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 Sujet du message : Clémence napoléonienne ?
Message Publié : 01 Oct 2015 15:37 
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Marc Bloch
Marc Bloch

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Quand on analyse les méthodes de gouvernement de la France de 1799 à 1815, on observe une certaine tendance à la clémence. Très peu d'exécutions politiques ( l'exception la plus flagrante étant la mort du duc d'Enghien) et une pratique maîtrisée des internements (quelques centaines) et exils politiques (quelques noms : Moreau, mme de Stael, la duchesse de chevreuse, Lucien).

Cela contraste avec le sang versé sur les champs de bataille de l'empire ou sous la République. Même le Directoire semble avoir été plus rigoureux (je pense à Fructidor).

Cette description est elle juste ? Comment expliquer cette attitude de Bonaparte ? Pourquoi avoir fait exception pour Enghien ? Pourquoi ne pas avoir rouvert une période Terreur en 1814 ou au Cent Jours pour sauver l'Empire, la pays et son régime ?


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 Sujet du message : Re: Clémence napoléonienne ?
Message Publié : 01 Oct 2015 15:48 
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Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

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Mais enfin voyons la France a toujours été un pays civilisé. ;)

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Le souvenir ne disparait pas, il s'endort seulement.
Epitaphe trouvée dans un cimetière des Alpes

La science de l'histoire est une digue qui s'oppose au torrent du temps.
Anne Comnène, princesse byzantine (1083-1148)

Le passé fait plus de mal que le présent
Proverbe Albanais


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 Sujet du message : Re: Clémence napoléonienne ?
Message Publié : 01 Oct 2015 16:20 
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Hérodote
Hérodote

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La proscription de Jacobins motivée par l'attentat de la rue Saint-Nicaise, dont ils n'étaient nullement responsables, devrait conduire à nuancer cette clémence. Au regard du lieu d'internement des proscrits (les Comores), cette proscription tient de la guillotine sèche.


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 Sujet du message : Re: Clémence napoléonienne ?
Message Publié : 01 Oct 2015 16:47 
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Napoléon n'a pas de raisons de pratiquer des épurations dans un pays qui lui obéit.

En 1814, il commence a trouver les limites de son autorité face à un pays découragé ou un grand nombre de départements ont le plus grand mal à lever puis à transférer les conscrits jusqu'à Paris. Ouvrir une période de terreur dans ce contexte était impossible, il y aurait eu des soulèvements partout.

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)


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 Sujet du message : Re: Clémence napoléonienne ?
Message Publié : 01 Oct 2015 17:25 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
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Voici ce que Napoléon écrivait à Louis le 3 avril 1808 au sujet de la clémence :
« C'est dans les condamnations pour contravention aux lois de fiscalité, c'est plus particulièrement encore dans celles qui ont lieu pour des délits politiques, que la clémence est bien placée. En ces matières, il est de principe que, si c'est le souverain qui est attaqué, il y a de la grandeur dans le pardon. Au premier bruit d'un délit de ce genre, l'intérêt public se range du côté du coupable et point de celui d'où doit partir la punition. Si le prince fait la remise de la peine, les peuples le placent au-dessus de l'offense, et la clameur s'élève contre ceux qui l'ont offensé. »

Lire à ce sujet « Les clémences de Napoléon, l’image au service du mythe », aux éditions Somogy.

Daniel77 a écrit :
La proscription de Jacobins motivée par l'attentat de la rue Saint-Nicaise, dont ils n'étaient nullement responsables, devrait conduire à nuancer cette clémence. Au regard du lieu d'internement des proscrits (les Comores), cette proscription tient de la guillotine sèche.


A noter qu’au côté des déportations ayant fait suite à l’attentat de la rue Saint-Nicaise, on peut également évoquer les centaines de déportations ayant touché les Antilles.

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" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)


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 Sujet du message : Re: Clémence napoléonienne ?
Message Publié : 01 Oct 2015 17:35 
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Eginhard
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A noter également qu'après la chute de Robespierre, il y a un écœurement de la violence révolutionnaire. Le pays est, au moins à l'intérieur, relativement apaisé. Le Directoire a encore connu quelques soubresauts, mais l'arrivée de Bonaparte aux affaires est considéré par tout le monde, ou presque, comme la fin de la Révolution. On aurait mal compris que le nouveau gouvernement se livre à des proscriptions en masse alors que justement le coup d'état était présenté comme un nouveau départ, la fin des factions et des radicalismes. La rhétorique du Consulat n'aurait pas pris si tout le monde n'était pas lassé des dérives révolutionnaires. C'est justement parce que les Jacobins ("néo" cette fois) revenaient au pouvoir, avec toutes les rumeurs de complots et de retour possible des buveurs de sang, qu'il y a eu un coup d'état. Enfin, pas seulement, du moins sait-on que les motivations étaient autres, mais c'est comme ça qu'il a été présenté.

