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Message Publié : 04 Sep 2014 13:35 
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Hérodote
Hérodote

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Les causes des guerres de la révolution et de l'empire se trouvent dans la peur de la contagion de la révolution francaise de 1789 éprouvée par les souverains europeens.


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Message Publié : 04 Sep 2014 15:32 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
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Lentz dans son tome III de sa Nouvelle Histoire du Premier Empire (La France et l'Europe de Napoléon 1804-1814) aborde la question :

"Ramener le phénomène des guerres napoléoniennes à un combat entre des idéologies apparaît insuffisant […] On pourrait fournir ainsi mille exemple de l'insuffisance de l'explication purement idéologique aux conflits des années 1792-1815. Sans être totalement exclue, cette explication doit trouver sa place dans un ensemble plus complexe, tenant compte de la géopolitique, de l'histoire et de l'économie."

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" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)


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Message Publié : 04 Sep 2014 17:44 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

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L'Angleterre de Pitt et consorts ne pouvait pas supporter l'idée d'une France forte et donc concurrente à ses portes,incluant les Pays Bas autrichiens.Cet ensemble comme Carthage devait être détruit à tout prix.Cette politique fut même initiée à mon sens avant 1789.Que des agents anglais aient mis la main à la pâte pour briser l'échine de Louis XVI ne me surprendrait guère.....


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Message Publié : 04 Sep 2014 18:58 
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Salluste
Salluste

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Il me semble que votre question en appelle une autre: les guerres de la Révolution et celles de l'Empire doivent-elles être traitées comme un tout?


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Message Publié : 04 Sep 2014 19:03 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
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Amiens n'est qu'une trêve au sein d'un conflit né en 1792 (mais aux racines plus anciennes) et ne s'achevant qu'avec la chute de l'Empire.

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Message Publié : 05 Sep 2014 6:42 
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Eginhard
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gogol a écrit :
Les causes des guerres de la révolution et de l'empire se trouvent dans la peur de la contagion de la révolution francaise de 1789 éprouvée par les souverains europeens.


En un mot : non.

La dernière fois que vous aviez lancé ce sujet, vous étiez plus consistant (mais pas plus pertinent pour autant) :

gogol a écrit :
Les causes des guerres de la Révolution et de l'Empire se trouvent dans les erreurs de l'Assemblée nationale constituante francaise de 1789. Celle ci est d'avoir omis d'instaurer une véritable monarchie à l'anglaise faisant des concessions tant à l'aristocratie qu'à la bourgeoisie. Ce sera le cas avec la charte constitutionnelle du 4 juin 1814 octroyée par Louis XVIII qui sera suivie par les premières elections libres et pluralistes de notre histoire en aout 1815 qui feront naitre la chambre introuvable composée en forte majorite d'ultraroyalistes. En 1830, elle sera composée de liberaux faisant passer le pouvoir politique des mains de l'aristocratie dans celles de la bourgeoisie. De 1792 à 1815, plus d'un million de morts dans les rangs de l'armée francaise ce qui fera perdre définitivement à la France sa suprématie militaire Parmi les causes de la guerre civile en France entre 1789 et 1799 est la constitution civile du clergé qui fera rompre totalement les liens entre l'Eglise de France et le Saint-siège. L'élection des pretres et des eveques par les fidèles est considérée par les catholiques comme un sacrilège. De plus le calendrier républicain supprimera toutes les fetes religieuses. Bonaparte le 15 juillet 1801 rétablira le libre exercice du culte catholique ainsi que celui des protestants, des orthodoxes et des juifs.


Je ne ferai même pas l'effort d'ouvrir une discussion à partir de tels prémisses : il suffit de regarder l'historique de vos messages pour voir que vous vous contentez de temps en temps de lancer un sujet vaguement polémique sur les causes de tel ou tel événement, pour laisser les gens discuter de vos propositions sans plus intervenir. Ce n'est pas une manière de faire, à mon avis.

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"Le génie mériterait les chaînes s'il favorisait les crimes des tyrans"


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Message Publié : 05 Sep 2014 17:05 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
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Jefferson a écrit :
gogol a écrit :
Les causes des guerres de la révolution et de l'empire se trouvent dans la peur de la contagion de la révolution francaise de 1789 éprouvée par les souverains europeens.


En un mot : non.


