Dos du livre : "Sur ce personnage mythique, sans doute le plus illustre de l'histoire universelle, des milliers de livres ont été écrits. Aucun ne ressemble à celui-ci parce-que MG, en historien et en romancier, se place à chaque instant dans l'intimité de Napoléon, dans le mouvement même de sa fabuleuse existence".

Après la lecture des quatre tomes, j'avais décidé à classer ceci dans le genre "roman". Cependant en relisant le livre de Tulard et la partie "Le vol de l'aigle", suit un chapitre "Débats ouverts" :
"Les raisons du retour de Napoléon de l'ïle d'Elbe ont suscité bien des discussions : du projet d'assassinat élaboré par Bruslart, gouverneur de la Corse (A. Chuquet - "Le départ de l'île d'Elbe", revue de Paris, 1er Fév. 1920) à celui de la déportation dans une île plus lointaine (Correspondance de Talleyrand et de Louis XVIII, 13 et 21 octobre 1814) [...]
1) L'île d'Elbe était-elle en effet un simple passage pour Napoléon Bonaparte et sa vie était-elle réellement en danger ? Si oui on peut comprendre le choix de l'ex-empereur. Bien sûr le mot "assassinat" peut paraître ahurissant mais lorsque l'on pense à celui de Paul Ier et à l'influence de l'Angleterre et une "éventuelle présence" d'un agent anglais lors de la fameuse nuit d'où une simple abdication se devait d'être signée, quitte à "pousser un peu" (on voit ce qu'il est advenu), j'ai soudain des interrogations simplement concernant la sûreté de l'Empereur, la bonne foi des coalisés, les moyens pécuniaires donné à l'Empereur pour "gérer" son île : bref tout a-t-il été fait pour éviter cette tentation de fuite ?
2) A Las Cases : "Je ne suis pas revenu pour recueillir un trône, mais bien pour acquitter une grande dette : les cris du peuple français arrivaient jusqu'à moi, pouvais-je y demeurer insensible ?"

Cette fuite était-elle "politique" ou la vie à Elbe était-elle rendue "difficile" sur de nombreux points y compris la sécurité, ce qui aurait entraîné un choix de fuite par défaut ?
Merci de votre réponse.

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"... Et si je te semble avoir agi follement, peut-être suis-je accusée de folie par un insensé." (Sophocle)

Je vais sans doute répéter ce que vous avez déjà lu mais pour moi le Vol de l’Aigle fut la réponse donnée à différents éléments :
-Menaces d’assassinat
-Menaces d’enlèvement et de déportation
-Non respect du volet financier du traité de Fontainebleau
-Opinion grandissante selon laquelle la France rejetait la Restauration et l’attendait
-Foi en son étoile
-Ile trop petite pour celui qui domina l’Europe et qui n’avait que 46 ans.

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" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)

De retour des somptueux locaux de la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris, je vous livre volontiers ma déception après lecture du "secret de Talleyrand" (Ferdinand Bac) et tiens à demander au forum de bien vouloir m'excuser de ma puérile jactance...

Bac évoque déjà la difficulté à démontrer le complot par des preuves écrites pour le retour de celui qui subit "un exil si doux qu'il ressemble à une politesse".
- Mention d'une visite à Marie-Louise par Dalberg le 13 février et qui lui parle du projet d'évasion (rapport Wieland au chef de la Police Hager)
- Schwarzenberg à F de Stetten, à propos de Campbell couvrant sa responsabilité par un congé régulier mais "qui part en voyage comme un mari voulant faire tomber sa femme dans un traquenard".
- Nicolay parle de "cette entreprise qui affermit la paix générale, de cette folie qui rend service à l'humanité".
- Noailles, pour qui "tout se présentait à souhait, Bonaparte s'était mis hors-la-loi, usé jusqu'à la corde" (Stetten chez la comtesse Zichy ?)
- Mention d'une lettre du 18 avril interceptée, non signée, d'un agent secret prévenant Talleyrand des précautions à prendre s'il désire aller en France en passant par la Hollande, précautions "indispensables si on a affaire à des scélérats qui savent que vous êtes l'âme de toutes les mesures grandes et nobles qui tendent à les détruire"

Koller non mentionné...

