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Message Publié : 11 Juil 2015 19:09 
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Tolan a écrit :
Narduccio a écrit :
Quand on a une définition différente de celle usuellement utilisée, on ne peut qu'apporter de la confusion au débat. C'est bien pour cela que j'ai posté les définitions de wikipedia. J'aurais pu prendre les définitions du Larousse ou de quelque autres encyclopédie, à quelques virgules et à quelques mots près, ce sont les mêmes. Vous avez une définition qui est totalement différente et qui est propre. La discussion va être difficile, si vous n'acceptez pas la définition usuelle.


Si c'est la bonne définition, aucun problème pour moi.
C'est juste que je ne comprends pas le terme "civil" dans ce cas!
Civil = citoyen (sans aspect militaire, religieux, ni politique) dans la plupart des cas..


Je ne peux qu'appuyer la réponse d'Arcadius. Une guerre civile est bien une lutte armée entre 2 ou plusieurs factions d'un même peuple ou d'un même État.

Selon les cas, on trouvera des exemples où l'armée se range en totalité ou presque dans un des camps. Dans d'autres cas, l'armée se scinde entre les différents groupes. Et il peut arriver que l'armée reste neutre refusant d'intervenir pour séparer les belligérants. Dans nos sociétés modernes où seul l’État a la possibilité d'avoir des moyens militaires lourds, il serait très difficile à un groupe armé de combattre celle-ci (sauf en utilisant un système de guérilla). Dans les sociétés anciennes, il en était tout autrement, surtout si les citoyens participent à la défense de la cité. Mais, actuellement, dans certaines régions du monde où l'état central est faible ou corrompu, il arrive que certains groupes armés aient plus de capacités opératives que l'armée officielle.

Lors de la Révolution, dans les épisodes de guerre civile ou de quasi-guerre civile (la Vendée, les Chouans, Lyon, Toulon, ...) on se retrouve face à plusieurs cas de figure. L’exemple de Toulon est très éclairant : il se passe durant ce qu'on a nommé la guerre du Roussillon. L'Espagne, le Portugal se sont jointes aux membres de la Première Coalition. Une armée composée d’éléments espagnols et portugais soutenus par les anglais pénètre en France. Et des éléments de l'armée française se précipitent pour combattre cette invasion. On oublie assez souvent ces évènements puisqu'on est plus accaparé avec ce qui se passe à ce moment-là dans le nord de la France qui est attaquée par une armée prussienne qui marche sur Paris et qui sera arrêtée à Valmy.

Or, la mise en accusation des députés girondins le 31 mai 1793 entraine une série d'insurrections. Les villes concernées sont Lyon, Avignon, Nîmes, Marseille et Toulon. A Toulon, les fédéralistes chassent les jacobins et prennent le contrôle de la ville. Mais, dans la flotte qui mouille à Toulon, il y a une forte proportion de royalistes. Ceux-ci prennent donc le pouvoir, chassent les fédéralistes et appellent à leur rescousse la flotte anglaise qui va s'emparer du port et de la ville. Avant la prise de la ville par les royalistes, il est difficile de parler de guerre civile, il s'agit d'une insurrection. A partir du moment qu'une partie de la Marine prend la ville, la situation devient un peu plus difficile à définir. On a bien une force armée qui s'oppose au pouvoir central. Mais, une partie des équipages de la flotte (et quelques officiers) se rebellent contre les royalistes et la situation est assez confuse. Mais, presque en même temps que la flotte anglo-espagnole prend la ville, les armées révolutionnaires fidèles à Paris arrivent aux abords de celle-ci. Ils sont renforcés par 3000 marins et soldats de la garnison de Toulon qui ne veulent pas servir du coté des anglais. Là, on se trouve encore dans un cas particulier, on a une armée française qui met le siège devant une ville française tenue par une coalition de soldats français (royalistes et fédéralistes) et étrangers. Étrangers qui sont en guerre contre la France.

Et on ne sais pas comment qualifier exactement cet épisode. Certains historiens parlent du siège de Toulon suite à l'insurrection de la ville. D'autres y voient un épisode de la guerre du Roussillon aussi appelée guerre de la Convention.

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Message Publié : 12 Juil 2015 8:53 
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Grégoire de Tours
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Mais une insurection, pourquoi ne peut-elle pas être considérée comme une force armée?

Le massacre de la St Barthélémy ou lorsque des centaines de paysans catholiques attaquent une ville détenu par des protestants, ce ne sont pas des guerres civiles?
Ne peut-on pas considérer ceci comme des forces armées? Bien que de circonstances et provisoires?