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"Le génie mériterait les chaînes s'il favorisait les crimes des tyrans"


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 Sujet du message : Re: Clémence napoléonienne ?
Message Publié : 01 Oct 2015 20:04 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours

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Bonsoir,

Jerôme a écrit :
Quand on analyse les méthodes de gouvernement de la France de 1799 à 1815, on observe une certaine tendance à la clémence... Cela contraste avec le sang versé sur les champs de bataille de l'empire... Cette description est elle juste ?

Les champs de batailles de l'Empire doivent se situer dans la fourchette donnée.
Citer :
Pourquoi ne pas avoir rouvert une période Terreur en 1814 ou au Cent Jours pour sauver l'Empire, la pays et son régime ?

Parce-que c'est immoral, sanguinaire et pas beau
Et que Bonaparte a prisé Voltaire et Rousseau.
On a perdu et la priorité est de jouer serré à Vienne, l'Empire n'est plus à sauver, il n'existe plus.
Sauver l'Empire et sauver le pays ne me semblent plus la même chose ; pour sauver le pays, il faut se délester de l'empereur vu comme une "terreur", regardez les caricatures de Napoléon.
;)

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"L'histoire remplit le vide du présent et se transforme elle-même en espérance !"


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 Sujet du message : Re: Clémence napoléonienne ?
Message Publié : 01 Oct 2015 21:07 
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Fustel de Coulanges
Fustel de Coulanges
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Jerôme a écrit :
Pourquoi ne pas avoir rouvert une période Terreur en 1814 ou au Cent Jours pour sauver l'Empire, la pays et son régime ?


A Sainte-Hélène, Napoléon a évoqué cette éventualité :
« Il sortit dans le jardin, parla de la France, s'anima, et dit : «Dans les Cent-Jours il aurait fallu la terreur, comme en 93, pour sauver l'Empire en arrêtant les défections. »
(Montholon, Récits de la captivité de l’Empereur Napoléon à Sainte-Hélène)

Suite à Waterloo, cette option fut cependant rejetée :
« Suis-je plus qu'un homme, me dit-il en s'arrêtant et répondant par un salut de la main aux cris d'enthousiasme de la foule; suis-je plus qu'un homme, pour ramener mille députés égarés à l'union qui peut seule nous sauver ? ou suis-je un misérable chef de parti pour allumer inutilement la guerre civile ? Non jamais : en brumaire, nous devions tirer l'épée pour le bien de la France; pour le bien de la France nous devons aujourd'hui [c’était le 21 juin 1815 en fin d’après-midi] jeter cette épée loin de nous. »
(Lucien Bonaparte, La vérité sur les Cent-Jours)

Constant (Mémoires sur les Cent-Jours), sur ce point, a rendu hommage à l’Empereur en ces termes :
« Combien d'hommes, pour conserver l'une ou l'autre, ont trahi l'amitié, livré leur patrie ! Combien se sont faits bourreaux pour n'être pas victimes ! Celui qui, fort encore des débris d'une armée invincible durant 20 années, fort d'une multitude qu'électrisait son nom, qu'épouvantait le retour d'un gouvernement qu'elle croyait contre-révolutionnaire, et qui ne demandait pour se précipiter sur ses ennemis que le signal du soulèvement, a déposé le pouvoir plutôt que de le disputer par le massacre et la guerre civile, a , dans cette occasion, bien mérité de l'espèce humaine. »

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 Sujet du message : Re: Clémence napoléonienne ?
Message Publié : 02 Oct 2015 7:07 
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Jean Mabillon
Jean Mabillon

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Drouet Cyril a écrit :
Jerôme a écrit :
Pourquoi ne pas avoir rouvert une période Terreur en 1814 ou au Cent Jours pour sauver l'Empire, la pays et son régime ?


Constant (Mémoires sur les Cent-Jours), sur ce point, a rendu hommage à l’Empereur en ces termes :
« Combien d'hommes, pour conserver l'une ou l'autre, ont trahi l'amitié, livré leur patrie ! Combien se sont faits bourreaux pour n'être pas victimes ! Celui qui, fort encore des débris d'une armée invincible durant 20 années, fort d'une multitude qu'électrisait son nom, qu'épouvantait le retour d'un gouvernement qu'elle croyait contre-révolutionnaire, et qui ne demandait pour se précipiter sur ses ennemis que le signal du soulèvement, a déposé le pouvoir plutôt que de le disputer par le massacre et la guerre civile, a , dans cette occasion, bien mérité de l'espèce humaine. »


J'ignorais cette observation de BConstant. Merci cher Cyril de nous l'avoir donnée.