Comme le dit justement Lentz "Ramener le phénomène des guerres napoléoniennes à un combat entre des idéologies apparaît insuffisant". S'il ne faut pas sombrer dans la caricature, il ne faut pas en effet pour autant balayer complètement cette facette du problème qui se présente comme un élément de compréhension, parmi d'autres, des guerres révolutionnaires puis de l'Empire.

Des décrets comme ceux des 19 novembre et des 15-17 décembre 1792 avaient quand même de quoi effayer bien des monarchies :
« La Convention nationale déclare, au nom de la nation française, qu'elle accordera fraternité et secours à tous les peuples qui voudront recouvrer leur liberté, et charge le pouvoir exécutif de donner aux généraux les ordres nécessaires pour porter secours à ces peuples, et défendre les citoyens qui auraient été vexés, ou qui pourraient l'être pour la cause de la liberté.
La Convention nationale décrète que le pouvoir exécutif donnera ordre aux généraux de la République française de faire imprimer et proclamer le décret préçédent, en diverses langues, dans toutes les contrées qu'ils parcourront avec les armées de la République. »

« Art. 1er. Dans les pays qui sont ou seront occupés par les armées de la République , les généraux proclameront surle-champ, au nom de la nation française, la souveraineté du peuple, la suppression de toutes les autorités établies, des impôts ou contributions existants, l'abolition de la dime, de la féodalité, des droits seigneuriaux, tant féodaux que censuels, fixes ou casuels, des banalités, de la servitude réelle et personnelle, des priviléges de chasse et de pêche, des corvées, de la noblesse, et généralement de tous les priviléges.
[...]
11. La nation française déclare qu'elle traitera comme ennemi le peuple qui, refusant la liberté et l'égalité, ou y renonçant, voudrait conserver, rappeler ou traiter avec le prince et les castes privilégiées ; elle promet et s'engage de ne souscrire aucun traité, et de ne poser les armes qu'après l'affermissement de la souveraineté et de l'indépendance du peuple sur le territoire duquel les troupes de la République sont entrées, qui aura adopté les principes de l'égalité, et établi un gouvernement libre et populaire.
12. Le conseil exécutif enverra le présent décret par des courriers extraordinaires à tous les généraux , et prendra les mesures nécessaires pour en assurer l'exécution.
Le peuple français au peuple...
Frères et amis , nous avons conquis la liberté, et nous la maintiendrons. Nous offrons de vous faire jouir de ce bien inestimable qui nous a toujours appartenu, et que nos oppresseurs n'ont pu vous ravir sans crime.
Nous avons chassé vos tyrans: montrez-vous hommes libres, et nous vous garantirons de leur vengeance, de leurs projets et de leur retour.
Dès ce moment, la nation française proclame la souveraineté du peuple, la suppression de toutes les autorités civiles et militaires qui vous ont gouvernés jusqu'à ce jour, et de tous les impôts que vous supportez, sous quelque forme qu'ils existent; l'abolition de la dime, de la féodalité, des droits seigneuriaux, tant féodaux que censuels, fixes ou casuels,
des banalités, de la servitude réelle et personnelle, des priviléges de chasse et de pêche, des corvées, de la gabelle, des péages, des octrois, et généralement de toute espèce de contributions dont vous avez été chargés par vos usurpateurs ; elle proclame aussi l'abolition parmi vous de toute corporation nobilière, sacerdotale et autres, de toutes les prérogatives et priviléges contraires à l'égalité. Vous êtes, dès ce moment, frères et amis, tous citoyens, tous égaux en droits, et tous appelés également à gouverner, à servir et défendre votre patrie.
Formez-vous sur-le-champ en assemblées primaires ou de communes, hâtezvous d'établir vos administrations et justices provisoires[...]. Les agents de la République française se concerteront avec vous, pour assurer votre bonheur et la fraternité qui doit exister désormais entre nous. »