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Message Publié : 12 Juil 2015 12:31 
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Jean Froissart
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Narduccio a déjà cité les guerres de religion comme étant un cas flagrant de guerre civile en France. Le fait est que les guerres de religion ne peuvent aucunement être réduites à la seule (malgré ses proportions) Saint Barthélémy.

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Message Publié : 12 Juil 2015 12:39 
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Tolan a écrit :
Mais une insurection, pourquoi ne peut-elle pas être considérée comme une force armée?

Le massacre de la St Barthélémy ou lorsque des centaines de paysans catholiques attaquent une ville détenu par des protestants, ce ne sont pas des guerres civiles?
Ne peut-on pas considérer ceci comme des forces armées? Bien que de circonstances et provisoires?


Le problème est que les définitions sont assez précises et montrent une progression dans l'intensité des troubles. Mais, il est parfois difficile de définir si un épisode correspond totalement à telle ou telle définition. Si on prend la Révolution, on a déjà eu le débat sur ce forum pour savoir quelle était sa durée, certains voulant y incorporer l'Empire. D'autres prétendant qu'en fait le cycle révolutionnaire se clôt en 1848. Tandis que de l'autre coté il y a des gens qui prétendent qu'en fait le Directoire clôt la période révolutionnaire en voulant inscrire ses acquis dans la durée. Le massacre de la Saint Barthlémy a été un massacre, le camp protestant n'a pas eu le temps de s'organiser et se défendre. Il a été mené par un ensemble hétéroclite de gens du peuple et de nobles, avec la participation de militaires relevant des diverses armées catholiques (et donc sûrement avec des militaires français qui ont tué d'autres militaires français). Les Guerres de Religion sont des guerres civiles et le massacre de la Saint Barthélemy n'en ai qu'un épisode. Le terme guerre signale plutôt une suite d'évènements et de batailles. On a donc tendance à l'utiliser quand il y a une suite d'affrontements armés.

Au départ de nombreuses insurrections, il y a des gens du peuple qui vont s'armer avec ce qu'ils ont sous la main ou avec des armes récupérées dans des arsenaux. A partir du moment où les groupes s'organisent et que les actions se multiplient on va parler de guerre. Si on prend les évènements qui opposent les fédéralistes et les montagnards dans le sud de la France en 1793, il y a les insurrections dans plusieurs villes : Lyon, Avignon, Nîmes, Marseille et Toulon pour les principales. Dans ces villes la situation n'est pas toujours la même. Dans certaines villes, ce sont les autorités municipales qui vont s'ériger en pouvoir dissident de celui qui règne dans la capitale, dans d'autres, c'est une ou plusieurs factions qui vont prendre le pouvoir et chasser les magistrats fidèles au pouvoir central. Ensuite, quand l'armée révolutionnaire se présente pour reprendre la ville, il y a souvent une alliance entre les fédéralistes et les royalistes (tout cela mené par des militaires fidèles à l'Ancien Régime), mais parfois, ce sont les royalistes qui prennent carrément le pouvoir aux fédéralistes. Et l'insurrection de ces villes est réduite une par une, plus ou moins rapidement, par l'armée révolutionnaire au cours de sièges. Il ne semble pas y avoir de tentatives pour faire sortir les armées des villes et les faire se regrouper pour mener une bataille en terrain découvert contre l'armée révolutionnaire. EN 3-4 mois, la situation est stabilisée, les villes reprises et l'armée révolutionnaire peut se concentrer contre les invasions ennemies. Par la suite, durant le XIXème siècle quand les faits se sont figés dans la mémoire générale, on a souvent préféré minimiser ces évènements d'ampleur limité comparé aux évènements qui ont eu lieu en Vendée. Donc, on parle de la guerre de Vendée et des sièges de Lyon, Toulon, ...

Le nom des évènements est souvent donné à postériori et il est révélateur de la place qu'on veut leur donner. Si on prend la guerre d'Algérie, pour les autorités françaises de l'époque, il s'agissait d'opérations de maintien de l'ordre de simple police. L'usage populaire a fait passer à la postérité le terme de "guerre d'Algérie". Ce qui est plus proche de la réalité.

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Message Publié : 12 Juil 2015 17:47 
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Philippe de Commines
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Bonjour

Deux exemples de guerre civile fort connue :

- La "Guerre de sécession" américaine.
- La "Guerre d'Espagne" (1936).

Tolan a écrit :
C'est juste que je ne comprends pas le terme "civil" dans ce cas!


Le terme "civil" est sans doute employé car les belligérants font partie de la même nation.

Si bien qu'il devient parfois difficile de faire la distinction entre les civils et les militaires, les uns se mélangeant aux autres.

