Drouet Cyril a écrit :
Un document intéressant, la réponse de Cambacérès à la lettre du 15 août (24 du même mois). On peut y lire l'incompréhension de archichancelier concernant la non nomination de Decrès :
« Sire,
Toutefois, je ne puis pas vous déguiser, Sire, que la considération prise de l’ancienneté, ne peut pas s’appliquer au Ministre de la Marine, il est aussi ancien dans le Ministère que MM. de Champagny et Regnier. Aussi M. le Vice-Amiral Decrès est vivement affecté.»
Mille mercis Cyril pour cette citation. Une faiblesse de la correspondance de l'empereur (celle du second empire comme l'édition Fayard) est de ne pas publier les les lettres des correspondants (leurs questions comme leurs réponses).
Pour revenir à Decrès,on peut penser que la pauvreté des lauriers glanés par la marine impériale sur les champs de bataille liquides rendait difficile sa nomination. Celle-ci interviendra néanmoins en 1813. J'ai pensé que cela faisait partie des mesures prises par l'Empereur pour remonter le moral des troupes (comme Ney nommé prince de la Moskowa) maisj'ai aussi lu quelque part une méchante rumeur allégant le mariage de Decrès avec la veuve d'un duc espagnol qui n'aurait pas voulu perdre son titre de duchesse (ce qui est bien naturel). A noter que Decrès fut titré "duc" sans nom de bataille ...
Pour Dejean : était ce un vrai ministre ou simplement un super directeur d'administration ? j'ai trouvé ceci sur "napoleon.org" :
"Mais, à la fin de 1809, ses bonnes relations avec l'Empereur se gâtèrent, car il essaya de minimiser les effets de certaines mesures draconiennes édictées par Napoléon, notamment dans le domaine de l'habillement de la troupe. Ce fut, semble-t-il, à l'occasion de broutilles portant, l'une, sur la dimension des draps destinés à la conception des vêtements des soldats, et l'autre, sur le prix de journée à payer pour les militaires employés dans la Principauté de Piombino, que s'engagea une discussion fort vive qui, en réalité, concernait l'insuffisance des fonds attribués à l'habillement et à l'entretien des troupes dans le budget de 1810. Le 3 janvier 1810, l'intraitable Dejean offrit sa démission à l'Empereur qui l'accepta, malgré l'extrême fermeté dont son ministre avait fait preuve vis-à-vis des munitionnaires, et nomma, à sa place, le général Lacuée."