Le grain de sable dans la merveilleuse machine bientôt Napoléonienne.
On nous assénait l'attentat de la rue Nicaise, le kidnapping d'Enghien (en nous lisant un écrit où il se mettait aux ordres des affreux qui ensanglantaient nos sillons...) donc le trou des fossés de Vincennes nous paraissait -à l'époque- une fin bonne pour un tel quidam.
Nous étions jeunes, Robespierre était nanti du surnom "l'incorruptible", St Just de celui d'archange de la révolution, Danton de tribun du peuple... Nous aussi avons eu droit à Carrier mais on était "Carriériste" et "Fouchéiste" pour Lyon, c'est ceci le pire, le tout au nom d'une Révolution qui se devait sans peur et sans reproche, sans remords ni regrets. Il faut aussi avouer que les Chouans étaient un peu désignés comme le terreau restant pour un éventuel retour de monarchie... Quelle horreur !
Le fossé des générations aidant, on se sentait rebelles préférant être du côté des lecteurs de Rousseau que des amateurs de "la calotte". C'était donc "pain béni" pour les profs...
L'année suivante nous voyait déployer l'image du Che...
Mais comme dit Ferré (très cités par les profs car plus crédible que Montand, sa bicyclette, sa Paulette ou battling joe...) "Avec le temps... même les plus chouettes souvenirs..." et de prendre un certain recul si ce n'est un recul certain.
Turreau n'a jamais été mentionné car ceci aurait créé un scission certaine entre purs puristes et rousseauistes...