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 Sujet du message : Re: 1814
Message Publié : 18 Mars 2014 20:43 
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Théodare a écrit :
gaete59: Je pense que vous m'avez quelque peu mal compris. Mon but n'était nullement de défendre l'idée d'une France dominatrice. Je voulais dire que cette volonté de "préséance" française en Europe n'était pas seulement le produit de Napoléon mais par exemple de Louis XIV. Ce désir d'hégémonie se retrouve dans les jugements contemporains et les gouvernements de l'époque. Il paraît logique à l'époque mais est condamnable à nos yeux "modérées". (même si il continue aujourd'hui sous d'autres formes)

Une idée de rapprochement égalitaire n'était pas si évidente à l'époque, avec des mentalités dominées par la crainte de l'apparition d'un potentiel rival militaire. On ne peut demander à tous les personnages historiques d'importance d'être "visionnaires" pour être en conformité avec nos mœurs actuelles. :wink:

Pour le blocus je suis d'accord avec vous. Il fut un échec et participa au final à l’impopularité du régime. Mais il n'était pas condamné d’avance à mon avis. De toute façon je doute que l’Angleterre ai toléré un rival pouvant menacer, à terme, de lui disputer ses débouchés commerciaux dans le monde et en Europe.
Plus qu'une volonté systématiquement agressive de Napoléon ne faut il pas voir l'affrontement final de deux puissances se disputant la première place au soleil? Conflit accentué par les bouleversements occasionnés par la révolution française et aussi (il faut le dire) par l'ambition d'un homme.


De toute façon, la France et l'Angleterre se sont constamment affrontés depuis Louis XIV- Guerre de Succession d'Espagne, guerre de Louis XV, guerre en Amérique du nord et aux Indes- Les guerres de l'Empire sont la conclusion de cette longue séquence de rivalités politiques, coloniales, économiques, etc. Il était impensable dans la pensée Anglaise de laisser la France ou une quelconque autre puissance disposer d'une telle hégémonie sur le continent, qui menaçait à long terme ses intérêts notamment par le contrôle de la place d'Anvers.


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 Sujet du message : Re: 1814
Message Publié : 18 Mars 2014 21:28 
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Fustel de Coulanges
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gaete59 a écrit :
Veuillez m'excuser, j'ai pris cette interrogation comme une ordonnance à répondre. :oops:


Excuses acceptées.
Pour le reste, j'ai répondu sur ce fil :
viewtopic.php?f=55&t=35694&p=477320#p477320

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 Sujet du message : Re: 1814
Message Publié : 19 Mars 2014 8:50 
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Eginhard
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Lordblackadder a écrit :
De toute façon, la France et l'Angleterre se sont constamment affrontés depuis Louis XIV- Guerre de Succession d'Espagne, guerre de Louis XV, guerre en Amérique du nord et aux Indes- Les guerres de l'Empire sont la conclusion de cette longue séquence de rivalités politiques, coloniales, économiques, etc. Il était impensable dans la pensée Anglaise de laisser la France ou une quelconque autre puissance disposer d'une telle hégémonie sur le continent, qui menaçait à long terme ses intérêts notamment par le contrôle de la place d'Anvers.


Exact d'ailleurs la rupture du traité d'Amiens le prouve bien.

gaete59 a écrit :
Arrive un moment où "en enfants issus des Lumières", ces hommes se posent et réfléchissent. Pour certains ce sera trop tard (Lannes) : ils ne sont source d'aucune liberté puisqu'ils sont eux-mêmes entravés : on est loin des Lumières.
J'ai lu des historien(ne)s et dans le rédactionnel, je n'ai pas souvenir d'avoir trouvé des jugements avec qualificatifs dévalorisants. Evoquant le vocabulaire de Napoléon et ses opinions sur certains (très fluctuantes par ailleurs selon ses humeurs et autres...) l'Historien décrypte. Au XIXème la littérature abonde de mots à connotation militaire, boursouflés et redondants. C'est un mouvement de mode en littérature et comme tous les mouvements de mode, ceci est appelé à disparaitre.
Dans ces "traîtres", je ne vois que des hommes "estimant", "jugeant", "captant" un moment -qui pour eux est une chance à une époque où ce paramètre est exalté par Napoléon lui-même-. Je ne doute pas du courage. Que le moment choisi ne soit pas le meilleur -l'ennemi est à l'intérieur- montre combien ces hommes sont démunis. On leur a ôté toute notion de pensée rationnelle. En ceci ils sont le meilleur exemple de ce que peut produire un régime tel celui de l'Empire.