En Angleterre, au début de l'année 1800, quand la question de la paix fut évoquée avec la France Consulaire, ces décrets furent logiquement rappelés.
On peut à ce sujet évoquer le discours tenu par Pitt, le 3 février, et dont voici quelques extraits :
« Je regarde bien certainement la révolution française comme l'épreuve la plus cruelle que la Providence ait jamais infligée à aucun peuple sur la terre; [...] j'aime à reconnaître [que l'Angleterre] a opposé une barrière impénétrable aux progrès de ces principes odieux, et est peut-être destiné à devenir l'instrument qui doit délivrer le monde entier des misères et des crimes qui le menacent.
[...]
[Le décret du 15 décembre 1792] est une véritable déclaration de guerre à tous les Gouvernements civilisés.
[...]
L'esprit inquiet et jaloux de la révolution française recherche dans tous les coins de l'Europe, et dans le Monde entier, ce qui peut être pour elle un objet de pillage et d'usurpation; rien n'est à dédaigner pour son ambition, rien ne doit être négligé par sa rapacité.
[...]
Ne reconnaît-on pas le système que j'ai dénoncé , un agrandissement perpétuel du pouvoir, et l'esprit d'insurrection dirigé contre les institutions civiles et religieuses de tous les pays ! enfin, l'esprit révolutionnaire ?
Cet esprit ne fera qu'augmenter jusqu'à l'instant où arrivera sa destruction totale. Fort de sa propre force, confiant dans l'exécution des moyens qu'il emploie, il ne s'abat pas dans les revers, et reste toujours croissant dans tous les périodes. Il a été le même sous Brissot comme sous Robespierre, sous Tallien comme sous Rewbell et Barras, mais jamais sous aucun de ces directeurs comme sous Bonaparte, en qui, maintenant, tous les pouvoirs sont réunis.
Et que l'on ne dise pas ici que c'est l'effet du hasard et des circonstances. Non, c'est l'alliance au contraire des plus horribles principes aux plus horribles moyens, jetés par la malédiction sur l'Europe entière. Jamais nous ne devons perdre de vue cette pensée; et comme je l'ai dit déjà dans cette Chambre, la France doit un jour demander pardon à Dieu et aux hommes d'avoir créé le moyen, sans exemple avant, de détruire tous les gouvernements de l'Europe.
Son premier principe a été d'armer le pauvre contre le riche, en lui donnant l'appât des propriétés, et lui offrant un faux système d'égalité; de renverser toutes les richesses du pays pour en faire le but d'un pillage sur lequel a été fondé un nouveau plan de finances: cela a été accompagné d'un esprit de prosélytisme qui s'est répandu sur toutes les nations de la terre, lequel, en s'appliquant à toutes les circonstances et à toutes les situations, promet aux nations injuriées le redresèment de leurs torts et une juste égalité de droits. C'est avec ces promesses que les fondateurs de cette liberté révolutionnaire se sont présentés à ceux qui vivent sous le code féodal de l'empire germanique, aux divers Etatsd'Italie, à l'ancienne république de Hollande, comme à la nouvelle de l'Amérique; aux catholiques d'Irlande qu'ils ont flatté de les délivrer de l'usurpation protestante; aux protestants de la Suisse à qui ils ont promis de les retirer du joug de Rome; enfin, jusqu'aux Musulmans d'Egypte qu'ils se sont engagés de délivrer des persécutions chrétiennes.
Ils ont osé même se présenter aux habitanst de la Grande-Bretagne, et prêcher contre la perfection de la liberté dont ceux-ci jouissent, et qui les rend, à de si justes titres, attachés à leur constitution, par habitude, par raison, et par expérience.
Rien ne peut excuser ces principes, et c'est cependant ainsi que la révolution française s'est avancée dans l'Europe, armée de terreur et de discorde. Toutes les nations en ont été les unes témoins, les autres victimes, et c'est à ce point, qu'on semble encore mettre en question, que l'on s'arrête pour demander si nous composerons avec un tel danger, tandis que nous avons encore le moyen d'y résister en continuant la guerre, tandis que l'esprit national n'est pas encore abattu, et tandis que nous pouvons encore obtenir pour cette cause une coopération en Europe.
J'aurais pu, Monsieur, rendre l'horrible tableau que j'ai esquissé mille fois plus effrayant, en faisant connaître encore plus la vérité, mais il doit suffire, ce me semble, pour déterminer à ne pas accepter une sécurité précaire; contre un danger si imminent.
[...]
L'on m'a demandé dans cette séance: croyez-vous pouvoir imposer à la France l'obligation de rétablir la monarchie contre le vœu de la nation ?
