Bonjour Aigle,
Aigle a écrit :
Essayons d'objectiver et de clarifier les concepts... Liberté de la presse sous la Convention. : c'est une plaisanterie j'imagine ...
Essayons en effet car vous n'êtes pas homme à vous laisser embrumer par des mots.
Nous sommes d'accord que la faction de la Montagne a fait disparaître ceux qui s'opposaient d'une manière ou d'une autre à leurs vues -à tort ou à raison, ceci est un autre débat-. Il a existé pour la faction girondine et je trouve qu'il fut moins trouvé d'excuses.
Le rapport Napoléon-Fouché-Talleyrand est différent. Tout le monde s'accorde à estimer qu'il y a un "patron" et un seul. Les autres le servent pour des raisons qui leur sont propres et s'en iront pour des raisons qui n'appartiennent qu'à eux.
Ensuite les qualificatifs "collés" sur les défections, c'est de de la guillemino-histoire.
On peut voir une liberté de presse sous la Convention, pourquoi pas ?
Le tout est de citer cette presse s'opposant au pouvoir du moment, combien de temps elle a tenu, que sont devenues les personnes diffusant cette presse. C'est aussi simple que cela.
Vous et moi ne sommes pas dupes.
Sous l'Empire, c'est clair : la presse est muselée cependant il y aura tout de même une liberté de parole car nous ne sommes pas encore sous une loi qui autorise la délation et lui donne ses lettres de "
noblesse" en en faisant un outil de condamnation immédiate (loi des suspects) dont Danton (pourtant à l'origine) et le peuple est écoeuré. A cette parodie de justice ou plutôt à ce tri binaire, l'acquittement ou la mort, il serait possible d'avoir le nombre d'acquittés mais nul besoin, là encore le peuple s'exprime : il ne suit plus. Son ultime baroud : la charette du 10 thermidor et le mot de Michelet pour les jours à venir : Paris a repris toute sa gaieté.
Il nous est rappelé une intervention de Robespierre en 1791 concernant la peine de mort.
Mais qui est l'homme à ce moment ? Un des tribuns d'une faction non au pouvoir, pas le pire mais loin d'être le meilleur. Est-il écouté, entendu ? C'est ceci le principal. Nous vivons sous un régime parlementaire et pouvons constater combien les bancs sont vides, dans des moments où d'autres priorités sont à l'ordre du jour. Il en a été de même à ce moment, le temps est-il bien aux lubies "petites bourgeoises" et très personnelles d'un ultra minorité et pourtant, on fera une petite place pour ceci.
Mais le moment est-il choisi lorsque l'ennemi menace ? On pourra songer au sort fait à la Vendée qui pour le coup, absout les Girondins.
La faction montagnarde -tous ses membres- voteront la mort -non plus du roi- mais d'un citoyen nommé Hugues Capet et qui fut roi. Il est à noter qu'il ne fait pas bon s'abstenir et que Robespierre votera pour. Dans la tourmente, le geste peut-être vu ou présenté comme une étape franchie pour un non-retour : se mouiller ? Non. Donner une violente démonstration de ses idéaux ? Non. On tient encore à sa tête.
La Montagne est aux manettes. L'Histoire lui trouvera plus d'excuses qu'on en a trouvé aux Girondins. Ceci parce-que l'Histoire est souvent écrite par des personnes de "sensibilité de droite" ; aussi pour preuve de recul, il est bon de laisser une marge aux Montagnards. La "sensibilité de gauche" se montre un peu plus réticente à trouver aux Girondins quelqu'excuses et nous entraîne vers le bas. Nous connaissons les arguments employés qui omettent les circonstances, de mauvais choix mais aussi le peu d'expérience du pouvoir. Balayé !
Pour ce qui concerne les femmes, dont je suis, on verra le sort fait à celles dont la chose politique n'est pas un vain mot mais un engagement. Rien que ne vous sachiez déjà.
L'argument ne tient pas.
Que reste-t-il ? On nous avance un paradoxe, là encore rien de nouveau : depuis quand un homme est-il monolithique ? On peut le noter chez NB qui toujours interpelle car multifacettes.
Vient Lepeletier qui d'ailleurs s'inscrit dans une réflexion sur l'abolition au même moment voire antérieurement à Robespierre. Quel poids a Lepeletier ? Qui tient les rênes à ce moment ? On peut bien se fendre d'une démonstration "grâcieuse".
Vient ensuite l'explication du mot "paradoxe" avec jeu de rôles pour mieux comprendre. Puis les lieux communs :
Robespierre avait-il le choix ?
Une personne dite "
incorruptible" a toujours le choix. Ne serait-ce que le choix de s'effacer d'une politique où ses valeurs sont mises à mal.
Avant de s'effacer, cette personne peut émettre des nuances à la tribune. Avant ceci, en comité, se faire entendre d'autant que les autres sont des "
amis", pas toujours du même avis mais bon la majorité l'emporte. Là encore, on peut quitter, qu'a-t-on à perdre, sa tête excepté ? Et que vaut une tête si elle est vidée de ses valeurs ou s'il faut la plier devant le nombre, se mettant par là au même niveau que ceux dont les choix vont tout de même un peu entacher notre Histoire.
Robespierre ne se serait pas effacé, craignant les Sans-culottes ?
Il est à noter pourtant que ces sans-culottes semblent proches de Robespierre et le seront jusqu'au 9 thermidor avec des essais ratés pour délivrer ce qui reste de la Montagne.
Les soutiens parisiens de l'homme sont d'après
J-C Martin :
[
- Hanriot (1759-94) "Commandant de la Garde nationale parisienne, il est démit de ses fonctions dans la nuit du 8 thermidor pour l'empêcher d'intervenir contre la Convention. Exécuté le 10.]
La Convention semble être alors la majorité. La majorité a tranché.
[
- Fleuriot-Lescot (1761-94) : maire de Paris sous l'instigation de Robespierre (tient, de l'homme politique, on passe un peu au "politicart" qui place ses pions)
; il l'accueille le soir du 9 thermidor quai des Orfèvres. Exécuté le 10.
- Paysan (1766-1794) : à la tête de la commune de Paris ; il est l'un des plus déterminés à mener la lutte pour sauver Robespierre. Exécuté le 10 thermidor. ]
Le reste n'est que mots et tournures, ce n'est pas vous qui allez vous faire abuser.
Robespierre, révolutionnaire comme les autres ? Allons bon et pourquoi pas contre son gré ? Danton, Hébert, Marat furent-ils des révolutionnaires parmi d'autres ? Nous savons que non.
Ensuite le torrent du temps "
qui court, court..." (chanson de Chamfort, reprise par les Enfoirés) sur le concept duquel se penchent certains avec un sérieux qui interpelle.
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https://www.youtube.com/v/N1YrTl0Fgpc(la face B se nomme : Rendez-vous au Paradis...)