Lannes l'apprenti teinturier enfant des lumières ?
L'Empire embrigadant les esprits ?
Vous pensez que les maréchaux ont juste choisi le mauvais moment... ils ont uniquement eu peur de perdre ce qu'ils ont gagnés voilà tout n'y voyez pas un désir fou de liberté ou un malheureux hasard que cela se passe au moment ou ça va mal.


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 Sujet du message : Re: 1814
Message Publié : 19 Mars 2014 11:43 
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Polybe
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Est-il vrai qu'un maire ou quelqu'un de ce genre ait dit à Bonaparte en mars 1815 : "Pourquoi êtes-vous revenu ? Nous commencions à avoir la paix !".


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 Sujet du message : Re: 1814
Message Publié : 19 Mars 2014 12:31 
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Fustel de Coulanges
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Vous faites de toute évidence référence à ce qu’a confié, à Sainte-Hélène, Napoléon à Montholon (Récits de la captivité de l’Empereur Napoléon à Sainte-Hélène) :
« Le maire d'un village voisin, remarquant la faiblesse de mes moyens d'action, me dit : « Nous commencions à être heureux et tranquilles, vous allez tout troubler. » Je ne saurais dire combien ce discours me pénétra, et combien il me fit mal. »

Ressemblante, il y a cette proclamation faite, le 16 juillet 1815, par le maire de Lyon, à ces concitoyens :
« Lui seul [le Roi] peut nous faire encore une fois jouir de cette paix dont nous commencions à sentir les douceurs, et dont une désastreuse entreprise nous a privés depuis quatre mois. »

Les proclamations du comte de Fargue valsaient avec le vent…

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 Sujet du message : Re: 1814
Message Publié : 19 Mars 2014 13:28 
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Philippe de Commines
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Le bonapartiste a écrit :
Lannes l'apprenti teinturier enfant des lumières ?

Vous auriez pu taper plus fort : Murat et Augereau sont fils d'aubergiste et de domestique.
Voici l'exemple type qui me fait écrire qu'un bilan sur l'Empire est impossible.
Ce style de jugement ramenant la personne à une chose. Le renvoi aux origines avec une connotation péjorative.
Quoi ? Un enfant de teinturier capable de penser ? Et ceci est censé être un argument.
Ont-ils attendu Bonaparte pour entrer dans la carrière et embrasser les idéaux de la République ?

Citer :
L'Empire embrigadant les esprits ?

[... La mainmise sur la presse et l'imprimerie est un élément décisif qui renvoie non seulement à la Révolution ... depuis Richelieu, le contrôle du peuple passe par celui des imprimés. Dans le monde de la culture les théâtres sont surveillés -on n'y joue plus guère que des comédies- et les travaux de l'Institut le sont tout autant : de ce point de vue, le choix napoléonien est différend de celui des Montagnards qui avaient fait du théâtre une arme pédagogique et politique de première importance, de même qu'ils avaient encouragé la recherche savant en lui laissant une certaine liberté ... Avec l'avènement de l'Empire, le culte chrétien doit revêtir une dimension impériale. "Catéchisme" impérial (1806) imposé par décret à touts les diocèses : "Question : n'y a-t-il pas des motifs particuliers qui doivent plus fortement vous rattacher à Napoléon Ier notre empereur ? Réponse : Oui car il est celui que Dieu a suscité dans les circonstances difficiles pour rétablir le culte public de la religion sainte de nos pères et pour en être le protecteur. Il a ramené et conservé l'ordre public par sa sagesse profonde et active, il défend l'état par son bras puissant : il est devenu l'oint du Seigneur par la consécration qu'il a reçue du souverain pontife, chef de l'Eglise universelle..." ]. Imaginez l'impact sur les jeunes cervelles. Je vais faire un parallèle aussi gros que vos arguments : pour ce genre de chose -entre autres- un homme étant délégué à former une certaine jeunesse se retrouvera sur un banc et finira pendu. [... La propagande peut célébrer l'harmonie civile et l'enthouisiasme ... Elle peut aussi louer une sécurité inégalée (une grande part de la jeunesse est à ce moment là aux armées). Elle n'empêche pourtant pas qu'éclatent de nombreuses manifestations de mécontentement, connues essentiellement par les sources policières. Dictature et tyrannie, l'Etat bonapartiste en a les caractéristiques. Une certaine paix politique et sociale atteste de l'efficacité du système ... Au cours de la période, la tyrannie bonapartiste est devenue de plus en plus forte et globale : tel est le prix à payer pour l'illusion d'un Empire terminant la Révolution.]
- "Lumières et révolutions - 1715/1815" - T. Coquard - 2014

