Bonsoir,

Voici un quinaire de ma collection.Le nom quinaire vient d’une petite monnaie de l’Empire romain d’un diamètre semblable. Il en fut frappé pour le sacre, pour le mariage de 1810 et pour la naissance du Roi de Rome. Celui-ci est celui du mariage. Ces quinaires furent distribués pour célébrer l’événement. Ils furent semble-t-il distribués à la foule. Ils reprennent la tradition des jetons de mariage, offerts aux invités par les souverains et les grandes familles, et la tradition des médailles commémorant les grands événements d’un règne.
L'hypothèse d'une distribution à la foule se retrouve chez les numismates. Mais je n'ai jamais trouvé de preuves dans les sources historiques. Si quelqu'un a déjà lu quelque chose là dessus ça m'intéresse.



Quinaire en argent du mariage de l’Empereur Napoléon Ier avec l’Archiduchesse Marie-Louise d’Autriche, célébré le 02 avril 1810. 1,3cm de diamètre.
Sur l’avers, profils des deux époux : au second plan Marie-Louise diadèmée, au premier plan Napoléon couronné de laurier. Bordure perlée. Signé Andrieu. Il existe une seconde version de cet avers, sans le profil de Marie-Louise.
Sur le revers, bordure perlée et légende « NAPOLEON EMP ET ROI // M LOUISE D Autriche // 1810 ». Napoléon menant Marie-Louise devant l’autel enflammé de Cupidon, reconnaissable à l’arc, aux flèches et au flambeau. Les deux époux habillés à l’Antique. Lui en Empereur romain, portant la chlamyde et la couronne de laurier. Elle portant un fin drapé.

Ce motif fut également reporté sur des quinaires de cuivre et des médailles commémoratives de plus grande taille.

Bien cordialement.

Des hérauts d'armes jetèrent en effet sur les boulevards et les places publiques de Paris des médailles d'or et d'argent à l'occasion du mariage. Le fait est rapporté par le journal de l'empire.

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" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)

Bien vu !

Et voici un exemplaire des petites médailles jetées à la foule à l'occasion des festivités du sacre:

Des quinaires assez similaires, quoique un peu plus gros il me semble, furent également frappés par/pour les sœurs de l'Empereur. On garde généralement les pourtours perlés imitant les monnaies romaines, mais les quinaires des princesses se démarquent souvent en utilisant les langues grecque et latine.
Un quinaire émis par Élisa Bonaparte fait référence à la voie de Lucques à Pise. Je n'ai pas encore trouvé beaucoup d'informations sur cette route, mais Élisa ayant rénové le réseau routier sur ses domaines je suppose qu'elle a œuvré sur ce tronçon.

Pendant le gouvernement d’Élisa Baciocchi, les territoires de Massa et de Carrare ont même été équipés d’un efficace réseau routier, encore aujourd’hui parfaitement en marche : en 1809 fut inaugurée la "Via Friedland", qui de Massa et Carrare allait jusqu’à Sarzana à travers les montagnes ; en 1812 fut achevée une nouvelle "route postale" qui reliait Lucques à Pietrasanta, et fut donc marquée par la frappe de quinaires.

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"L'histoire serait une chose merveilleuse si seulement elle était vraie."
Léon Tolstoï.

Auriez-vous des idées de sources où l'on pourrait trouver mention de l'émission de ces quinaires d’Élisa ?

D'après ce que j'ai pu lire dans la biographie écrite par Vidal (Elisa Bonaparte, soeur de Napoléon 1er), la route Friedland ne fut achevée qu'en 1820.




Peut-être (je n'en ai aucune assurance) dans "Lucchesia al tempo dei Baciocchi : appunti sulle strade postali", de Giulian Puccinelli (Il principato napoleonico dei Baciocchi) vers lequel Vidal nous oriente concernant les projets routiers menés par Elisa.

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" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)

Merci pour la référence, si j'ai l'occasion de l'avoir entre les mains j'y jetterai un œil. Mais ne maitrisant pas l'Italien, je ne vais pas l'acheter.

Distribution de médailles par les hérauts d'armes lors du Sacre :

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" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)

Superbe illustration !
Où l'avez-vous trouvée ? Quelle est sa source ?

C’est une œuvre de Louis Le Cœur.

Je l’ai trouvée dans le beau livre de Tulard : « Le Sacre de l'empereur Napoléon : Histoire et légende » (à l’origine, je cherchais des infos sur les ballons lancés lors des festivités liées au Sacre ; l’illustration que j’ai postée dans le fil sur les aérostats est issue d’ailleurs de la même estampe).
Pour le reste : merci à la fonction zoom de Gallica.

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" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)

Ah ! Quand j'ai commencé à voir les ballons j'ai compris comment vous en étiez venu à cette gravure...
Elle est très intéressante je trouve avec les salles de bal, les manèges pour enfant à l’arrière plan, les hérauts escortés de Dragons, le piédestal (dont il faut que je cherche l'utilité)...

Ce Louis le Coeur semble avoir été assez prolifique sur la période révolutionnaire et le sacre:
http://data.bnf.fr/14954390/louis_le_coeur/
Il y a moins de choses dans la base de données sur le Premier Empire en lui-même.

Je n'ai pas le livre de Tulard sur le sacre, développe-t-il un peu la question des quinaires ou non ?

Non.

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" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)

C'est de ce piédestal que s'éleva le trophée (aigle et drapeaux) porté l'un des ballons.

Un témoignage sur les médailles du Sacre (Villenave, Journal intime) :
« Nous nous plaçons sur la place de la Concorde, sur un des quatre échafauds dressés pour les musiciens. Nous voyons partir les six ballons et leur concrémation dans l’air ; les hérauts d’armes jetant les médailles au peuple. Je veux en avoir une. Chapeau dans la boue, ma main idem. Je manque d’être renversé. J’en achète une 12 sols et deux autres six sols pièce. »

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" Grâce aux prisonniers. Bonchamps le veut. Bonchamps l'ordonne ! " (d'Autichamp)