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… il pleuvait, en cette Nuit de Noël 1914, où les Rois Mages apportaient des Minenwerfer…

Excuses acceptées, pour ma part.



Allez donc voir du côté de Bartel et Bausset.
Là, il y est...

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" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)

Une erreur est souvent une bonne chose car ceci nous fait avancer, apprendre... et c'est tellement humain...

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"... Et si je te semble avoir agi follement, peut-être suis-je accusée de folie par un insensé." (Sophocle)

Concernant la venue de Koller à l’Ile d’Elbe, c’est Montholon qui se fait le plus affirmatif :
"Peut-être ne sait-on pas, et c'est ici le moment de le dire, que, dès l'exil de l'île d'Elbe, l'Autriche était entrée en pourparlers sur l'éventualité d'une révolution en France , et qu'elle avait autorisé le général Koller, qui, par deux fois, se rendit secrètement à Porto-Ferrajo, à signer un projet de traité avec le général Bertrand, pour s'assurer contre les rancunes que pouvait avoir créées contre l'Autriche sa conduite en 1814, lorsque, de Fontainebleau, l'Empereur lui fit offrir d'abdiquer en faveur du roi de Rome, et qu'elle refusa. L'Autriche fit, en cette occasion, ce qu'elle a fait constamment : elle joua un double jeu."


Weil dans Les dessous du Congrès de Vienne cite plusieurs dépêches de la police secrète autrichienne faisant état en novembre 1814 de rumeurs concernant l’envoi de Koller à l’ïle d’Elbe afin de négocier le divorce. Weil précise toutefois que Koller n’aurait jamais effectué le voyage, malgré les rumeurs persistantes qui circulent dans la capitale autrichienne.

Freddi à Hager [chef de la police secrète], Vienne le 21 novembre 1814, On ne révoque plus en doute que le Pape ait frappé de nullité le mariage de Bonaparte avec l’archiduchesse Marie-louise. On donnait pour certain que la Cour de Vienne avait déjà pris des dispositions pour éluder les anathèmes du Vatican et qu’elle venait de faire partir les deux généraux Koller et Niepperg [sic !] pour l’île d’Elbe et pour Rome

Goehausen à Hager, Vienne le 23 novembre 1814, On affirme que le général Koller part décidement pour l’ïle d’Elbe et qu’il a reçu mission de décider Napoléon à consentir à l’annulation de son mariage.

Le 27 novembre la rumeur court toujours "On dit et on affirme que le général Koller va aller ces jours ci à l’île d’Elbe afin de décider Napoléon à consentir à l’annulation de son mariage avec Marie-louise, que le Pape est tout disposé à prononcer. Cela fait, le Roi de Prusse épouserait Marie-Louise à laquelle il fait de fréquentes visites."

4 décembre 1814 "[chez la comtesse de Raigecourt] on parla aussi de l’Impératrice Marie-Louise et du départ du général Koller pour l’île d’Elbe On dit que depuis son retour Marie-louise n’avait plus prononcé le nom de Napoléon et que pour le moment elle ne voulait pas consentir à un autre mariage"


Lors de son retour Napoléon a sans doute profité des rumeurs concernant la venue de Koller pour propager la rumeur d’une entente avec l’Autriche. Capefigue cite même un faux traité d’alliance prétendument signé en octobre 1814 entre Napoléon et l’Autriche qui a été diffusé dans le sud-est de la France dès les premiers jours du débarquement "Sa Majesté Apostolique [empereur d’Autriche] s’engage à fournir 100 000 hommes aussitôt que celui-ci aura débarqué en France et en retour Napoléon devra fournir 200 millions de subsides à Sa Majesté Apostolique qui s’engage à ne poser les armes qu’après la reconnaissance faite par tous les monarques de la légitimité des droits de Napoléon à la couronne de France"

Le Maréchal Ney évoque également le sujet Koller à plusieurs reprises lors de son procès en trahison. Interrogé sur les circonstances de sa proclamation du 14 mars, Ney réponds "[…]on me persuada que par l’intermédiaire du général Koller, qu’on me dit être allé à l’île d’Elbe, tout avait été arrêté avec l’Autriche ; que l’Angleterre avait consenti au changement de dynastie […]"
Puis sur son entrevue avec Napoléon le 17 mars, le Maréchal indique "Bonaparte m’a parlé de sa causerie avec le général Koller et de son dîner à bord d’un vaisseau anglais."