Concernant la barre du mérite : [... Sur le papier, tout citoyen méritant peut donc espérer un titre. Pour les plus humbles, la probabilité d'y parvenir est toutefois aussi faible que celle du simple grognard de devenir maréchal : les fils de compagnons, d'ouvriers et de domestiques représentent à peine plus de 1% du total des titrés ; et ceux qui sont issus des "classes populaires", moins de 20 % -la bourgeoisie se taillant la part du lion et même davantage-. ] Normal d'avoir envie de s'embourgeoiser tout est fait pour... [... On ne s'en étonnera guère : l'empereur réserve les titres à ceux qui le servent ou à ceux qui peuvent avoir une influence sur leurs concitoyens. Les élites n'existent pas en tant que telles mais uniquement au service du souverain ... A côté de la légion d'honneur et des titres, Napoléon confie aussi la structuration sociale à des sous-groupes aux contours plus lâches comme la franc-maçonnerie ou la "notabilité" fondée sur la propriété. Cette fois on s'écarte du mérite ... Ce critère de sélection n'en est pas moins au coeur du "système" napoléonien. ] (T. Lentz)

[... "La nation après Iéna est devenue la plus barbare de l'Europe relativement au service des hôpitaux ; l'armée sous ce rapport est au-dessous de celle de tous nos voisins et les Cosaques valent mieux que nous envers leurs blessés" (Napoléon). Et d'accuser son administration sanitaire d'aigrefins ... Il n'y mit jamais l'ordre qu'il savait imposer ailleurs. Les récits de soldats regorgent de blessés empilés dans des fourgons ... sous le soleil ... dans le froid. Pour ceux qui arrivent à l'hôpital ... C'est la paille pourrie de vermine, des aides-chirurgiens au mieux incompétents, au pis détrousseurs de ceux qui ne sont pas encore des cadavres ... Le système mis en place veut que les troupes vivent sur le terrains ... mais encore faut-il que les régions envahies soient riches ... ce ne sera le cas ni en Pologne ni en Russie ni en Espage. Sur les 11 000 hommes qui ne reviendront pas de la Péninsule, la moitié sont morts dans les hôpitaux ... 90 % des disparus de la Grande Armée ne sont pas morts au champ d'honneur mais dans les hôpitaux ou en captivité...].
- "Napoléon et la folie espagnole" - F. Malye - 2007

Le Consul puis l'Empereur saura pourtant lever taxes et impôts "pour l'Armée". Reprenez le rejet des conscriptions et vous verrez que "l'embrigadement" ne se fait pas simplement au niveau de la pensée.

Citer :
ils ont uniquement eu peur de perdre ce qu'ils ont gagnés voilà tout n'y voyez pas un désir fou de liberté ou un malheureux hasard que cela se passe au moment ou ça va mal.

