merci à tous de vos précisions. pour la précision des réglementations, j'y vois plus la pérenité des traditions des corporations que l'anticiation d'une culture industrielle d standardisation mais c'est un autre sujet.
Sinon en trainant sur le net j'ai trouvé un débat sur le forum "napoléonIer.org" dont je vous livre l'extrait (de 2007) le plus intéressant (qui fait néanmoins l'impasse sur la création de l'école de St germain en 1809) :
"Napoléon a tenté à plusieurs reprises, dès sa prise de pouvoir, de ramener la haute noblesse dans l'armée. Dès 1800, il appelle les volontaires fortunés à former un escadron de "Guides de l'armée de Réserve", les fameux "Canaris". Mais ils sont détestés de l'armée républicaine, et nombreux sont ceux qui se font blessés en duel. Napoléon supprime rapidement l'unité.
En 1805, il crée les Vélites de la Garde. Cette fois, l'idée n'est pas trop mal reçu, car ceux-là doivent d'abord se plier aux caprices des "vieux de la Veille" qui leur servent d'instructeurs. Pensant avoir réussi à faire admettre l'idée d'une nouvelle forme de cadet, Napoléon récidive fin 1806 avec les gendarmes d'ordonnance, qui rencontrent un grand succès parmi la haute noblesse: des grands noms comme Montmorency, La Bedoyère, ... s'y retrouvent. Napoléon leur promet le privilège de garder sa personne ou le grade d'officiers dans la ligne à l'issue de leur service dans cette unité. Les premiers escadrons font campagne en 1807, mais à Tilsitt, où Napoléon veut les mettre en avant lorsque les Gardes Impériales deux Empereurs font tables communes, les officiers de la Garde et les maréchaux viennent faire savoir à Napoléon, sans détour, qu'ils n'accepteront pas les passes-droits accorder à la noblesse. Sous la pression, Napoléon dissout de nouveau cette unité. Seul le premier ou les deux premirs escadrons (de mémoire) purent entrer dans la Garde ou obtenir leur brevet d'officier dans la ligne, les autres furent simplement versés dans la ligne.
C'est en 1813 que Napoléon revient à la charge. La société et l'armée française ont eut l'occasion de s'habituer à la nouvelle noblesse impériale et de modérer leur républicanisme, de plus les pertes subies en Russie sont telles qu'on ne peut plus se montrer regardant sur l'origine des officiers. Il promulgue donc début 1813 un décret prévoyant la formation d'un régiment de Gardes du Corps cuirassé, qui aurait pour mission de veiller sur sa personne et ses palais, et qu'il recrutait uniquement dans l'ancienne noblesse. Mais l'organisation demande trop de temps et d'argent au moment où Napoléon a un besoin urgent d'hommes et de chevaux: il décide donc de la formation de quatre régiments de Gardes d'honneur, parmi les plus riches de France (donc noblesse et bourgeoisie), avec la promesse de sélectionner les plus méritants en fin de campagne pour former son régiment de Gardes du Corps. Mais il semble encore craindre la réaction de la Garde, car contrairement à une idée répandue, la Gardes d'honneur, rattachés à la Garde impériale, n'en firent jamais parti. Leur statut resta flou jusqu'à la fin de 1813, Napoléon refusant de trancher entre Clarke (ministre de la Guerre, en charge des troupes de lignes) et Drouot (major-général de la Garde) qui tout deux tentaient de les "refiler" à l'autre pour ne pas avoir à les ravitailler. Ce n'est qu'à la fin de 1813, ayant appris la conspiration des Hollandais et Vendéens du 3e régiment de Gardes d'honneur à Tours, que Napoléon décida définitivement de les placer dans la ligne ...
L'idée d'attirer autour de lui l'anciennen noblesse ne date donc pas d'hier ... Mais Napoléon a longtemps eu à compter avec l'hostilité de l'armée, et particulièrement la Garde, jalouse de ses privilèges, peu pressé de voir revenir les "Messieurs".
Mais je pense que le problème venait surtout des "unités nobles", pas des nobles eux-mêmes. De nombreux officiers d'une haute noblesse ont servi dès le début dans les armées impériales, et avaient la confiance et même souvent l'affection de leurs troupes, particulièrement dans la cavalerie: d'Hautpoul, Piré, Nansouty, Colbert, Latour-Maubourg, ... Inidividuellement, ils ne semblaient donc pas poser de problème, sauf peut-être qques cas particuliers parmi les plus pistonnés (certe sans doute de plus en plus nombreux sous l'Empire), le malaise venant des unités qui leur étaient réservées et des privilèges qui étaient attachés à ces mêmes unités ... "
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