Bonsoir, quelles ont été les réactions des habitants de la province, notamment des roturiers, au lendemain de l'exécution de Louis XVI? Colère, indifférence?

Vous parlez de la province comme si elle était unifiée. En fait celà dépendait beaucoup de la région et des classes sociales. Un alsacien ou un lorrain, par exemple, était beaucoup plus préoccupé par la proximité de l'ennemi que par le sort du roi. Même dans les départements "royalistes" de l'ouest, ce sont surtout la constitution civile du clergé et la conscription qui inquiétaient (et qui furent la cause du soulèvement). Mai en général les nobles furent plus touchés que les bourgeois ou les paysans. Et les villes (y compris Nantes) approuvèrent davantage que les campagnes l'exécution du roi. Mais ceci n'est qu'une généralité, on y trouve de nombreuses exceptions.

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C'est l'ambition qui perd les hommes. Si Napoléon était resté officier d'artillerie, il serait encore sur le trône.

Mr Prudhomme

Oui, certes il n'y avait pas encore de France unifiée. Mais pour certaines régions comme la Vendee, l'annonce de l'exécution du roi a mis le feu aux poudres.

Il semble que c'est plutôt la levée de 300 000 hommes, le 23 février, qui explique l'insurrection de Cholet le 3 mars. L'exécution du roi, un mois auparavant, n'a pas donné lieu à de telles émeutes.

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Ira principis mors est

tout à fait d'accord

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C'est l'ambition qui perd les hommes. Si Napoléon était resté officier d'artillerie, il serait encore sur le trône.

Mr Prudhomme

Neanmoins, l'annonce de l'exécution du roi à tout de même du choquer beaucoup de gens. Les paysans français étant illettrés ils n'ont pas pu écrire ce qu'ils ont ressenti.

A mon avis ils ont du s'en f... ! dans l'hypothèse, évidemment qu'ils l'aient su. A l'époque, il n'y avait ni télé, et les journaux ne paraissaient guère en dehors des villes. Eventuellement, ils ont pu suivre les directives des aristocrates locaux, mais plus par habitude que pour le roi.

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C'est l'ambition qui perd les hommes. Si Napoléon était resté officier d'artillerie, il serait encore sur le trône.

Mr Prudhomme

Les paysans, même illettrés, expriment leur colère par des manifestations publiques, je vous renvoie à l'ouvrage de Jean Nicolas. Ce n'est pas le cas ici, il faut faire attention à ne pas plaquer un présupposé ("a du") sur un phénomène historique en dehors de tout élément allant dans ce sens.

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Ira principis mors est

L'annonce de l'exécution du roi ne mit en rien le feu aux poudres en Vendée et ne provoqua pas de mouvements significatifs.
L’inquiétude chez certains républicains était cependant de mise :
« Ce matin, on a remarqué sur tous les visages un air sombre et consterné ; quelques groupes de marins et autres citoyens se promenaient sur les quais avec un air fort agité, et souvent il leur échappait des gestes menaçants. Ces faits sont peut-être peu essentiels, mais il faut veiller bien attentivement pour qu’ils ne prennent pas un caractère plus sérieux. A cet effet, je vais me concerter avec la municipalité.
Dans les campagnes, ce jugement fera encore une plus mauvaises impression ; il excitera ma fermentation déjà existante ; mais, avec une prudente fermeté, il sera sans doute facile de tout calmer. »
(Biret, procureur général syndic du district des Sables aux administrateurs du département de la Vendée, 24 janvier 1793)




Il est trop tôt pour parler d’insurrection à la date du 3 mars.
La nouvelle de la levée fut connue à Angers par envoi de courrier extraordinaire dans la nuit du 1er au 2 mars. Les premiers attroupements choletais eurent bien lieu le lendemain mais ne donnèrent lieu à une émeute sanglante que le 4 en début d’après-midi. Le feu couva ensuite une semaine avant le déclenchement véritable de l’insurrection avec l’organisation de la levée.

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" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)

D'accord, le 4 ou le 10, mais c'est bien la levée qui déclenche l'insurrection, pas la mort de Louis XVI.

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Ira principis mors est

Je me méfierais des "équations" simples du style "tel événement A est advenu après l'événement B et pas l'événement C donc c'est bien B qui est la cause de A et absolument pas C". Parce que cela fait totalement abstraction du fait que les événements se cumulent et que le dernier est, parfois, moins la cause proprement dite que le déclic qui suscite une réaction.

Tout le débat porte sur ce qui est le déclic ("le feu aux poudres" selon l'expression de Gamelin). Personne ne nie que les origines du soulèvement vendéen sont complexes et viennent de multiples évènements, pour certains survenus longtemps auparavant. Toutefois, l'exécution du roi ne joue pas le rôle déclencheur que certains propagandistes de "l'attachement du peuple à la monarchie" voudraient lui voir exercer.

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Ira principis mors est

L'émeute matée du 4 mars permit à Cholet d'échapper pour un temps à l'insurrection armée qui balaya les environs. Ainsi, le tirage eut lieu à Cholet le 12 mars. Deux jours plus tard, les insurgés des Mauges se tournèrent finalement sur la ville et la prirent suite à un court combat dans les landes proches des Pagannes.

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" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)

Ce serait bien méconnaitre la divulgation des nouvelles à l'époque. Les journaux étaient lus dans les troquets à la cantonade par ceux qui savaient lire. En ville, pour la bourgeoisie et la petite noblesse, c'est dans les salons de lecture que çà se passe. Lecture et discussions des nouvelles provenant de Paris, mais aussi d'ailleurs. Il y a d'ailleurs le témoignage d'un jeune anglais qui faisait son tour de l'Europe et qui s'est trouvé en Alsace durant les évènements révolutionnaires. Il suit toute l'affaire avec les alsaciens chez lesquels il loge en fréquentant l'un de ses salons. Il y a quelques jours de décalage, mais c'est tout. Et on commente autour d'un ou plusieurs verres les nouvelles.

Il me semble avoir lu quelque part, que de nombreux curés donnaient les nouvelles en chaire à la fin de l'office. Bref, "ils" savaient.

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie

Bonsoir,
dans le livre "Les chouans" de Balzac, on constate que beaucoup de familles de paysans vendéennes ont considéré comme un acte gravissime l'exécution du roi. "Les républicains ont tué notre roi" disait-on dans les chaumières, d'après les souvenirs qui me restent de la lecture de ce livre.