Que sait-on de l'origine de l'inimitié entre Davout et Durutte ?

Cultivé, d'une haute valeur morale, d'une grande droiture, intelligent et talentueux mais timide, très soucieux de préserver ses hommes, et surtout honnête, désintéressé, loyal, intègre et trop modeste, Durutte, le "brave petit général borgne" avait décidément tout pour vraiment déplaire à Davout !

D'où tenez-vous toutes ces informations, quelles en sont les références, les sources ?

D'après ce qu'en dit la courte biographie "Précis de la vie militaire du lieutenant général comte François Durutte", Davout provoqua la disgrâce de Durutte qui servait sous son commandement au camp de Bruges en présentant ce dernier comme l'ami de Moreau et de Pichegru. En amont de l'affaire, l'auteur, mais sans donner malheureusement plus de détails, évoque de "fâcheux démêlés" qui "désunirent" les deux hommes.

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" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)

Toi, Durutte, l'on aime à citer ta droiture

Outre l'ouvrage cité ci dessus, il existe plusieurs plaquettes comme celle du Capitaine Michaud, également une Galerie des grandes figures douaisiennes ainsi que Le tombeau du général Durutte par le sergent Lanclou, octobre 1837, Ypres

Il est probable que l'irascible et envieux Davout eût peur que les succès de Durutte lui portassent ombrage. Il fut d'une grande injustice avec lui, l'accusant de ne l'avoir que mollement soutenu devant Saint-Amand et l'a dénoncé comme royaliste à Napoléon.
S'il est vrai que Durutte était un ami de Moreau, sa loyauté ne peut être mise en cause :
"il n'a servi que la France" est-il inscrit sur sa tombe.
Que ce soit Amsterdam, Berlin ou Metz, il a laissé le souvenir d'un homme droit et apprécié par la population des villes dont il fut gouverneur. Il défendit héroïquement Metz.
Pourtant l'Histoire ne lui a jamais rendu justice.

Merci de toutes ces références.

ilola, pouvez-vous me contacter en MP ? Merci.

Quelles sont les sources primaires démontrant que Davout est bien à la base de la disgrâce de Durutte ?

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" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)

C'est ce que j'aimerais savoir... Surtout le pourquoi ?

On peut consulter le dossier militaire du général Durutte aux archives de Vincennes.

En somme, faute de sources primaires, le doute persiste sur la responsabilité de Davout dans la disgrâce de Durutte.

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" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)

Le siège de Metz en 1814, un excellent ouvrage de Jacques Le Coustumier (Nouveau Monde editions) qui donne beaucoup d'éléments biographiques sur Durutte.
Effectivement, l'auteur n'évoque nullement Davout dans la disgrâce du "petit brave" et en impute l'origine qu'à l'Empereur...
Cependant, plusieurs ouvrages évoquent la "féroce inimitié" entre les deux hommes. Quid ?

Concernant la disgrâce de Durutte en 1804, on ne retrouve rien dans la correspondance de Davout. J’aurais tendance à dire au contraire.
Le 14 février, Bonaparte écrivait à Davout :
« Nous avons découvert ici une trame ourdie avec beaucoup de mystère. Georges et une trentaine de brigands de sa bande étaient cachés à Paris depuis plusieurs mois. Pichegru était avec eux depuis quinze jours. Une partie est arrêtée; on est à la poursuite de l'autre partie. Leur ligne de communication de Paris au Tréport est saisie, et il y a quelque probabilité d'avoir dans les mains Pichegru et Georges. D'autres individus sont évidemment compromis. J'attends que cela s'éclaircisse davantage pour en faire une sévère justice. On m'assure qu'il y a dans votre armée quelques officiers du 1er régiment de chasseurs qui nourrissent des sentiments de faction. Il y en a qui prétendent même que le colonel [Montbrun] est un homme sur lequel le Gouvernement ne doit pas exclusivement compter. »

Le 23 février, Davout, dans le cadre de cette affaire, écrivit ces mots au Premier Consul :
« Le général Durutte et les colonels de cavalerie m’ont fait passer des lettres sur le dernier attentat contre votre personne, dans le même esprit que celles que j’aie eu l’honneur de vous adresser le 1er ventôse [20 février 1804]. »

Et quel était l’esprit de ces lettres ? Davout dit ceci (lettre à Bonaparte, 20 février 1804) :
« Les généraux et les colonels m’ont demandé en leur nom et en celui leurs troupes mon agrément pour vous réitérer en cette circonstance les assurances de leur dévouement et de leur fidélité ; je vous les adresse, elles sont spontanées et nullement le fruit d’aucune espèce de sollicitation. »

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" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)

disgrétion: Durutte est gravement bléssé à Waterloo ;la selle du cheval récupérée sur le champ de bataille est exposée au musée de Bruxelles(taches de sang encore visibles).Un ami a reconstitué un harnachement à partir de ce modéle (bel ouvrage)