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Message Publié : 06 Sep 2014 21:03 
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Plutarque
Plutarque

Inscription : 20 Mai 2014 22:12
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dans le principe d’élection (qui existaient au moyen age) je comprend pas pourquoi cella est étendu au non-catholiques ?)


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Message Publié : 06 Sep 2014 21:11 
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Marc Bloch
Marc Bloch

Inscription : 10 Fév 2014 7:38
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Localisation : Versailles
Peut être parce que la religion catholique reste la religion officielle de l'etat ? Peut être aussi parce qu'elle reste considérée comme un service public ? Peut être aussi parce qu'elle est financée par l'état ?


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Message Publié : 07 Sep 2014 12:14 
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Georges Duby
Georges Duby
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Inscription : 27 Juil 2007 15:02
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Localisation : Montrouge
La constitution civile du clergé bien que modérée, n'en a pas moins été à l'origine d'un mouvement fort de rejet de la Révolution par la population rurale notamment, le peuple tenait à ses messes observeront plus tard des révolutionnaires étonnés du soutien apporté aux prêtres réfractaires devenus des héros populaires.
On verra aussi dans le midi combien la population était attachée au catholicisme quand des protestants seront pris à partie, leur accession à l'égalité révolutionnaire n'étant pas acceptée. Ce qui montre combien les nouveaux principes pouvaient parfois choquer quand ils touchaient notamment à la religion et aux habitudes. Est-ce le clergé qui a alerté les fidèles ? Je connais peu le sujet.

_________________
Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.


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Message Publié : 07 Sep 2014 14:05 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 22 Août 2008 14:17
Message(s) : 2324
Pour en savoir un peu plus, du côté des protestants :
http://www.histoire-genealogie.com/spip.php?article1179

_________________
"L'histoire serait une chose merveilleuse si seulement elle était vraie."
Léon Tolstoï.


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Message Publié : 07 Sep 2014 19:27 
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Georges Duby
Georges Duby
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Inscription : 27 Juil 2007 15:02
Message(s) : 7445
Localisation : Montrouge
Cet article est trop général, par contre j'ai trouvé http://ahrf.revues.org/10731#tocto2n2
Extrait:
" De leur côté, les protestants ont massivement épousé la cause de la Révolution qui a su les libérer d’une oppression d’État vieille de plus d’un siècle. Ils ne peuvent rester indifférents face aux mobilisations catholiques et à la propagande qui les diabolise. De part et d’autre, les différences d’opinions religieuses conduisent à une polarisation précoce et brutale des opinions politiques. "
La réponse est donc imprévue pour moi du moins:
Les protestants plutot satisfaits de la Révolution, avaient pris parti pour elle et contre la contre-révolution royaliste en le manifestant publiquement, ce qu'on comprend. Certains attaquent dans leurs régions fortes les foyers de catholicisme acquis à la cause de la réaction groupés autour de prêtres réfractaires. Il y a des violences.
Mais il y a aussi des cas de résurgences des vielles guerres de religion, à l'initiative d'un camp ou de l'autre.
Un aspect de la Révolution peu connu.

_________________
Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses. Virgile.


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Message Publié : 08 Sep 2014 15:49 
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Tite-Live
Tite-Live

Inscription : 25 Juin 2012 15:20
Message(s) : 345
Dans le cartulaire de Sainte Foy il y a une série de courriers qui illustre très bien ce sujet .

citation
***********

DELPY, VICAIRE DE LONGAGES NOMMMÉ A LA CURE DE StE-FoY, PAR LES ÉLECTEURS CONSTITUTIONNELS DE MuUET, LA REFUSE

1791

A Monsieur, monsieur Rupé, électeur à Sainte-Foy.