Bien souvent aussi, pour décourager les "militaires" d'en face, on persécute ( voir, on exécute) leur famille civile.
Mais cette "famille civile" persécutée fait partie de la même population que la 'famille civil' du militaire qui persécute.

Parfois même, des membres de même famille se trouvent dans les camps opposés !!!

Bien à vous.

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Hugues de Hador.


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Message Publié : 12 Juil 2015 18:15 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

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Tolan a écrit :
Le massacre de la St Barthélémy ou lorsque des centaines de paysans catholiques attaquent une ville détenu par des protestants, ce ne sont pas des guerres civiles?

Si j'ai bien compris Narduccio, il a été écrit que "OUI".
La Saint Barthélémy s'inscrit dans la 4ème Guerre de Religion.

Narduccio a écrit :
Si on prend la Révolution, on a déjà eu le débat sur ce forum pour savoir quelle était sa durée, certains voulant y incorporer l'Empire. D'autres prétendant qu'en fait le cycle révolutionnaire se clôt en 1848. Tandis que de l'autre coté il y a des gens qui prétendent qu'en fait le Directoire clôt la période révolutionnaire en voulant inscrire ses acquis dans la durée.

Ce qui m'a fait douter est la formulation du titre.
Une révolution peut-elle "éclater" sans guerre civile (donc émeutes, insurrections et bien entendu son lot de cadavres) ?
Et le titre est "Révolution française" au singulier, donc l'évidente de "1789".
Pour moi, la "Révolution" dite de "89", s'arrêtait avec la première République et je vois que non, la date donnée est 1799.
Le régime qui suit cherche une stabilité et ceci s'applique comme n'importe quel régime autoritaire à se débarrasser des factions "ennemies" par des purges. Le problème est que l'on continue de qualifier ceci de "révolutionnaire".
Dans "Révolution" ll y a une notion de fulgurance et de violence, le tout dans un laps de temps très court : que peut donner une "Révolution" qui traîne sinon un pourrissement, une banalisation de la violence, des malversations en tous genres, des excès personnels au nom de "la Nation" ?
Pour "le cycle révolutionnaire" qui termine en 48, j'ai du mal.

Citer :
Là, on se trouve encore dans un cas particulier, on a une armée française qui met le siège devant une ville française tenue par une coalition de soldats français (royalistes et fédéralistes) et étrangers. Étrangers qui sont en guerre contre la France.

On retrouve ceci lors des guerres de religion. L'Angleterre abonde en argent les Huguenots et les Guise passent tractation avec l'Espagne pour se voir pourvu afin de tenir (on retrouvera un billet sur le corps du duc de Guise).

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"L'histoire remplit le vide du présent et se transforme elle-même en espérance !"


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Message Publié : 12 Juil 2015 19:19 
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ezio-auditore a écrit :
Pour moi, la "Révolution" dite de "89", s'arrêtait avec la première République et je vois que non, la date donnée est 1799..


Il s'agit d'un consensus entre les historiens. Bien que comme tout consensus, il déplait à pas mal de monde. Par exemple, pour certains historiens de gauche, la chute de Robespierre signe la fin de la Révolution. Certains penseurs d'extrême-gauche semblant ne considérer comme période "vraiment" révolutionnaire que la période entre la chute des Girondins et la chute de Robespierre. Tandis que certaines personnalités royalistes prétendent que puisqu'on n'a pas pleinement restauré la royauté ... la Révolution se continue... Entre ces 2 extrêmes vous avez toutes les opinions possibles et inimaginables. Sur le temps long, de nombreux historiens tendent à regrouper la période révolutionnaire et l'Empire qui en découle. Le consensus actuel porte sur la période comprise entre le 05 mai 1789 et le coup d’État du 18 brumaire de l'An VIII, soit le 9 novembre 1799. Pendant longtemps, pas mal de monde a considéré que la Révolution commençait le 14/07/1789.

Mais, même pour la date de début, les choses sont complexes. Puisque Louis XVI convoque les États-Généraux car il se trouve en butte à une fronde parlementaire qui bloque toute nouvelle création d'impôts ou d'extension de leur assiette sans contrepartie pour les nobles. Il y a donc des gens pour dire que c'est là le premier acte de la Révolution Française. D'autres, prétendant qu'en fait, il s'agit des prémisses ou d'une "introduction"... Si on accepte cette lecture des premiers, la Révolution commencerait vers mi-1788, peut-être lors de la Journée des tuiles à Grenoble, le 7 juin 1788. Et il s'agit d'une insurrection populaire, très contradictoire, puisqu'elle soutient les privilèges conservateurs contre la monarchie réformiste ...

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