Jefferson a écrit :
Sans l'épuration des conseils en 1802, nul doute que les débats au Tribunat auraient eu une autre allure. Les Idéologues et leurs alliés manquaient.
Il est certain que l'épuration des Conseils fait la différence, ajoutez à ceci une opposition que je pensais moins "évidente" : Idéologues, Brumairiens, Royalistes mais surtout au sein de l'Armée...
Les Idéologues seront vite balayés parce-qu'essentiellement dans les salons ou au sein des Conseils, renouvelés selon une toute nouvelle méthode soufflée par Cambacérès.
Au moment du plébiscite les résultats sont "parlants". On y constate l'adhésion de royalistes et celle des modérés qui s'abstenaient bien souvent...
A aidé aussi la conspiration de l'An XII : "Le grand nombre de complots tramés contre ma vie ne m'inspirent aucune crainte mais je ne puis me défendre d'un sentiments profond et pénible lorsque je songe dans quelle situation pénible se trouverait aujourd'hui ce grand peuple si l'attentat avait pu réussir". Le flou quant à "la situation pénible" a dû faire craindre toute une couche de nouveaux possédants issus de la Révolution dont certains d'entre eux avaient déjà fait affaire avec Bonaparte lors de la crise du blé en 1799.
Tulard écrit : "... L'Empire était avant tout de salut public, destiné à préserver les conquêtes révolutionnaires. Ce qui ne signifiait nullement l'acceptation d'une dynastie à la façon des Bourbons."
De "salut public", à ce point ?
"Vaste conditionnement des esprits, commencé dès la première campagne d'Italie et qui porte rapidement ses fruits : les notables comme le petit peuple sont acquis à Bonaparte". Quel pouvait être ce "vaste conditionnement... dès la première campagne d'Italie" ? Les victoires et les traités ? Ceci parle au peuple mais une bonne moisson est plus "causante".
Les guerres napoléoniennes enrichiront certains qui sont approchés pour fournir l'armée mais "la campagne d'Italie" et les notables, j'avoue que je ne vois pas où les notables ont quelque(s) intérêt(s) et pourtant il faut l'admettre. Le post empire voit l'apogée du pouvoir des notables jusqu'en 1848. L'Empire a donc été leur tremplin.
Citer :
Washington, puis Jefferson, furent présentés comme des modèles de dirigeants modérés, dévoués à leur patrie et leur bonne image était de tous les partis entre 1800 et 1804
"Un Washington couronné" c'est ainsi que Tulard voit le cheminement de Bonaparte. Je ne peux m'empêcher de songer que l'image a dû être maximalement optimisée par les réseaux du Consul.