Monsieur,

Que de remerciements n'ay-je pas à faire et à l'assemblée électorale de Muret, et particulièrement à vous-même, de
toutes les bontés que vous m'avez témoigné dans la lettre que vous avez eu la complaisance de m'écrire. En vérité quand j'y pense, je suis hors de moi-même, tant est grande mon admiration pour toutes ces belles qualités qui vous rendent accompli. L'on voit le talent en vos actions, tant de probité, tant d'équité, tant de prudence, tant de piété, et tant
de sagesse, qu'on est obligé d'avouer que vous êtes un parrfait modèle de la plus haute vertu.
Quant à moy, j'ay grand sujet d'exalter surtout cette bonté dont vous me donnez de si grands témoignages. Je sçais que nous sommes dans un temps ou les véritables amis sont rares, c'est-à-dire dans un
temps très critique, j'ose cependant m’assurer de vous et de votre considération.
Je suis mortifié devons dire que mes
grandes occupations ne me permettent pas de répondre encore à vos obligeants désirs, et à ceux de vos concitoyens, l'assendant que vous avez sur leur esprit les portera à la tranquillité et à la piiix, je l'espère.

J'ai l'honneur d'être avec le respect le plus profond.
Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

Delpy, vicaire.
Longagcs, le 20 juin 1791.

************
DEMANDE PAR UN OFFICIER MUNICIPAL D'UN CURÉ CONSTITUTIONNEL .

(Juillet 1791)

Monsieur Rupé, juge au tribunal du District
de Muret, à Muret.

Monsieur,

Notre curé a disparu la semaine dernière sur le bruit public que M. Delpy, devait arriver samedi dernier ; les trois quarts et demy de la paroisse le désirent instament ; nous sommes fort surpris qu'il ne nous ait pas répondu ainsi qu'il nous l'avait promis par tout le courant de la semaine dernière ; a cet égard je vous prie vouloir bien vous donner la peine de lui écrire de nouveau si déjà vous n’en avez pas eu de nouvelles affin que nous puissions nous fixer pour oui ou non ; pour sur le cas de son refus pouvoir prendre toux les moyens de convenance et nous pourvoir par devant qu'il appartiendra pour faire nommer de nouveau au remplacement, tout autre sujet qu'il en soit digne.
Je vous prie nous faire passer un mot de réponse de ce grand retard.

J’ay l'honneur d'être très respectueusement, Monsieur, votre très humble et trés obéissant serviteur.

Dardenne, 1er officier municipal.

Au Gaujac de Sainte-Foy-de-Peyrollères,
le 12 juillet 1791.

**********

REFUS DE LA CURE DE SAINTE-FOY PAR LE VICAIRE CONSTITUTIONEL DE LONGAGES (

1791

A Monsieur, monsieur Rupé, juge et administrateur du directoire du district de Muret, à Muret.

Monsieur,

Je suis on ne peut pas tant sensible aux obligeants désirs que vous et votre municipalité voulez bien me témoigner. Je suis très mortifié que des raisons très légitimes m'obligent à renouveiler le remerciment que j'ai fait à M. le procureur sindic du district.
J'espère cependant que vous serez assez bon pour me continuer votre considération, et me croire très respectueusement.

Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur,

Delpy, vicaire.

Longages, le 18 Septembre 1791.


************

LETTRE DES OFFICIERS MUNICIPAUX POUR DEMANDER UN VICAIRE CONSTITUTIONNEL

A Messieurs composant le Directoire du Département de la Haute-Garonne et District de Muret.

Supplient humblement MM. les Maire et officiers municipaux de la ville de Sainte-Foy-de-Peyrolières et vous exposent que depuis le 25 novembre dernier, M. Jouret curé de la présente ville est décédé, et qu'à raison de ce, il leur a été porté plusieurs plaintes par divers particuliers poui' leur
demander de vouloir s'adresser à vous, afin d'obtenir un prêtre constitutionnel pour le remplacer.
C'est pourquoy les suppliants ont recours à vous, messieurs, pour qu'il vous plaize vouloir envoyer dans cette communauté un vicaire régent constitutionnel pour faire les !bnctions pastorales, jusques à ce qu'on ait pourvu à la nomination d'un curé, et
ferez justice.

J. A. Daubert, maire ; Darre, d. m. oîT. mun. ; Sajas, off. m. ; Lafforgue, off. m. ; Regraffé, ol'f. m.

**************

LES OFFICIERS MUNICIPAUX demandent un vicaire régent constitutionnel au Métropolitain du Sud .