Jamais je n'y ai pensé ; jamais je ne l'ai espéré : j'ai pensé, j'ai désiré, j'ai espéré que le temps pourrait, avec le secours des armées alliées, contenir les forces françaises dans leurs limites, et donner occasion aux habitans de la France de réfléchir à ce qui est de leur plus grand intérêt.Déjà nous connaissons la disposition d'une grande partie de ce peuple; depuis le commencement de la révolution, les provincesde l'Ouest, dévastées, ravagées, ont néanmoins montré obstinément leur désir de conserver leurs lois, leur religion. Il existe des preuves de zèle à cet égard, pour la même cause. Si donc nous ne pouvons pas douter de leur persévérance dans ces principes; si tout nous porte à croire que d'autres provinces partagent ces désirs; si chacun des partis paraît fatigué de tant de changement opérés depuis la révolution; si la question n'est plus entre la monarchie et ce qu'on nomme la liberté, mais entre les princes héréditaires et un tyran militaire, un usurpateur étranger; si enfin l'armée de cet usurpateur se trouve forcée de laisser prononcer le vœu des habitanst, quelle raison aurions-nous de dire que le rétablissement de la monarchie est impossible ?
[...]
Quant à la question de savoir si l'ancienne monarchie peut être rétablie en France, je crois convenable d'y répondre en peu de mots. Peut-on mettre en question s'il ne serait pas important pour nous aussi bien que pour le reste de l'Europe, que le trône de France fût occupé par un Bourbon, au lieu de l'usurpateur dont j'ai développé la conduite et les principes ? Pouvons-nous regarder comme une chose heureuse la loterie révolutionnaire qui s'établit d'une manière fixe ? et n'est-ce donc rien que de voir un système se fonder, qui va sanctionner le transfert des propriétés des anciens propriétaires aux nouveaux, et qui donnera l'exemple le plus terrible de l'injustice et de la force révolutionnaires, établies contré toutes les puissances de l'Europe ?
Dans l'état de misère où est la France, elle ne peut, à moins d'employer encore le système de pillage révolutionnaire, subvenir aux besoins d'un état de paix. Supposons que l'héritier de la maison de Bourbon soit réinstallé sur le trône, il aura assez d'occupation s'il s'occupe uniquement à guérir les plaies et à réparer les pertes de tout genre, occasionnées par une convulsion révolutionnaire de dix années, à ranimer l'industrie et le commerce, et à faire revivre les manufactures.
Dans cette supposition, il se passerait un temps considérable avant qu'un tel monarque, quel qu'il fût, pût devenir dangereux à l'Europe, tandis que le système de la révolution continuant, il en est tout autrement. Les moyens gigantesques employés, l'influence de ses principes, la terreur de ses armes, tout est tellement fatigué, il est vrai, que mis en comparaison avec toutes les forces de l'Europe dans une guerre vigoureuse, nous pouvons raisonnablement espérer ne pas rencontrer une forte résistance. Mais supposons la paix faite, la coalition de l'Europe dissoute, nos flottes désarmées et nos armées licenciées, pouvons-nous penser que les moyens extraordinaires que le système de la révolution laisse à la France, ne seront pas toujours aux ordres du despotisme militaire ? que ce pouvoir ne peut pas de nouveau faire trembler l'Europe ? Pouvons-nous oublier qu'en dix annéés ce pouvoir a fait plus de mal que toutes les guerres que nous présente notre histoire depuis l'établissement de la monarchie en France, et même en y comprenant tous les reproches que nous pourrions y trouver à la conduite de cet ancien Gouvernement, sous certains souverains ?
Et avec des considérations aussi majeures, nous pourrions encore hésiter à décider si le rétablissement de l'ancienne monarchie ne nous offre pas plus d'espérance de paix et de stabilité que la continuation de ce pouvoir révolutionnaire sous Bonaparte.
Pour moi, je ne vois en ce moment aucune preuve de sécurité en traitant avec le pouvoir placé dans telles mains: je ne voisaucun moyen d'établir une paix solide et durable, aucune chance pour nous de suspendre nos dépenses ou nos moyens de faire la guerre, aucun espoir, enfin, de rétablir la tranquillité; et comme un des hommes qui désire le plus la paix, je cherche quelque chose qui soit plus réel que le nom. Je désire la paix telle qu'elle puisse procurer le repos et le bonheur à notre pays et à l'Europe entière. Comme ami véritable de la paix, il me faut plus que son ombre. »