Je vous accorde que le voir ainsi est beaucoup plus aisé, ne demande aucune argumentation. Un moins, c'est la conclusion la plus éculée, genre lieu commun. Et quand bien même, j'ose trouver qu'ils avaient beaucoup donné de leur personne et ce qui a été une récompense, devient vite une entrave avec le "système" napoléonien. Combien de ses hommes ont profité des généreux dons impériaux et sur combien de temps ?
Vous avez peut être raison, lorsque l'on est fils d'aubergiste, de domestique, de teinturier, de boulanger : on peut manquer cruellement de discernement. Mais comme nul n'est obligé de mourir idiot, il faut croire que ces hommes ont été frappés par le bon sens. Un qui peut être taxé de tout sauf d'imbécile -Talleyrand- comprendra vite où va la France. Je songe à la réponse de Tulard lorqu'il lui est demandé ce qu'il admire et déteste le plus chez Napoléon Bonaparte :
"J'insiste sur le "Mémorial de Sainte Hélène", un oeuvre géniale de propagande. Rien ne manque : la gloire militaire, le martyre, le message révolutionnaire. Sans cette oeuvre, Napoléon serait resté Attila ou Néron ! Je n'aime pas son rapport aux femmes ... Je vais vous faire un aveu : dans l'histoire napoléonienne, ce sont Fouché et Talleyrand qui me fascinent ... sans eux je me serais peut être moins intéressé à lui ... Il a manipulé l'Europe sans le consentement des peuples : c'est d'autant plus absurde qu'il était passé maître dans l'art du référendum grâce à une communication excellente ... Son esprit de conquête avec son cortège de morts, qui le laissait assez indifférent lui a terriblement nui. Son autre grande faute est de ne pas avoir constitué une marine. Il a perdu contre l'Angleterre à cause de cela."
Pour les laudations, je vous laisse la main.

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"... Et si je te semble avoir agi follement, peut-être suis-je accusée de folie par un insensé." (Sophocle)


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 Sujet du message : Re: 1814
Message Publié : 19 Mars 2014 13:34 
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Philippe de Commines
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Lordblackadder a écrit :
De toute façon, la France et l'Angleterre se sont constamment affrontés depuis Louis XIV

Depuis bien avant... On peut remonter bien avant, on peut même estimer qu'avec Guillaume le Conquérant, c'était déjà le début du rififi... lol

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 Sujet du message : Re: 1814
Message Publié : 19 Mars 2014 13:44 
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Philippe de Commines
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Drouet Cyril a écrit :
Les proclamations du comte de Fargue valsaient avec le vent…

Hors les hommes et la versatilité bien française, je sais que vous n'êtes pas sans méconnaître ce que ces Cent jours coûteront à la France -dans tous les sens du terme-.
Sans compter le mal que se fait Napoléon -mais comme l'homme est fin, j'en arrive à penser que tout était bien calculé-. Rester maître d'un rocher c'est partir de rien et arriver à rien... Finir captif, ceci est tout autre chose : la France a toujours aimé le style épopée et les retournements, Sainte Hélène mais on touche au divin... Quelle rédemption ! Cependant la France va devoir se dépatouiller avec une autre donne. Déjà Alexandre Ier reverra sa copie, c'est dire de ce que va augurer la copie des autres.

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 Sujet du message : Re: 1814
Message Publié : 19 Mars 2014 14:12 
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De toute façon, il y a quelque chose d’irréel dans le vol de l'Aigle... Un homme, parti détesté en 1814, arrive avec une poignée d'hommes à faire crouler en quelques jours un régime soutenu par toute l'Europe et toutes les bonnes raisons du monde... Certes Louis XVII, ce cochon de bourbon, avait réussi par ses maladresses à liguer pratiquement tout le monde contre lui, et à inquiéter tous les anciens maréchaux d'Empire qui avaient peur de perdre beaucoup dans la nouvelle configuration politique...

Mais le succès du Vol de l'Aigle reste tout de même un mystère, un de ce moments où l'Histoire bascule dans un sens curieux... Cela n'aurait jamais du arriver, mais c'est quand même arrivé...