A monsieur l'Evêque du Sud,
Supplient humblement, MM. les Maire, ofticiers municipaux et notables de la ville de Sainte-Foy, qui ont l'honneur de vous exposer que depuis le 25 novembre dernier, M. Jouret, curé de la présente ville, est décédé, et qu'à raison de ce, il leur a été porté plusieurs plaintes par divers particuliers pour leur demander de vouloir s'adresser à vous atin d'obtenir un prêtre constitutionnel, vu que depuis prés de deux ans plusieurs habitants n'ont pas approché des sacrements, dans l'attente aqu'ils étaient que feu notre curé auroit été remplacé, que depuis les nouvelles nominations qui ont été
faites pour le remplacement des prêtres non conformistes il y en a eu deux qui ont été nommés, dont ils n'ont pas \oulu accepter leur nomination, pour ne pas sans doute vouloir déplacer feu notre curé. Et attendu qu'il y a près de deux mois que led. sieur Jouret est décédé, et qu'on n'a point encore pourvu à son remplacement, les suppliants ont recours à vous, Monsieui', pour qu'il vous plaize vouloir envoyer dans cette communauté un vicaire régent constitutionnel pour faire les fonctions pastorales, jusrjues à ce qu'on ait pourvu à la nomination d'un curé afin que les habitants qui à raison de ce qu'il ny avait point de prêtre conformiste n'ont point reçu leurs sacrements puissent les recevoir et
ferez justice.

J.-H. Daubert, maire; Sajas, off. mun. ; Lafforgue, off, mun. ; Darré, off. mun. ; Regraffe, off. mun. ;Chelle, off. mun. ; Lafforgue; Souriguôre; Laflite; Duzer; Castaigne; Soulié; sec. gref.

Réponse de A. -H, Sermet à la suite de la pétition précédente au bas de la troisième page.
Nous sommes très sensibles à la position de M. les habitants de Sainte-Foy de Peyrolières; mais comment pourrions- nous leur donner un prêtre constitutionnel pour vicaire régent, tandis que nous n'en avons pas eu un nombre suffisant pour remplir les cures vacantes dans ce districts Nous
les prions d'être persuadés que nous seconderons, que nous préviendrons même leur vœux, dès que la chose nous sera
possible.

A Toulouse, 13 janvier de l'an 17192.

A. H. Sermet, év. métr. du Sud.

**********

LETTRE DU CURÉ d'EAUNES SUR LA CURE DE SAINTE-FoY

A Monsieur Rupé, juge du tribunal du district à Muret.

Eaunes, le 28 novr 1791.
Monsieur,

Après avoir refusé l'honneur que vous m'avez fait, ainsi que tous les MM. de Sainte-Foy, il serait mal à moi d accepter aujourd'hui . si la Providence avait voulu m'appeler à Sainte-Foy; elle n'aurait pas attendu que j'eusse fait la démarche que j'ai faite avec bien de la peine et bien malgré
moi en refusant la cure de Sainte-Foy.
J'espère et souhaite de tout mon cœur que le sujet que vous avez en vue remplisse
mieux que moi un poste si important et qu'il soit tel qu'il le faut pour un endroit qui le mérite bien certainement et auquel je n'ai l'enoncé qu'avec beaucoup de regret.

Je suis, avec la plus respectueuse reconnaissance. Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.

. Delpech, curé.

**********

LETTRE DU MÉTROPOLITAIN DU SUD A M. RUPÉ, PRÉSIDENT DE L'ADMLNISTRATION DU DISTRICT
DE MURET
(1792)
Monsieur,
Vouloir et ne pouvoir est, de toutes les positions, la plus désagréable. M. les municipaux de Sainte-Foy n'ignorent pas tout ce que j'ay fait pour leur donner un curé. Mes efforts ont été insuffisants. D'où veulent-ils que je tire un vicaire régent? Qu'ils m'indiquent un prêtre constitutionnel qui soit sans employ et leur plaise, et je suis prêt à luy donner mission.
Nous sommes dans des circonstances critiques qui exigent de la patience. Nous avions trop de prêtres et nous en manquons. Prions le Seigneur qu'il revire les esprits et les cœurs et alors tout rentrera dans Tordre et nous
serons tous en paix.