On peut à ce sujet citer les Mémoires de J. Guerre :
« Du reste, [Napoléon] ne parla qu’avec une réserve étudié de l’appui qu’on lui supposait dans l’étranger, mais cette réserve même se manifestait de manière à inspirer plus de confiance que ne l’auraient fait des assertions plus positives, et chacun se retira persuadé qu’il était au moins d’accord avec l’Autriche. »

Et les propos qu'on lui prête face à Davout :
"Je laisse et dois laisser encore croire que j'agis de concert avec mon beau-père, l'empereur d'Autriche ; on annonce de tous côtés que l'impératrice est en route avec le Roi de Rome, qu'elle va arriver d'un jour à l'autre. La vérité est qu'il n'en est rien, que je suis seul, seul en face de l'Europe."

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" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)

Dans son interrogatoire devant le conseil de guerre le 9 novembre 1815, à propos des motifs l'ayant conduit à passer à Napoléon dans la nuit du 13 au 14 mars, Ney déclare
"Ce qui m'a déterminé personnellement, c'est la crainte de la guerre civile et l'assurance que les agents de Bonaparte m'avait donnée, que les puissances alliées étaient d'accord avec lui ; que le Baron Koller, général autrichien, était venu le trouver à l'île d'Elbe, et lui dire, de leur part, que les Bourbons ne pouvaient plus régner ; qu'on l'engageait à débarquer en France, sous la condition de ne jamais faire la guerre hors des limites ; que le Roi de Rome et sa mère resteraient en otage à Vienne, jusqu'à ce qu'il eut donné à la France une constitution libérale : toutes choses que lui même m'a répété ensuite, quand je l'ai vu à Auxerre"


On retrouve trace du général Koller dans le journal du Général Campbell, émissaire anglais à l'île d'Elbe.
Le 21 décembre 1814, revenant d'une brève escapade à Gènes (où se trouve sa maîtresse), Campbell est interrogé par le Général Bertrand à propos d'articles de presse faisant état de la venue du Général Koller.
Le soir même, c'est Napoléon en personne qui l'interroge sur les raisons de la venue de Koller. Campbell lui affirme en ignorer l'objet.

Début janvier 1815, devant la rumeur persistante de la venue de Koller, Campbell va lui même à Gènes où il pense accueillir le général Autrichien et son aide de camp. Mais arrivé à Gènes, il ne reçoit aucun avis de la venue de l'autrichien et décide de retourner dans l'île. A son retour à Porto Ferrajo, Campbell apprend que le général Autrichien est bien en Italie, mais qu'il s'est arrêté à Milan, où il a participé à l'arrestation de généraux italiens bonapartistes avant de retourner directement à Vienne.

Au chapitre des rumeurs lancées de ci de là :

"Des émissaires, venus de l'île d'Elbe, annonçant le débarquement de Napoléon, affirmaient qu'il avait été rappelé en France par la nation entière et avec l'assentiment des puissances étrangères."
(Gonneville, Souvenirs militaires)

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D'accord pour la soupe mais une soupe à l'oignon alors !!!

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Hugues de Hador.

A déguster avec un air d'époque :
http://www.85eme.org/chansons.html#oignon

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Pas un mot...
Ce n'est donc pas encore là que "l'affaire" Koller va me laisser "bouche bée".

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" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)

Waresquiel a publié un livre sur les Cent jours. Qui l'aurait lu et pourrait nous en faire un commentaire ? J'ai beaucoup apprécié le Talleyrand dudit Waresquiel et j'ai bien envie de le lire .

C'est un bon ouvrage tout particulièrement intéressant de par la part belle offerte au point de vue du camp royaliste.

Une interview de l'auteur sur son livre :
http://www.napoleon.org/fr/magazine/int ... 471951.asp

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" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)

Et le rôle des anciens compagnons d'armes ? Les officiers, les soldats ? Les fameux demi-soldes.

Un article intéressant sur un autre forum.

http://lesapn.forumactif.fr/t6680-les-demi-soldes

Napoléon ne se sentait il pas appelé par eux ?