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 Sujet du message : Re: Clémence napoléonienne ?
Message Publié : 02 Oct 2015 12:12 
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Fustel de Coulanges
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J'ai retranscrit plus haut un extrait de la lettre de Napoléon où il aborde après de Louis la question de la clémence. Dans la même missive, l'Empereur évoque également le droit de grâce :
« Le droit de grâce est un des plus beaux et des plus nobles attributs de la souveraineté. Pour ne pas le discréditer, il ne faut l'exercer que dans le cas où la clémence royale ne peut déconsidérer l'œuvre de la justice, que dans le cas où la clémence royale doit laisser après les actes qui émanent d'elle l'idée de sentiments généreux.
[...]
Ne croyez pas que le droit de faire grâce puisse être exercé impunément, et que la société applaudisse toujours à l'usage qu'en peut faire le monarque : elle le blâme lorsqu'il l'applique à des scélérats, à des meurtriers, parce que ce droit devient nuisible à la famille sociale. Vous avez trop souvent et en trop de circonstances usé du droit de grâce. La bonté de votre cœur ne doit point être écoutée lorsqu'elle peut nuire à vos peuples. »



A propos de refus de grâce, on peut ici évoquer l'affaire de l’attaque de la voiture convoyant les fonds des receveurs d’Alençon et d’Argentan.


L'affaire eut lieu le soir du dimanche 7 juin 1807, sur la route de Falaise à Caen. Côté Blanc : six Chouans menés par Allain, dit le général Antonio, et Flierlé, dit Marchand. Côté Bleu : Le voiturier Gousset et, pour escorte : un seul gendarme !

L’embuscade fut rondement menée et le malheureux gendarme, bien que renforcé par deux de ses collègues accourus au bruit de la fusillade, ne put guère opposer de résistance. Le butin était tout à fait honorable : un peu plus de 60 000 francs. La bande fila, confia l’argent aux frères Buquet, à Donnay, et se dispersa.

L’affaire fit grand bruit et les arrestations dans les milieux royalistes, et même révolutionnaires, se multiplièrent.
Le promoteur de l’opération, Armand-Victor Le Chevalier, fut pris à Caen et enfermé en la prison du Temple, à Paris. Il s’en évada le 14 décembre et se constitua prisonnier, le 9 janvier suivant, après que l’on ait donné l’ordre d’arrêter sa fille et sa belle-sœur. Repris à 8 heures, passé devant une commission militaire à 9, il fut fusillé à 16 à la barrière de Grenelles.

Caroline Aquet de Férolles, maîtresse d’Armand-Victor, qui avait caché et nourri les Chouans d’Allain, et repéré les lieux de l’embuscade, malgré toutes ses précautions, finit par être arrêtée et traduite avec d’autres suspects devant la cour de Rouen.
Dix accusés, dont Caroline, furent condamnés à mort : Flierlé, quatre de ses Chouans, un fournisseur en armes, un des frères Buquet, un complice chargé de renseigner la bande sur les horaires de passage du convoi et un aubergiste ayant caché la petite troupe. L’exécution eut lieu le jour même de leur condamnation, le 30 décembre 1808.
Alors que sa mère, qui avait participé au transport d’une partie des fonds était, malgré ses 67 ans, condamnée à l’exposition du pilori et à 22 ans de fers, Caroline se déclara enceinte. On dut surseoir à son exécution.
Deux de ses filles, conduites par leur tante et le médecin de famille, se présentèrent alors devant l’Empereur afin d’obtenir la grâce de leur mère.

Le duc de Rovigo a conté dans ses Mémoires la rencontre entre les deux enfants et Napoléon :