Je suis bien persuadé, Monsieur, que vous rendez justice à ma bonne volonté. Et que ne feray-je pas, en toutes les occasions, pour vous en convaincre.
Je suis, avec les sentiments les plus distingués d'estime et d'attachement Monsieur, votre très humble et obéissant serviteur.

A.-H. Sermet, év. met. du Sud.
22 janvier 1792.

Je profite de cette commodité pour vous faire passer douze exemplaires de mon instruction pastorale pour vous et les
autres M. composant le Directoire et le tribunal du district et un I3è pour la société des amis de la Constitution. Je désiie que cet ouvrage produise un eftet salutaire dans votre ville. Hélas! elle m'était jadis si dévouée!

********

LA DÉMISSION DU CURÉ CONSTITUTIONNEL

EN l'an II .

Au citoyen Rupé, juge au Tribunal de Muret, à Muret,
Peyrolières, le V décadi de Ventôse, an 2 de la République une et indivisible.

Citoyen,
Je te fais passer l'extrait de ma démission ou abdication de ma cure, je désire que cette conduite, de ma part, soit agréable à tout le monde, je n'ai cherché qu'à faire toujours le mieux en bon républicain.

Remettez au citoyen Terreing cet extrait. Faites-moi faire le mandat de mon trimestre échu, j'en ai besoin, dites-moi ce qu'il me faut faire pour obtenir le secours de 800 francs annuellement, enfin, priez Terreing qu'il me fasse la grasse de m'écrire ce que j'ai à faire, afin que je ne fasse pas des écarts, car je n'en ai nullement l'intention.

Dois-je me charger de l'éducation de vos enfants? Faites- moi le plaisir de me le dire, tous se portent bien chez vous.

Salut et fraternité,
Davezac.

**************

ABANDON DE LA CURE DE SAINTE-FOY PAR LE CONSTITUTIONNEL

(An II)

Au citoyen Rupé,juge au Tribunal à Muret. Peyrolières, le 11 messidor, an II républicain.

Cher concitoyen,

Me voici donc au moment de quitter Peyrolières, mais, fort embarrassé, j'ai besoin de votre secours et je vous fais
cet exprès en conséquence.

On me dit de me retirer dans mon domicile de famille et ma famille est avec moi, il n'est, peut-être, pas de situation plus cruelle que la mienne. Mon désir serait de me retirer à Muret. Je présente une pétition au distiict que je vous soumets et je vous prie de l'appuyer, non par rap[)ort à moi, mais par rapport à ma mère actuellement fort malade et qui a besoin de ma présence.
Si vous jugez à propos de présenter ma pétition, vous le ferez, mais, du moins, faut-il bien que je sache si je puis me retirer à Muret.

Voyez avec Terreing, voyez avec Lacroix et, dans le cas que mon vœu soit exaucé, il me faut une chambre garnie parce que je laisse chez vous mon mobilier. Que Davezac ne se retire pas sans me donner quelque réponse et obtenez, si vous le pouvez, un délai jusqu'à ce que ma mère soit guérie... etc..

Salut et fraternité,
Davezac.


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Message Publié : 19 Juil 2015 6:29 
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Jean Froissart
Jean Froissart
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Inscription : 25 Juil 2007 21:37
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En relisant l'excellente biographie de Marie-Antoinette par Stefan Zweig, je me suis demande ce qu'etait devenu le Chateau de Versailles apres le depart de la famille royale en octobre 1789.

N'ayant jamais rien lu a ce sujet j'aimerais savoir si ce symbole de la monarchie absolue et des privileges a ete entretenu (et si oui, a quel prix ?), si des vols y ont ete commis, si il est devenu une sorte de musee (?) et, la Revolution se durcissant, si il a ete victime de degradations comme cela se passe des fois lors de changements radicaux de regimes, avec la destruction de monuments representant l'ex-pouvoir honni.

PS : Desole pour l'absence d'accents, je tape sur un clavier asiatique !

_________________
- "Heil Hitler !"
- "Heil Myself !"

"To Be or not To Be" - Ernst Lubitsch (1942)


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Message Publié : 19 Juil 2015 8:30 
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Hérodote
Hérodote

Inscription : 15 Juil 2015 13:34
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Devenu dépôt central des arts du département de Seine-et-Oise en 1792, le Château voit la création d’un musée central des arts qui laissera place à un musée spécial de l’Ecole française complémentaire du Louvre.