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 Sujet du message : Re: 1814
Message Publié : 19 Mars 2014 14:20 
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Eginhard
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gaete59 a écrit :
Je vous accorde que le voir ainsi est beaucoup plus aisé, ne demande aucune argumentation. Un moins, c'est la conclusion la plus éculée, genre lieu commun. Et quand bien même, j'ose trouver qu'ils avaient beaucoup donné de leur personne et ce qui a été une récompense, devient vite une entrave avec le "système" napoléonien. Combien de ses hommes ont profité des généreux dons impériaux et sur combien de temps ?
Vous avez peut être raison, lorsque l'on est fils d'aubergiste, de domestique, de teinturier, de boulanger : on peut manquer cruellement de discernement. Mais comme nul n'est obligé de mourir idiot, il faut croire que ces hommes ont été frappés par le bon sens

gaete59 a écrit :
Vous auriez pu taper plus fort : Murat et Augereau sont fils d'aubergiste et de domestique.
Voici l'exemple type qui me fait écrire qu'un bilan sur l'Empire est impossible.
Ce style de jugement ramenant la personne à une chose. Le renvoi aux origines avec une connotation péjorative.
Quoi ? Un enfant de teinturier capable de penser ? Et ceci est censé être un argument.
Ont-ils attendu Bonaparte pour entrer dans la carrière et embrasser les idéaux de la République ?



Pourquoi donc seul ceux qui embrasse les idéaux des lumières sont capables de penser ? Lannes, Murat, Augereau, Ney...tous pensent librement mais il faut admettre que l'Empire (Napoléon) leur a octroyé des richesses et des titres jamais vu auparavant, et lorsque tout cet avancement fût dangereusement remis en cause, les principaux bénéficiaires ont voulut conserver cela, c'est humain je ne me permettrai pas de jugement moral.
L'Empereur est dans un tout autre état d'esprit, il n'a pas de fortune personnelle puisque "l'Etat c'est Lui", d'ou l'assymétrie d'engagement. Lui met tout dans la balance alors qu'eux (les maréchaux) disent "stop".
Peut-être que c'est un lieu commun mais je préfère cela qu'a des théorie farfelues, "tout d'un coup ils se reveillent de 15 ans de tyrannie...", vous les pensez à ce point stupide ? S'ils avaient voulu ne pas participer aux campagnes de l'Empereur ils le pouvaient, il n'y avait pas de commissaire politique derrière eux avec un fusil 1777. Bizarre qu'en 1815 (pendant les cents-jours), tous ces opprimés aillent ce jeter dans les bras du tyran, véritable syndrôme de Stockholm avant l'heure.

Je répondrais sur les autres sujet plus tard, je suis en désaccord total surtout pour la chirurgie dans l'armée ! concernant la méritocratie vous avez raison.


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 Sujet du message : Re: 1814
Message Publié : 19 Mars 2014 14:35 
Le bonapartiste a écrit :
Bizarre qu'en 1815 (pendant les cents-jours), tous ces opprimés aillent ce jeter dans les bras du tyran, véritable syndrôme de Stockholm avant l'heure.
A quelques exceptions près quand même, Masséna, Macdonald, Marmont, Oudinot... il est vrai que ça confirme que les autres auraient pu refuser.


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 Sujet du message : Re: 1814
Message Publié : 19 Mars 2014 14:35 
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Fustel de Coulanges
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gaete59 a écrit :
Drouet Cyril a écrit :
Les proclamations du comte de Fargue valsaient avec le vent…

Hors les hommes et la versatilité bien française,


Napoléon ne disait-il pas à propos des Français : « Ce sont de vraies girouettes au gré des vents » (mémorial de Sainte-Hélène) ou encore à propos de la France : « La nation française n'a pas de caractère, elle ne fait tout que par mode. Aujourd'hui ils sont d'un parti et demain d'un autre, en disant qu'ils ont toujours été de ce dernier. »(Gourgaud, Journal de Sainte-Hélène) ?