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" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)


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Message Publié : 05 Sep 2014 18:56 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

Inscription : 16 Jan 2010 19:18
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Un très grand manipulateur agitant les chiffons rouges....


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Message Publié : 05 Sep 2014 19:17 
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Thucydide
Thucydide

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Rigoumont a écrit :
les guerres de la Révolution et celles de l'Empire doivent-elles être traitées comme un tout?


L’empereur d’Autriche a apporté sa réponse à cette question le 19 avril 1814 lorsque il déclarait devant le Sénat venu lui présenter ses hommages :
"J'ai combattu pendant vingt ans les principes qui ont désolé le monde. […] La paix, naguère impossible, va devenir facile et stable sous l'égide d'un gouvernement régulier et paternel rétabli en France. Que tous les partis se rallient autour du Roi qu'un seul sentiment anime la nation, et mes efforts, réunis à ceux de mes puissants et loyaux alliés, se trouveront couronnés du premier succès que j'ambitionne : La France sera forte, tranquille et heureuse. "

Talleyrand, en tant que président du Sénat (il a abandonné depuis peu le rôle de chef du gouvernement provisoire au profit du comte d’Artois), avait pourtant pris le soin au préalable dans son adresse de dire
"Sire [...] Vous avez sauvé l'Europe en laissant à son destin celui qui voulait la perdre, et se perdre lui-même par une aveugle obstination. […] Voyez, Sire, le monde tranquille après quinze ans de convulsions, l'Europe raffermie sur ses antiques bases, et tous les peuples, qui sont les premières familles des Rois, ne formant plus, en quelque sorte, qu'une seule famille."

Mais par sa réponse, l’Empereur d’Autriche a clairement souhaité souligner que lui et ses alliés ne se battaient pas seulement depuis quinze ans (1799) contre un seul homme (Napoléon) mais bien depuis vingt ans et contre des principes.


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Message Publié : 06 Sep 2014 8:04 
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Jean Mabillon
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Inscription : 16 Jan 2010 19:18
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L'empereur d''Autriche avait perdu sa soeur injustement assassinée au nom du peuple français ainsi que ses provinces de Belgique....On peut comprendre ses griefs.


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Message Publié : 06 Sep 2014 9:08 
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Fustel de Coulanges
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Sir Peter a écrit :
Un très grand manipulateur agitant les chiffons rouges....


En amont du discours de Pitt, la réponse de Grenville, au nom du roi, le 4 janvier 1800, aux ouvertures de paix de Bonaparte :