Le 19 octobre 1792, une Commission des arts de Seine-et-Oise est créée. Elle est destinée à recueillir, au profit de la nation, tous les objets d’art et de sciences issus des biens nationaux du département (anciennes résidences royales, édifices religieux, demeures privées). Elle fait du Château un dépôt central. La création d’un muséum est envisagée suivant l’exemple du musée du Louvre, ouvert en 1793.

Cette création est pour Versailles une question de survie. Les Versaillais se désolent de voir le domaine dépouillé des œuvres qui ont fait sa gloire au seul profit du Louvre. De pétition en pétition, ils réclament à la Convention la création d’un musée secondaire : le Louvre ne doit pas être le seul destinataire des chefs d’œuvre de la République ! La rivalité puis le rapprochement entre Paris et Versailles feront les heurs et malheurs du premier musée versaillais.

Le projet s’amorce quand, en mai 1794, la Convention décide de conserver le Château pour la jouissance du peuple. Pour éviter son engorgement, une vente du mobilier royal est organisée. En 1795, un premier conservateur est nommé : Hugues Lagarde. Pendant trois mois, il met en œuvre les sections du futur musée. Il installe une bibliothèque dans l’aile sud avec une section Estampes comme au Louvre. Une section scientifique est créée dans l’aile nord. Il organise l’accrochage des tableaux dans les grands appartements. Il fait transférer dans les salles, des statues du parc et de celui de Marly pour les protéger du vandalisme révolutionnaire. Le 18 avril 1796, le musée central des arts de Versailles ouvre ses portes, 2 jours par décade.

Mais en 1797, tout change. Le Directoire décide en janvier de faire du Louvre le musée des Ecoles étrangères, et de Versailles celui de l’Ecole française. Un véritable chassé-croisé d’œuvres s’organise. Sont ainsi exposés dans les grands appartements, les chefs d’œuvre de Poussin, Champaigne, Lesueur et autres grands maîtres français. Des statues sont aussi présentées. Dépouillé peu à peu au profit d’autres institutions et des résidences impériales, le musée ferme définitivement ses portes en 1806 : Napoléon s’intéresse alors à Versailles. L’idée de musée ne reviendra pas avant 1833.     

Venu sacrer Napoléon à Notre-Dame, le 2 décembre 1804, le pape Pie VII est à Paris jusqu’en avril 1805. Il veut visiter l’ancienne résidence des rois de France. Une foule nombreuse l’attend en janvier à Versailles.

Pie VII arrive le 3 janvier 1805. Parti le matin de Paris, il est accueilli à son passage à Sèvres par le préfet de Seine-et-Oise Montalivet, et les autorités du département. Il voyage dans une voiture à huit chevaux, précédée de deux voitures de l’empereur à six chevaux. A l’entrée de l’avenue de Paris, vers 11h, il est accueilli par le maire de Versailles Pétigny, accompagné du corps municipal. Au bruit de l’artillerie et des cloches de la ville, le pape est conduit à la cathédrale Saint-Louis. Depuis 1802, date du Concordat, Versailles est un évêché. Monseigneur Louis Charrier de La Roche, son premier évêque, attend le pape sur le parvis. Il entame, dans un grand cérémonial, son discours de bienvenue. Toute la population de la ville et des environs est là pour l’évènement.

Dans la cathédrale, Pie VII donne sa première bénédiction au maître-autel. Il est reçu dans le chœur au chant de Tu es Petrus (Tu es Pierre). Puis, sur un prie-Dieu, devant l’autel, il assiste au Salut de l’évêque. Il se rend ensuite sur un trône préparé à son intention, à droite de l’autel. Il procède enfin au baisement des pieds du clergé présent. Conduit dans l’évêché, il reçoit les corps de ville et militaires.

