Allons, c'est mignon un serin. Dans la "Ménagerie impériale", certains ont été moins bien lotis.
bourbilly21 a écrit :
J'ai découvert récemment un extrait des souvenirs du général Teste.
Il refait l'histoire des Cent Jours, il aurait fallu selon lui se précipiter à Bruxelles dès fin mars, au nez et à la barbe des Anglo-Prussiens qui n'y avaient pas encore suffisamment de troupes; nos forces auraient été renforcées sur-place par des volontaires Belges enthousiastes et la suite des événements aurait été changée.
Beau songe a posteriori, mais dans la réalité ?
Il me semble que Napoléon voulait -au contraire- tenter de persuader les Alliés qu'il n'avait aucune intention belliqueuse alors... (mais en était-il vraiment convaincu d'ailleurs ?)
Napoléon, à Sainte-Hélène, a abordé la question :
"L'empereur délibéra alors si avec ces trente-cinq à trente-six mille hommes, il commencerait le 1er avril les hostilités, en marchant sur Bruxelles, et ralliant l'armée belge sous ses drapeaux. Les armées anglaise et prussienne étaient faibles, disséminées, sans ordres, sans chefs et sans plan ; partie des officiers étaient en semestre ; le duc de Wellington était à Vienne, le maréchal Blücher était à Berlin. L'armée française pouvait être, le 2 avril, à Bruxelles ; mais
1° l'on nourrissait des espérances de paix, la France la voulait, et aurait hautement blâmé un mouvement offensif prématuré;
2° pour réuni trente-cinq à trente-six mille hommes, il eût fallu livrer à elles-mêmes les vingt-trois places fortes depuis Calais à Philippeville, formant la triple ligne du Nord. Si l'esprit public de cette frontière eût été aussi bon que sur celles d'Alsace, des Vosges, des Ardennes ou des Alpes, cela eût été sans inconvénient ; mais les esprits étaient divisés en Flandre ; il était impossible d'abandonner les places fortes aux gardes nationales locales ; il fallait un mois pour lever et y faire arriver, des départements voisins, des bataillons d'élite de gardes nationales pour remplacer les troupes de ligne;
3° enfin, le duc d'Angoulême marchait sur Lyon, les Marseillais sur Grenoble. La première nouvelle du commencement des hostilités eût encouragé les mécontents ; il était essentiel, avant tout, que les Bourbons eussent abandonné le territoire et que tous les Français fussent ralliés ; ce qui n'eut lieu que le 20 avril."