« L’empereur rentrait un jour d’une course à cheval ; il trouva dans la cour du château [de Schönbrunn] une dame d’un extérieur respectable accompagnée de deux petits enfants ; tous trois étaient en noir. L’empereur crut un instant que ce fut la preuve de quelque officier tué à la bataille. Il s’approcha d’eux avec intérêt. Sa contenance changea quand il apprit qu’elle amenait ces enfants de Caen en Normandie pour solliciter de l’empereur la grâce de leur mère, condamnée à mort par le tribunal criminel de cette ville.
L’empereur n’avait, pour le moment, aucun souvenir d’avoir entendu parler de cette affaire ; il voyait cependant qu’elle devait être bien sérieuse pour que l’on fût venu de si loin pour lui demander la grâce d’une condamnée. Cette dame n’était munie d’aucune lettre de recommandation ; elle venait absolument surprendre un mouvement de sensibilité à l’empereur, qui lui demanda le nom de la personne en faveur de laquelle elle intercédait. C’est alors qu’elle nomma madame de D… ; ce nom rappela à l’empereur toute l’affaire, et il répondit à cette dame qu’il était fâché de ne pouvoir la dédommager d’un aussi pénible voyage que celui qu’elle venait de faire, mais qu’il ne pouvait lui répondre sans connaître l’opinion du conseil, surtout sur un cas comme celui dont il était question, parce qu’il rappelait à son esprit des circonstances tellement graves, qu’il ne croyait pas pouvoir user du droit de faire grâce dans cette occasion.
J’ai vu le moment où il allait l’accorder ; son cœur avait déjà prononcé, mais d’autres considérations lui parlaient plus haut que la sensibilité ; il était fort en colère contre le ministre de la police, qui, après avoir fait grand éclat de cette affaire et s’en être fait un mérite, donnait ensuite des passeports pour que l’on vînt lui demander grâce de l’exécution d’un jugement sur lequel il ne lui avait rien écrit ; il disait avec raison : « si c’est un cas graciable, pourquoi ne me l’avoir pas écrit ? et s’il ne l'est pas, pourquoi avoir donné des passeports à une famille que je suis obligé de renvoyer désolée ? » Il se plaignit beaucoup de ce manque de tact de la part du ministre de la police. »



Caroline Aquet de Férolles fut guillotinée le 7 octobre 1809.

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 Sujet du message : Re: Clémence napoléonienne ?
Message Publié : 02 Oct 2015 19:40 
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Grégoire de Tours
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Inscription : 18 Avr 2015 15:58
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Localisation : Kaamelott
Bonsoir,

Drouet Cyril a écrit :
Constant (Mémoires sur les Cent-Jours), sur ce point, a rendu hommage à l’Empereur en ces termes

Le texte est beau mais c'est peut-être pour donner plus de relief à la suite, lorsque l'on connait les opinions politiques de Benjamin Constant.

"... Ce n'est pas que je veuille attribuer sa détermination uniquement à des motifs aussi purs : tout est mélangé dans le coeur de l'homme ; la lassitude y contribua. Après 20 années de la carrière la plus agitée qu'un mortel ait été jamais amené à parcourir, cette lassitude était naturelle ; elle l'était surtout dans un homme qui, doué par la destinée de qualités prodigieuses, était privé néanmoins de la plus précieuse de toutes les qualités, je veux dire de ce respect pour la nature humaine qui, nous montrant dans un bonheur général un but plus élevé que nous-mêmes, nous modère dans le succès, nous fortifie dans l'adversité. Lorsque l'on se fait un triste plaisir de mépriser ses semblables, on finit sans le savoir par se désintéresser de soi..." (explication de la lassitude assez "facile" et prompte, NB mérite mieux tout de même).

Les laudations sont toujours suivies de quelques phrases assez dures :
"... Napoléon fut grand mais son système fut vicieux et funeste..." et d'autres étranges lorsque Constant pose la question d'une éventuelle arrestation de Mme de Staël hors de France, réponse de l'empereur :
"... Si on arrêtait Mme de Staël hors de France, j'enverrais 20 000 hommes pour la délivrer."
Il faut être sérieux.
;)

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 Sujet du message : Re: Clémence napoléonienne ?
Message Publié : 02 Oct 2015 21:46 
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Fustel de Coulanges
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Inscription : 06 Fév 2004 7:08
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ezio-auditore a écrit :
explication de la lassitude assez "facile" et prompte, NB mérite mieux tout de même


L'avis de Bertaud (L'abdication, 21-23 juin 1815) :
"Benjamin Constant et les historiens qui, depuis près de deux siècles, le répètent ["l'esprit de sacrifice de Napoléon"] méconnaissent une vérité : Napoléon renonce à une solution qui n'en est pas une. L'argent lui fait défaut pour poursuivre longtemps la guerre. Les soldats lui manquent et ceux qu'il conserve sont pour la plupart démoralisés. Les bonapartistes liés aux jacobins ne sont finalement ni assez nombreux, ni assez organisés pour lui permettre, s'il le désire, d'ébranler l'inertie et de susciter l'élan national rédempteur. Napoléon ne peut rien faire que déclencher une guerre civile perdue d'avance. Il est condamné à abdiquer."

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