Au Château, le pape est accueilli par une foule considérable dans la Cour et sur le parterre d’Eau. Avant sa visite, il se repose quelques instants dans les Petits appartements du Roi. Dans la galerie des Glaces, plus de 500 personnes se prosternent à son passage. Couvert de sa tiare, il leur présente son anneau à baiser. Arrivé au milieu de la galerie, il bénit la foule massée devant le Château, qui se prosterne à son tour. Le pape est ému d’un tel spectacle dans les jardins de Louis XIV : « Est-ce donc là ce peuple français que l’on disait si irreligieux ? », déclare-t-il. Le pape est mené à sa sortie à l’Orangerie, dans les jardins puis à Trianon. Il retourne ensuite à l’évêché.

Avant son départ, il déjeune seul, suivant l’usage. Son cortège et les autorités locales ont été conviés pendant ce temps par l’évêque. Le pape quitte Versailles vers 16h. Il est reçu une dernière fois par le maire qui le raccompagne jusqu’à la sortie de la ville. Avant de regagner Paris, le souverain pontife achève sa journée par un détour à la manufacture de Sèvres.

En 1837, Louis-Philippe, roi des Français, peut enfin inaugurer les galeries historiques qu’il a souhaité installer à Versailles. Récit d’une journée marquante de l’histoire du château.

Depuis la Révolution, le château de Versailles demeure un monument bien encombrant. Avec la prise du pouvoir par Louis-Philippe en 1830, les Versaillais espèrent une nouvelle affectation. Le Roi-Citoyen décide le 1er septembre 1833 d’ouvrir un musée historique dédié « A toutes les gloires de la France ». Il confie l’entreprise à l’architecte du Château, Nepveu, et à son architecte Fontaine. Le Château est enfin sauvé et cesse d’être une résidence royale. Au-delà de son rôle pédagogique, le musée entend réconcilier tous les Français. Après quatre ans de travaux et 20 millions de dépenses - à ses frais -, Louis-Philippe peut enfin inaugurer son musée.

L’inauguration est fixée au 10 juin 1837. Le roi vient de marier, le 30 mai, son fils aîné le duc d’Orléans, avec Hélène de Mecklembourg-Schwerin. L’inauguration fait partie des réjouissances. Entouré de sa famille et de ses ministres, Louis-Philippe entame l’inauguration dans la galerie des Batailles. Aux discours d’usage suit une visite du musée. Toutes les personnalités des arts et des lettres, des sciences et de la politique sont présentes. On peut y croiser Victor Hugo en uniforme de la Garde nationale, Balzac vêtu en marquis, Alexandre Dumas, Delacroix, etc… Une foule nombreuse déambule dans les galeries. Félicitant Hugo de son habit, le roi lui demande son avis sur le musée. L’écrivain lui répond, flatteur, que « le siècle de Louis XIV avait écrit un beau livre et que le roi en avait donné une magnifique reliure ! ».

Les festivités se poursuivent, de 16 à 18h, par un banquet dans la galerie des Glaces, puis un spectacle à l’Opéra royal. Dans une salle repeinte en rouge et or, la Comédie-Française est conviée à jouer Le Misanthrope de Molière. Malgré la présence de la célèbre Mademoiselle Mars, la représentation est froide. L’accès de la salle fut réservé à quelques personnalités, essentiellement des hommes, ce qui contribue à la tristesse du spectacle. Il est suivi d’une visite aux flambeaux du musée par le roi. On s’attarde sur la statue de Jeanne d’Arc réalisée par sa fille Marie. A 23h, les  convives commencent à regagner Paris. Ce sont là les premières festivités à Versailles depuis la Révolution. Un nouvel usage s’instaure.

La réconciliation avec l’Angleterre est l’obsession de Napoléon III. A l’occasion du premier voyage de la souveraine en France, il réserve à la reine Victoria des fastes que Versailles n’avait pas connus depuis la monarchie.

Du 17 au 28 août 1855, la reine Victoria est en France. Elle vient répondre à la visite que lui a faite Napoléon III à Londres en avril. L’empereur est anglophile, il a longtemps séjourné en Angleterre et veut une réconciliation profonde et durable avec elle. Il sait quelle fut la perte de son oncle, Napoléon Ier et oeuvre à la première « entente cordiale ». Aussi déploie-t-il toutes les séductions de la diplomatie. Depuis 1854, il est son allié dans la guerre de Crimée. Venu chercher la reine à Dunkerque, il l’a accompagnée personnellement jusqu’à Paris. L’empereur veut lui offrir, à Versailles, le 25 août, une réception splendide.

