Des petites Vendées, il en existe dans toutes les régions. Les études locales (et mémoires de master ) le montrent assez bien. Il y a chez les Français une véritable résistance mentale à la Révolution.

Il s'agit moins d'une opposition à la République, que d'une amertume liée aux sacrifices économiques, d'une réticence à faire son devoir citoyen (conscription obligatoire, etc.) et d'un attachement aux traditions religieuses.

Tout à fait d'accord avec vous ! D'ailleurs la manière dont ces sentiments vont s'exprimer sont souvent liés aux personnages charismatiques et haut en couleur de la région.

Toujours par rapport à cette histoire (qui est loin de l'anecdote), le roi récompensa aussi la famille du Roi de Chevrières, en autorisant la fille de ce dernier à épouser le frère du Roi, c'est-à-dire son oncle !
D'ailleurs le personnage se faisant surnommer le Comte d'Artois (normal pour le frère du Roi), fera beaucoup en 1815 et sera envoyé au bagne après avoir braqué une malle poste dans les années 1830, terrorisant la population alentour...

Ce qui est dommageable, c'est que l'histoire des réseaux contre-révolutionnaires soient si émiettés, que nombre de personnages et de réseaux restent encore dans l'ombre aujourd'hui.

_________________
"Il n'y a point de place faible, là où il y a des gens de coeur." Pierre du Terrail

"Qui est le numéro 1 ?
Vous, Numéro 6. " Le Prisonnier

C'était le cas dans le Haut-Doubs et le Haut-Jura, régions traditionnellement très attachées à la religion.

_________________
Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)

J'ai la même protestation locale dans une petite ville du Cantal. Une "menette", membre du tiers ordre dominicain, Catherine, aide un prêtre clandestin pourchassé et qui sera guillotiné, à accomplir son ministère et elle concourt en risquant aussi sa vie à la pratique d'une religion interdite pendant la terreur, secourant par ailleurs les pauvres en continuant la mission du monastère dominicain de femmes supprimé comme les autres par la Révolution.
"Catinon Menette" sera populaire et le restera, sa tombe étant toujours fleurie actuellement. Elle a été canonisé par Jean-Paul II.
Quand à l'Agent général du district de la Convention de la ville, un moine-professeur défroqué, son persécuteur, Dominique Mirande, devenu anti-clérical comme tant d'autres, il écrira plus tard que s'attaquer à la religion avait été la grande erreur de la Révolution et que le peuple "voulait des messes". Sa carrière se poursuivra sous le consulat et l'empire.

Il y a effectivement une étude à mener sur cette France résistante à la Révolution, sans être contre-révolutionnaire pour autant au sens classique, qui n'a pas accepté les brimades apportées par la Révolution à la religion essentiellement, dès la vente des monastères aux bourgeois locaux et l'obligation du serment des prêtres, la fermeture des églises enfin, puis la gêne apportée en milieu rural par la conscription.

_________________
Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.