Citer :
Plutôt que de me prouver par tous les moyens possibles et imaginables qu'Hazan est un dangereux terroriste et complotiste, infirmez ou confirmez mes observations à propos de Maximilien et de Marat^^
Je n'ai dit en aucun cas que Hazan était un complotiste et un terroriste, j'ai dit qu'il était un extrémiste qui professait certaines vues politiques absurdes qui en soi jetaient le doute sur le sérieux de ses analyses: la police "armée d'occupation" en France
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Merci de discuter sans déformer les propos de vos interlocuteurs.
Ce n'est pas le fait qu'il soit d'extrême gauche qui me gêne, c'est le fait qu'il soit excessif, polémique et parfois énergumène. On l'a qualifié de "Dieudonné de l'histoire", l'image n'est pas totalement fausse vu son goût de la provocation--même si ses livres valent d'être lus.
Sur votre thèse de départ, Robespierre agent de la Contre-Révolution: le problème est qu'un tel énoncé n'a pas de base objective.
Dans la Révolution française, le mot Contre-Révolution a un sens, il désigne certaines mouvances assez clairement définies: les royalistes, les émigrés en collusion avec les Cours étrangères, Condé, Provence et ceux qui gravitaient autour d'eux, les intellectuels qui écrivent des ouvrages anti-révolutionnaires (Rivarol, Suleau, un peu plus tard Bonald, de Maistre etc), et les gens des autres mouvances politiques ou des milieux d'affaires qui fricotent avec eux.
A ma connaissance, Robespierre n'a pas fricoté avec les milieux royalistes, émigrés, etc. N'a pas fricoté non plus
directement avec les affairistes, agioteurs etc.
Donc je ne vois pas comment on peut le qualifier objectivement, "historiquement", de contre-révolutionnaire.
L'usage que fait Hazan de cette expression n'est pas historique mais politique et polémique, et cet usage ne renvoie qu'à Hazan lui même et a ses propres positionnements d'extrême gauche:
essentiellement, il qualifie MR de contre-révolutionnaire parce qu'il est moins à gauche que lui
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Et en effet, MR n'a pas voulu mettre en oeuvre des mesures économiques et sociales hardies dont plusieurs attaquaient la propriété privée (certaines qu'il avait proposées lui même avant son arrivée au pouvoir); or c'est là un principe que la vaste majorité du personnel de la Révolution n'a jamais prétendu remettre en cause; je ne vois donc pas comment on peut dire que MR a bloqué la Révolution en le respectant.
En fait, Hazan reproche pratiquement à Robespierre de ne pas avoir été jusqu'au socialisme, ce qui est absurde et anachronique: la Révolution n'a jamais eu pour objectif un bouleversement radical des modes de production ni une redistribution structurelle de la propriété --qui plus est selon des principes théoriques encore informulés.
MR était incontestablement révolutionnaire --pour le contexte économique et social de son époque; un marxiste du XIXème ou XXème siècle a le droit de penser qu'il n'est pas allé assez loin--mais le qualifier de contre-révolutionnaire est un non-sens.
Finalement, un tel usage politique/polémique du mot contre révolutionnaire est éminemment subjectif et dépend essentiellement du fameux "d'où parlez-vous?"
Si l'on se situe plus à gauche que Robespierre sur l'éventail politique , on peut s'amuser comme Hazan à qualifier Maximilien de contre-révolutionnaire. Si l'on se positionne à l'extrême droite ou à droite, Robespierre est un dangereux révolutionnaire, un terroriste, un précurseur du socialisme.
Quand les staliniens qualifiaient Trostsky de contre-révolutionnaire, ça relevait de l'invective politique, pas de l'analyse politique.
Quant au fait qu'un homme politique ne tienne pas ses promesses, en particulier en matière sociale, c'est une révélation
Comme le souligne alain, l'entrée dans un gouvernement marque l'heure du retour à la réalité, réalité financière en particulier.
Sérieusement, je ne vois pas pourquoi il faudrait donner plus de sens à un tel comportement chez Robespierre que chez la quasi-totalité des politiciens qui se font élire ainsi.