Napoléon III aime Versailles. Il y vient la première fois le 11 avril 1849 et y revient le 5 juillet pour l’inauguration de la gare des Chantiers et de la ligne Paris-Chartres. En 1853, il fait visiter à l’impératrice Eugénie le Petit Trianon de Marie-Antoinette, dont elle raffole. Un musée en hommage à la Reine y sera ouvert pour l’exposition universelle de 1867. Aux fastes des cérémonies officielles, l’empereur entend employer les innovations contemporaines : la cour de Marbre, la galerie des Glaces et l’Opéra royal, sont illuminés au gaz. On prend les premières photographies dans la galerie.

Un bal y est organisé. 1 200 personnes sont présentes. On a disposé aux angles quatre orchestres dirigés par Strauss et Dufresne, entourés de fleurs et d’arbustes. Des centaines de lustres, girandoles et torchères se reflètent dans les glaces. De grandes guirlandes de fleurs sont suspendues à la voûte. Les hommes en habit et les femmes en crinolines rutilent d’or et de diamants. Napoléon III valse avec Victoria, le prince Albert avec Eugénie. Un diner suit à l’Opéra. Les souverains sont attablés au droit de la loge royale. Le parterre est envahi par les tables des convives. Les lustres luisent de mille feux. Un feu d’artifice est donné à l’issue du diner. Enfin, un nouveau bal a lieu enfin dans la galerie jusqu’à 3h du matin.

La fête a porté ses fruits : outre le traité d’alliance po ur la Crimée, Victoria suivra Napoléon III au Mexique. Un traité de commerce sera signé pour dix ans en 1860. L’empereur a renoué avec la vocation diplomatique du Versailles de Louis XIV. Le XXe siècle retiendra cette leçon.

Suite à la guerre de 187O, dans une France défaite et envahie, le chancelier Bismarck fait proclamer dans la galerie des Glaces l’Empire allemand. Une revanche de l’Allemagne sur les humiliations de Louis XIV et de Napoléon Ier.

Le 19 juillet 1870, la France a déclaré la guerre à la Prusse. Elle capitule à Sedan, le 2 septembre. La Prusse envahit la France. Le 19 septembre, elle met le siège devant Paris et ses premières troupes arrivent à Versailles. Le 5 octobre, Guillaume Ier et Bismarck s’installent en ville. Ils préparent la proclamation de l’Empire allemand au Château.

Depuis le milieu des années 1860, la Prusse est sortie agrandie et fortifiée de ses campagnes contre l’Autriche et le Danemark. Elle s’étend désormais du Rhin à la Russie. Bismarck, son chancelier, tente de fédérer, autour de la Prusse, les autres états allemands afin de constituer un empire, aux dépens de celui d’Autriche-Hongrie, son rival. Il entend être la nouvelle puissance au cœur de l’Europe, entre la France et la Russie. Il est ainsi parvenu à constituer la Confédération de l’Allemagne du Nord qui rassemble l’ensemble des états, sauf ceux du sud. Hesse et Bade, puis Bavière et Wurtemberg, les rejoignent finalement en novembre 1870. Le roi Louis II de Bavière avait refusé en effet de s’associer aux autres princes allemands à Versailles. Est-ce par amour du lieu et de Louis XIV ? Quoiqu’il en soit, son frère Otton a négocié à sa place. La proclamation de l’unité allemande est ouverte.

Le 16 décembre 1870, une délégation du Parlement de l’Allemagne du nord arrive à Versailles. Elle vient supplier le roi de Prusse d’accepter le titre d’empereur d’Allemagne. Le 20, la Confédération est dissoute. La proclamation de l’Empire est fixée au 18 janvier 1871 dans la galerie des Glaces. Un autel est établi, au centre, pour la cérémonie religieuse. Une estrade a été installée du côté du salon de la Guerre, à l’opposé de l’emplacement du trône de Louis XIV. 600 officiers et tous les princes allemands sont présents sauf Louis II. Après le Te Deum, Bismarck, en uniforme de cuirassier, lit la proclamation. Celle-ci achevée, le grand-duc de Bade s’écrie : « Vive Sa Majesté l’empereur Guillaume ! ».