« Le roi a donné de fréquentes preuves du désir sincère qu'il a de voir une tranquillité solide et permanente rétablie en Europe. Il ne fait point aujourd'hui la guerre, il ne l'a point faite, pour une vaine et fausse gloire. Il n'a jamais eu d'antres vues que celles de maintenir contre toute agression les droits et le bonheur de tous les sujets.
C'est pour le maintien de ces droits et de ce bonheur, c'est pour repousser une attaque qu'il n'a point provoquée, qu'il a pris les armes, et qu'il est encore dans la nécessite de faire la guerre, et il ne peut point espérer de faire cesser ces danger en entrant dans le moment actuel en négociation avec ceux qu'une nouvelle révolution vient de mettre si récemment en possession du pouvoir en France : il ne peut. en effet, résulter aucun avantage d'une semblable négociation en faveur du grand et désirable objet d'une paix générale, jusqu'à ce qu'il ne paraisse clairement que les causes qui ont enfanté la guerre, et depuis l'ont prolongée et renouvelée plus d'une fois, ont cessé d'agir.
Le système auquel la France attribue avec raison tous ses maux actuels, est celui qui a aussi entraîné le reste de l'Europe dans une guerre longue, destructive, et d'une nature inconnue depuis longtemps aux nations civilisées.
C'est pour la propagation de ce système, et pour le renversement de tous les gouvernements établis, que les ressources de la France, ont, d'année en année et au milieu d'une misère sans exemple, été prodiguées et épuisées. C'est à cet esprit de tout détruire indistinctement que les Pays-Bas, les Provinces-Unies, les cantons suisses (anciens amis et alliés de sa majesté) ont été successivement sacrifiés. L'Allemagne a été ravagé; l'Italie, quoique aujourd'hui arrachée à ceux qui l'ont envahie, est devenue le théâtre d'une anarchie et d'une rapine effrénées. Sa majesté a été elle-même forcée de soutenir une guerre difficile et onéreuse pour l'indépendance et l'existence de ses États.
Et ces calamités ne se sont point bornées à l'Europe. On les a portées jusque dans les parties du monde les plus reculées, et même dans des pays qui étaient si étrangers à la contestation actuelle, par leur situation et leurs intérêts, que l'existence même d'une guerre semblable était peut-être inconnue aux peuples qui se sont trouvés soudainement livrés à toutes ses horreurs.
Tant qu'un semblable système continuera de prévaloir, et tandis que l'on pourra prodiguer pour le maintenir, le sang et les trésors d'une nation nombreuse et puissante, il est démontré, par expérience, que tout moyen de défense sera inutile, si ce n'est celui d'hostilités franches et vigoureuses. Les traités les plus solennels n'ont servi qu'à préparer les voies à de nouvelles agressions; et ce n'est qu'à une résistance ferme qu'est due maintenant la stabilité qui reste en Europe pour la propriété, pour la liberté personnelle, pour l'ordre social, et pour le libre exercice de la religion.
En conséquence, jalouse de maintenir la conservation de ces objets essentiel, Sa Majesté ne peut point placer sa confiance dans un simple renouvellement de protestation générale de dispositions pacifiques. Tous ceux qui ont successivement disposé des ressources de la France, et qui les ont employées à travailler à la destruction de l'Europe, ont mis en avant, à plusieurs reprises, de semblables protestations, et ceux qui gouvernent aujourd'hui la France, déclarent eux-mêmes que ces hommes ont tous été également, dès le principe, incapables de maintenir aucune relation d'amitié et de paix.
Sa Majesté éprouvera la plus vive satisfaction, lorsqu'il lui paraîtra que le danger auquel ses États et ceux de ses alliés ont été si longtemps exposés, aura réellement cessé ; lorsqu'elle sera suffisamment convaincue que la nécessité de la résistance n'existe plus ; qu'après l'expérience de tant d'années de crimes et de malheurs, des principes plus sains auront enfin prévalu en France; et que tous les projets gigantesques d'ambition, et les plans perpétuels de destruction qui ont menacé l'existence même de la société civile, auront enfin été définitivement abandonnés. Mais la conviction d'un changement semblable, quelque conforme qu'il puisse être aux vœux de Sa Majesté, ne peut résulter que de l'expérience et de l'évidence des faits.
Le meilleur garant, le garant le plus naturel de sa réalité et de sa permanence, serait la restauration de cette dynastie de princes qui ont maintenu, pendant tant de siècles, la nation française en état de prospérité au dedans et l'ont fait respecter et considérer au dehors. Un tel événement aurait écarté, tout d'un coup, et écartera, dans tous les temps, les obstacles qui s'opposeraient à une négociation de paix. Il assurerait à la France la possession tranquille de son ancien territoire, et il donnerait à toutes les autres nations de l'Europe, tranquille et pacifiée, cette sécurité qu'elles sont obligées de chercher aujourd'hui par d'autres moyens.
Mais, quelque désirable qu'un tel événement doive être à la France et au monde, ce n'est point exclusivement à ce mode que sa majesté borne la possibilité d'une pacification solide. Sa Majesté n'entend pas avoir le droit de prescrire aux Français quelle sera la forme de leur gouvernement, ni dans les mains de qui sera placée l'autorité nécessaire pour gouverner une grande et puissante nation.
Sa Majesté ne s'occupe que de la sûreté de ses États, et de ceux de ses alliés et de la sûreté générale. Lorsqu'elle jugera que l'on peut obtenir cette sûreté de quelque manière, soit qu'elle résulte de la situation intérieure de la France (situation de laquelle sont nés tous les dangers), soit qu'elle provienne de tout autre circonstance qui pourra mener au même but, Sa Majesté saisira avec empressement l'occasion de concerter avec ses alliés les moyens d'obtenir une pacification immédiate et générale.
Malheureusement, une telle sûreté n'existe point encore; il n'existe point de preuves suffisantes des principes qui dirigeront le nouveau gouvernement, il n'existe aucune base raisonnable qui puisse faire juger de sa solidité. Dans cet état de choses, il ne peut rester à présent à Sa Majesté d'autre parti que de poursuivre, conjointement avec les autres puissances, une guerre juste et définitive, mais que sa sollicitude pour le bonheur de ses sujets ne lui permettra jamais ni de prolonger au delà de la nécessité qui lui donna naissance, ni de terminer sur d'autres bases que celles qui pourront le mieux contribuer à assurer leur tranquillité, leur constitution et leur indépendance.» 

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