Proclamation du comte de Fargue, maire de Lyon, 7 mars 1815 :
« Habitants de Lyon !
Bonaparte violant son serment, vient de quitter l'Ile d'Elbe, et a débarqué sur les rives de la Provence le 1er de ce mois, accompagné de quelques Français égarés et d'une poignée de déserteurs, la lie de toutes les nations étrangères.
Aveugle instrument des ennemis de la France, quel est son espoir ? A-t-il pu croire que son apparition sur un territoire devenu à jamais pour lui une terre étrangère, suffirait pour troubler cette harmonie, cette paix, cette heureuse tranquillité dont la France, depuis sa retraite, goûtait le charme, sous l'égide d'un gouvernement paternel et légitime ?
Que peut, en effet, le délire d'un homme ? Que pourrait même une armée contre l'autorité d'un souverain révéré, d'un roi dont la puissance repose sur les droits les plus sacrés, et plus encore sur un sentiment inaltérable, l'amour de ses sujets; d'un roi enfin dont la France apprécie chaque jour la profonde sagesse ?
Habitants de Lyon ! vous donnerez dans cette circonstance, à ce monarque adoré, de nouvelles preuves de cet amour, de ce dévouement, et de cette fidélité qui, au milieu de nos orages, firent votre gloire et excitèrent l'admiration de l'Europe entière. Vous comparerez le bonheur, le repos et la tranquillité dont vous jouissez depuis neuf mois avec les inquiétudes, les angoisses auxquelles vous étiez livrés; avec les sacrifices de toute espèce que l'on exigeait de vous à chaque instant pendant les années précédentes, et vous apprécierez la différence.
Vous vous rappellerez avec orgueil cette courageuse résistance que vous apportâtes à défendre le trône contre des factieux, et vous et vos enfants serez encore une fois dignes de cette belle réputation que votre intrépidité attacha au nom lyonnais.
Citoyens de toutes les classes, soyez sourds aux insinuations perfides que des agitateurs pourraient chercher à semer parmi vous; restez tranquilles, vos magistrats veillent, reposez-vous sur leurs soins et sur leur vigilance.
Et vous, braves gardes nationaux, dont la cité ne peut oublier les éminents services, acquérez de nouveaux droits à la reconnaissance de vos concitoyens, qui vous est due à tant de titres.
Que l'union la plus intime règne parmi vous; que tout ferment de discorde soit éloigné; que tous vos efforts n'aient pour but que le maintien du bon ordre , qu'un seul sentiment vous anime, l'amour du Roi et de la Patrie.
Fidèles à l'honneur, vos magistrats seront toujours à votre tête; ils fondent cette confiance sur le bon esprit qui, dans toutes les circonstances, vous a constamment dirigés. »


Proclamation du comte de Fargue , maire de Lyon, 7 mars 1815 :
« Habitants de la ville de Lyon !
Napoléon revient dans cette cité dont il effaça les ruines dont il releva les édifices; dont il protégea le commerce et les arts ! Il y retrouve, à chaque pas, des monuments de sa munificence ; sur le champ de bataille comme dans ses palais, toujours il veilla sur vos intérêts les plus chers ; toujours vos manufactures obtinrent des marques de sa généreuse sollicitude.
Habitants de Lyon ! Vous revoyez dans Napoléon celui qui vint, en l'an VIII, arracher notre belle patrie aux horreurs de l'anarchie qui la dévorait ; qui, conduisant toujours nos phalanges à la victoire, éleva au plus haut degré la gloire des armes et du nom français ; qui, joignant au titre de grand capitaine, celui de législateur, donna à la France ces lois bienfaisantes et tutélaires dont chaque jour elle apprécie les avantages.
Citoyens de toutes les classes, au milieu des transports qui vous animent, ne perdez pas de vue le maintien de l'ordre et de la tranquillité. C'est le plus sûr moyen d'obtenir qu'il daigne vous continuer cette bienveillance particulière, dont il vous multiplia tant de fois les gages. »