Les « hurrah ! » retentissent. Le chancelier a réalisé là son rêve sous les peintures de Le Brun qui glorifient les victoires de Louis XIV sur le Rhin. Il tient aussi sa revanche sur Iéna en 1806. Par la suite, les Allemands laisseront place aux députés de la France vaincue.
La construction de la République parlementaire est intimement liée au château de Versailles. En effet, tous les débats des assemblées parlementaires des débuts de la IIIe République se sont déroulés dans ce haut lieu de la monarchie d’Ancien Régime.

En février 1871, la dernière Assemblée nationale du Second Empire est élue. Réunie une première fois à Bordeaux, elle souhaite rentrer à Paris, mais les troubles de la Commune ayant éclaté dans la capitale, il lui faut trouver une solution de repli en attendant le retour au calme. Après quelques hésitations, les députés votent leur transfert à Versailles et décident de tenir leurs séances dans l’Opéra royal du château. La première session a lieu le 20 mars 1871.

De 1871 à 1875, l’Assemblée nationale, alors appelée « la Chambre », siège donc dans l’Opéra royal. Plusieurs lois de 1875 modifient cette organisation : une seconde chambre est créée, le Sénat, qui siège dans l’Opéra royal tandis que les députés de la Chambre se voient attribuer l’aile du Midi. Une nouvelle salle y est construite pour eux, par Edmond de Joly et Julien Guadet, et achevée en décembre 1875. Les deux chambres tiennent chacune leur première séance dans leur salle respective le 8 mars 1876.

Néanmoins, la question du retour des parlementaires à Paris se pose rapidement, comme en témoignent plusieurs propositions de lois déposées à partir de 1877. En 1879, le palais du Luxembourg est affecté au Sénat et le palais Bourbon à la Chambre des députés. Le retour des Chambres à Paris a lieu la même année.

En 1879, les débats ordinaires du Parlement quittent donc le château de Versailles pour regagner la capitale, siège habituel du pouvoir depuis la Révolution. Pour autant, ce transfert ne met pas un point final à l’histoire parlementaire du Château : il reste le lieu où siège le Parlement réuni en Congrès, c'est-à-dire la assemblée des députés et des sénateurs.

Depuis, les révisions constitutionnelles et, jusqu’en 1958, les élections du président de la République, ont été votées par le Congrès au château de Versailles, dans la salle de l’aile du Midi, aujourd’hui désignée comme la « salle du Congrès ». Depuis 2008, cette salle est le seul endroit où le président de la République est autorisé à s’exprimer devant les parlementaires.



J'ai retrouvé ce document dans mon ordi, mais honnêtement je ne me rappelle plus d'où..


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Message Publié : 20 Juil 2015 20:58 
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Eginhard
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Inscription : 14 Avr 2011 21:37
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Azure a écrit :
J'ai retrouvé ce document dans mon ordi, mais honnêtement je ne me rappelle plus d'où..


http://www.chateauversailles.fr/l-histo ... -francaise

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Message Publié : 21 Juil 2015 5:56 
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Hérodote
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Inscription : 15 Juil 2015 13:34
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Jefferson a écrit :
Azure a écrit :
J'ai retrouvé ce document dans mon ordi, mais honnêtement je ne me rappelle plus d'où..


http://www.chateauversailles.fr/l-histo ... -francaise



C'était ça merci :D
J'avais copié collé pour conserver tout ça, mais j'étais moins rigoureuse dans mes notes et mes indications de sources à l'époque :rool:
Je vais mettre à jour mon doc :)


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Message Publié : 21 Juil 2015 9:59 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
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Inscription : 06 Fév 2004 7:08
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Un article très intéressant, pour l'Empire, sur les projets de Gondoin :
http://crcv.revues.org/10336

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Message Publié : 15 Août 2015 18:14 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
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Inscription : 06 Fév 2004 7:08
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Concernant la période consulaire et impériale, un intéressant ouvrage : "Napoléon et Versailles", de Jérémie Benoît, réalisé à l'occasion de l'exposition du même nom qui fut présentée au château de Versailles en 2005.

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