Proclamation du comte de Fargue, maire de Lyon, 16 juillet 1815 :
« Le Roi est rendu à la France. Médiateur respecté et bienfaisant, lui seul peut désarmer les souverains de l'Europe, réunis pour venger une funeste infraction au traité de Paris ; lui seul peut nous faire encore une fois jouir de cette paix dont nous commencions à sentir les douceurs, et dont une désastreuse entreprise nous à privés depuis quatre mois.
Lyonnais, la volonté du Roi me rend l'exercice des fonctions paternelles qu'il avait confiées à mon zèle. Heureux d'avoir pu, dans des jours non moins critiques, vous donner quelques preuves de mon dévouement, j'ai accepté, sans hésiter, la tâche qui m'est imposée. Rétablir le calme dans votre cité, y ramener l'ordre et l'union: voilà mes premières, mes plus importantes occupations. Je consacrerai tous mes soins, j’emploierai tous mes efforts pour atteindre ce but ; et je me plais à trouver en vous-mêmes l’assurance d'y parvenir.
Habitants de cette intéressante cité, le cœur généreux de S. M. vous est ouvert. Vous savez quelle est sa clémence ; sa bonté vous est connue. Soyez certains que le premier, que le plus doux de mes devoirs a été et sera toujours de me conformer fidèlement à ses intentions bienfaisantes.
Il ne dépend donc que de vous seuls, que mes vœux les plus chers soient accomplis. Ralliez-vous sincèrement autour de vos magistrats, écoutez leur voix fidèle ; ils vous parlent de vos véritables intérêts.
Quelle qu'ait été, quelle que soit encore l'opinion de quelques-uns d'entre vous, confondons nos sentiment, n'ayons qu'un même désir, un seul but : la prospérité commune, le salut de tous.
Les événements de la guerre (triste fruit d'une trame odieuse qui a jeté l'alarme dans toute l’Europe) ont ramené les armées étrangères jusque dans vos murs, et au sein même de la capitale. Quoiqu'elles n'y viennent point en ennemies, vous aurez à supporter de nouvelles charges qui vous coûteront de nouveaux sacrifices. Vous les ferez avec résignation; ce seront les derniers.
Vous éviterez avec soin tout ce qui pourrait exciter la moindre discorde, occasionner la moindre mésintelligence entre vous et les troupes alliées.
Tout citoyen paisible sera efficacement protégé, tout perturbateur du repos public sera promptement et sévèrement puni.
Garde nationale, qui avez pour premier chez l'auguste frère de notre Roi, et pour premier devoir le soin de veiller avec nous pour l’ordre et la tranquillité de cette ville; redoublez de zèle et d'ardeur ; achevez l'ouvrage que vous avez si bien commencé, servez un Roi sage et éclairé, qui veut et qui peut seul faire notre bonheur ; restez toujours fidèles à votre institution, au drapeau de vos ancêtres. Votre gloire l'exige aussi bien que l'intérêt de la patrie. Nous ne devons plus avoir qu'un but, l'honneur et le salut de la France ; plus qu'un cri de ralliement :
Vive le Roi ! »

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Message Publié : 19 Mars 2014 14:41 
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Lordblackadder a écrit :
Certes Louis XVII(I), ce cochon de bourbon


Hum... Pour rétablir la balance, faut-il à chaque fois que l'on parle de l'Empereur, dire "Napoléon, ce gros cochon chinois" ? :rool:


Témoignage de Doveton, à Sainte-Hélène, "Il paraissait aussi gras et aussi rond qu’un cochon de la Chine"

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 Sujet du message : Re: 1814
Message Publié : 19 Mars 2014 14:55 
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Drouet Cyril a écrit :
Lordblackadder a écrit :
Certes Louis XVII(I), ce cochon de bourbon


Hum... Pour rétablir la balance, faut-il à chaque fois que l'on parle de l'Empereur, dire "Napoléon, ce gros cochon chinois" ? :rool:


Témoignage de Doveton, à Sainte-Hélène, "Il paraissait aussi gras et aussi rond qu’un cochon de la Chine"


Il s'agit plutôt d'une généralité sur les Bourbons " cochons, de père en fils ".
J'aurais pu l'appeler Louis Capet, mais on l'aurait confondu avec son frère ainé.


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Message Publié : 19 Mars 2014 15:04 
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Fustel de Coulanges
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Porte ouverte donc à tous les noms d’oiseaux d’époque, l’usurpateur, l’antéchrist, Boney, la Bête de l’Apocalypse, le singe corse, le ver corse, le tigre corse, la sauterelle corse, le renard corse, le crapaud corse,… sans oublier le cochon chinois…

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" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)


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